Le Courrier Cinématographique (May 1917)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE tiendra sur un écran, bien vivant et bien mouvant. Plus ne sera besoin de rassembler les cultivateurs chez vous. À l’aide du cinématographe, il vous sera permis d’entreprendre cette croisade destructive d’erreurs centenaires, et instauratrice des meilleurs progrès obtenus par la science. Et croyez-le bien, le paysan ne discutera pas votre science ni ne chicanera sur vos explications ; 1l verra et il croira parce que la vie ne se discute pas, on la constate et on l’accepte. Qu'est-ce qu’il en coûterait, je vous le demande, en face du résultat obtenu et à obtenir, de se procurer un appareil de projection ? Qu'est-ce qu'il en coùûterait d'établir des bandes appropriées aux besoins de la propagande ? Je mets en fait que tout ingénieur agronome devrait posséder, à côté de son laboratoire où sont concentrés tous les résultats de ses intéressantes expériences, une salle de projection où le cultivateur, le paysan, venu quelquefois de loin pou connaître la composition de sa terre, serait initié à la preuve vivante cinématographique des procédés scientifiques d'entretien ou d'amélioration des terres. Devant l'écran, ce qui le rebutait, ce qu'il tenait en méfiance ou en hostilité, en un mot ce qu’il ne comprenait pas, là, immédiatement, nettement, brutalement il le comprendrait d’une façon indiscutable, sans arrière-pensée et sans réticence. Il aura vu ! Il aura touché ! Tout est là. Il n’est pas d'autre procédé de détruire la routine et d’implanter le progrès. Le jour où celui qui hésite à reboiser son domaine aura compris, parce qu'il aura vu sur l'écran, que le meilleur procédé à employer est le défrichement à la dynamite, parce qu’il est le seul qui retourne une terre aussi profondément, et parce qu'il est le plus rapide puisqu’instantané.… il l'aura vu, tous les discours seront inutiles, il aura compris. Par le cinématographe, auxiliaire de l'ingénieur agronome, celui-ci a cause gagnée dans les centres les plus hostiles aux idées de progrès et les plus enracinés dans les habitudes de routine. Avec lui, l'homme de science a toujours la preuve vivante sous la main. Il n’est pas de fausses idées ni d'erreurs, fussent-elles dix fois centenaires, qu’il ne détruise en trois mots, avec une projection d’un quart d'heure. Et c’est ainsi que la véritable vulgarisation des récentes découvertes scientifiques en matière de cul ture, telles que les applications chimiques et l’électroculture, seront mises à la portée de toutes les intelligences. Chose inattendue ! Qui dit qu’une noble émulation n’agiterait pas tous ces travailleurs de terre, heureux de pouvoir en connaître aussi long que M. l'ingénieur, sans avoir à se fourrer dans la tête les formules et la composition des recettes dont ils connaissent le résultat. Une fois de plus, le cinématographe est à même de réaliser ce tour de force, la science et le bien-être pour tous ! Tout le monde, encore une fois, y trouvera son compte, car, indépendamment de l'ingénieur agronome qui verrait enfin mis en pratique les procédés qu'il préconise, du cultivateur qui serait le premier à se réjouir du résultat, il faut reconnaître que l’éditeur de vues tirerait de nombreuses éditions de chacune d'elles, et que le marchand d’appareils de projection en aurait un certain nombre à écouler sur le marché. Cette application pratique du cinématographe est peut-être une des plus importantes qui soient. Les résultats que l’on en peut obtenir sont incalculables. Quelques films ont été édités déjà mais en trop petit nombre. Il n’est pas encore trop tard pour en créer d’autres, car la crise alimentaire ne sera malheureusement pas terminée au printemps prochain. Par le cinématographe, on peut en atténuer les effets. Qu'on s’en serve ! A. VERHYLLE. ŒUVRE PHILANTHROPIQUE DE LA CINEMATOGRAPHIE FRANÇAISE Le Conseil d'Administration de « l'Œuvre Philanthropique de la Cinématographie française » s’est réuni le Dimanche 13 Mai au siège social : 28, Boulevard Bonne-Nouvelle. Un premier versement des sommes provenant du « Film de Bienfaisance » a été effectué par M. LORDIER, Président du Syndicat de la Presse Cinématographique, entre les mains de M. Nalpas, Trésorier de la nouvelle œuvre. Ces fonds seront spécialement affectés aux « Veuves et Orphelins des Cinématographistes tués à l’ennemi ». En conséquence, le Conseil d'Administration de l'Œuvre Philanthropique prie instamment tous les membres de notre industrie à quelque branche qu'ils appartiennent, de lui signaler les infortunes qu’ils pourraient connaître. Après enquête immédiate les secours seront distribués. Une première somme a été remise à la veuve d'un artiste mort au Champ d'Honneur.