Le Courrier Cinématographique (April 1917)

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8 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE leçons de mimique. IL s'était fait une tête de circonstance afin de ressembler à ceux qui tournent, pour qu’on dise de lui en l'apercevant : « Cest un artiste ! » Malgré tout le talent qu’il savait en sa possession, au début cela n'allait pas tout seul. Il manquait de caractère, n’avait pas d’expression et ne faisait aucun des gestes nécessaires. Îl faut avouer que parmi ceux et celles qui venaient ainsi, cent vingt minutes durant, répéter une scène de Forfaiture, bien rares étaient les jeunes gens qui pouvaient espérer atteindre le degré de perfection de la troupe de Lasky. Mais, en revanche, ils avaient la foi. Et pour peu qu’on leur dise qu’ils faisaient du progrès, je vous assure, nom de nom, que le pape n'était leur grand oncle. Il y avait là cinq ou six garçons de l’âge d’Oscar et une dizaine de demoiselles dont l’âge avouable ne dépassait pas la trentaine. Les demoiselles surtout, vieilles habituées de: l'établissement, avaient chacune leur genre, comme il sied à toute artiste qui se respecte. Un bon philosophe aurait pris plaisir à les entendre s’écrier à tour de rôle avec un petit air scandalisé : «Non, ma chère, c’est votre tour... Moi, je ne tourne que des rôles de grande amoureuse. » « Je vous en prie, laissez-moi, je suis pour les passionnels. » « Vous exagérez ! Moi, le mélo... Je n’excelle que dans la fine comédie. » (AR ! parlez-moi des rôles majestueux ! » « Mon grand succès, c’est la danse antique. » « Eh ! oui, ma petite, les bonnes comiques ne courrent pas les rues ! » Inutile d'ajouter que la grande amoureuse avait quarante automnes sonnés depuis dix ans, que la passionnelle ressemblait à une belle-mère, que la « majestueuse » avait l'air revêche et les cheveux rares, que la danseuse antique était maigre comme une douzaine d’échalas et que la comique ressemblait à s’y méprendre à la femme du kronprinz. Maïs ce sont des détails, passons. Comme on le voit la compagnie était homogène et l’on pouvait s'attendre à lui voir exécuter des merveilles, surtout depuis le jour où Oscar T'haiïr avait apporté l’appoint de son beau talent. Cependant, il n’est pas de si jolis rêves qui s’évanouissent. Un après-midi — jour fatal qui décida de la destinée de notre vedette future — une belle jeune fille, vingt ans à peine, vint se fourvover dans cette école d’arts cinématographiques. A la voir si gracieuse, si charmeuse, on en conclut que les rôles d’amoureuse lui traient à ravir. Et on eut la malencontreuse idée de lui donner Oscar comme antagoniste. Ce qui était écrit arriva. Et l'artiste infortuné, maître de l’école, perdit du coup de bons élèves, et quelques rentes. Les deux jeunes gens prirent leur rôle au sérieux... Très sé. rieusement. Depuis, on a même dit qu’ils avaient eu beaucoup d’enfanis. Evidemment, Oscar avait trouvé sa vocation. Marcez BONAMY. Poèmes de Guerre VOICI LA PAIX ! Poésie à diction, ou à chant (Air du Forgeron de la Paix) Les hommes, ivres de carnage, Se tuent entr” eux comme des loups, Aveuglés de haine et de rage, À la mort ils courent en fous. Assez de sang, assez de crimes ! L'Humanité, la honte au cœur, Sous l’hécatombe des victimes Laisse entendre un cri de terreur. * + «x Voici la paix, la grande paix du Monde, Qui vient enfin dicter sa volonté. Qu'’à l'instant, sous ses yeux, tous les canons se fondent Dans le creuset sacré de la Fraternité ! Mais quels sont ces cris de détresses, Ces râles sourds et ces sanglots ? Où vont ces clameurs vengeresses Et ces bruits confus d’échafauds ? Ce sont les épouses, les mères Dont les bourreaux tranchent les seins! Ce sont les enfants, les grands-pères, Qui tombent sous les assassins ! LU. Voici la paix, la grande paix du Monde, Qui vient enfin dicter sa volonté. Qu'’à l'instant, sous ses yeux, tous les canons se fondent Dans le creuset de la Fraternité ! Mais les peuples, contre la Guerre Lèvent enfin leurs fronts meurtris. Et, du plus humble cimetière, Un cri s'élève : « Assez, bandits ! » L'Amérique a fait le grand geste Et, comme l’a dit Michelet, La France, un jour, fera le reste En lançant le dernier boulet ! Ro Elle sera vaincue alors, la Guerre, Par le Progrès et par la Liberté. Tout homme en son prochain ne verra plus qu’un frère Et chacun ne vivra que pour l'Humanité ! Joseph LATOUR. UN HOMME PASSA Drame Cinégraphique EMMY LYNN “ ÉCLAIR-FiLm ”