Le Courrier Cinématographique (April 1917)

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18 LE COURRIER CINEMATOGRAPHIQUE L'Honneur japonais. — Ne pas confondre ce drame avec celui représenté naguère au théâtre Sarah-Bernhardt, ils n’ont de similaire que le titre. Son originalité consiste surtout en ce que presque tous les artistes sont de vrais japonais, donnant ainsi à ce film une couleur locale des plus pittoresques. Il s’agit d’un crime commis par un des membres d’une mission japonaise installée à Paris, lequel, poussé à bout par une femme, qui, après avoir été sa maîtresse, l’injurie dans ce qu’il a de plus cher, l’étrangle sans autre forme de procès. Afin de le sauver, la mission française ayant besoin de lui pour des travaux de la plus haute importance, décide que l’un d’eux se sacrifiera et prendra sa place, ce qui a lieu. En Cour d'assises, l’innocent est jugé, condamné et, quelque temps après, exécuté ! Mais une preuve retrouvée fait découvrir la vérité, la justice vient pour arrêter le vrai coupable, qui sait mourir à temps de saisissement et s’éviter, à son tour, le pire châtiment. Plusieurs scènes sont traitées très largement et jouées avec grand talent ; d’autres ont fait sourire, mais ce qui nous à choqué, c’est le peu de scrupule qu’a eu le metteur en scène, il nous présente des agents français par trop fantaisistes, une Cour d’assises plutôt anglaise que française et enfin, si l’action a lieu de nos jours, il aurait dû savoir que la guillotine de chez nous ne se place plus sur un échafaud, mais de plein-pied. Enfin, il est inadmissible qu’en présence des débats contradictoires laissant planer un doute sur la culpabilité de l’accusé, notre Président de la République n’ait pas usé de son droit de grâce. Pour la France, ceci ne peut nous choquer, on sourira et voilà tout, mais pour les autres pays, c’est nous discréditer et montrer des mœurs qui ne sont pas les nôtres. | La troupe japonaise, en tête de laquelle se trouve l’artiste Sessue Hayakawa, est des meilleures. En faisant quelques coupures, ce drame original obtiendra le succès qu’il mérite et que nous lui souhaitons. Agence Générale Cinématographique. La Lune de miel de Totoche est un comique aux situations pien connues, mais qui font toujours rire ; cette lune de miel tourne au vinaigre, ce qui explique les farces drôlatiques auxquelles nous assistons. L’Arriviste! — Ce drame a éte tiré du roman en vogue de-M. Félicien Champsaur. A une œuvre semblable, il fallait une interprétation digne d’elle, c’est pourquoi nous trouvons réunis sur la même affiche les noms de Mmes Révonne, de la Comédie-Française, de Mile Susy Depsy, de M. Jacques Guilhène, de la Comédie-Française, de M. Joubé, de l’Odéon, et, enfin, de M. Jean Toulout, du théâtre Antoine. En s'adressant à M. Leprieur pour mettre en scène ce drame puissant, on ne pouvait faire un meilleur choix, je suis heureux de lui adresser ici mes bien vifs et sincères compliments pour la facon dont il s’est tiré ue cette tâche, aujourd’hui rendue si difficile par les exigences toujours croissantes d’un public gâté à l'excès. L’'Arrivisle se passe parmi le monde des journalistes et l’un d’eux, Claude Barsac, ambitieux désirant fréné tiquement la fortune et la puissance, n’hésite pas, pour arriver à ses fins, à tuer une malheureuse jeune femme pour la voler. C’est le cas de dire que le journalisme mène à tout. même au crime ! Bien entendu, c’est un innocent, Mirande, qui est accusé de ce crime, l’ami de Barsac,.et comme celui-ci est avocat, il le défendra et obtiendra, grâce à son talent, son acquittement. Mirande, pourtant, cherche en vain l’assassin de sa compagne, la gentille et infortunée Marquisette. De déduction en déduction, sur les indications de son notaire, il arrive à comprendre enfin que le coupable n’est autre que Barsac, et, se dressant devant lui, l’'accuse de son forfait ; mais l'épreuve a été trop violente pour lui, il tombe, terrassé par une crise cardiaque. Barsac triomphe encore ! il a compté sans l’inconnu, qui apparaît devant lui sous les traits d’un homme obscur, qui Padmirait d’abord dans l'ombre en présence de ses données socialistes, révolutionnaires, défendant la cause des gueux ; cet homme s’est attaché à ses pas, a été témoin de tous ses actes, de ses crimes, croyant que le vol de l’argent n’était qu’une reprise sociale, il s'attendait à voir «l’apôtre » employer pour les déshérités l’argent dérobé. Mais, depuis, ses yeux se sont ouverts, il a compris qu’il se trompait, comme tant d’autres, Barsac n’est qu’un arriviste. Pour le châtier, il n’hésite pas et le livre à la justice en divulguant la vérité. J’ai nommé les interprètes qui ont su faire vivre avec grand talent les physionomies caractéristiques conçues par le grand romancier qu'est Félicien Champsaur ; je les félicite encore bien sincèrement. Rien n’a été épargné pour mener a bien cette difficile et délicate besogne de transporter à l’écran une œuvre de cette envergure ; il était difficile, sinon impossible, de faire mieux. Adam et C". — Mon Journal de guerre ou la guerre du Trentin est la reproduction exacte des atrocités commises par les Autrichiens dans les provinces irrédr tistes. Ce long calvaire rappelle par plus d’un point celui qui a eu lieu en France, dans nos provinces envahies ; les deux nations, sœurs latines, sont égales dans le malheur, mais elles le seront aussi dans leurs victoires finales. Ce beau film, forcément triste, est une œuvre tout à fait artistique. Roy. Amour de haine. — Encore un drame noir, où une femme venge la mort de son amant en forçant le criminel, qui était son ami, à devenir à son tour épris d’elle, à l’affoler au point qu’il délaisse sa fiancée pour sa nouvelle conquête. Seulement, cette maîtresse adorée le haïit à tel point qu’elle n'hésite pas à lui infliger le supplice affolant de la mort lente dans un brasier, mais par un sursaut du destin, c’est elle qui est victime de son amour de haine ; elle périt à sa place dans l’incendie meurtrier. Bien joué par deux artistes de valeur ce drame pourra plaire par ses situations tragiques et imprévues. Epmonp FLOURY. Imprimeur-Gérant : F. BarRoux, 58, Rue Grenéta. — Paris.