Le Courrier Cinématographique (May 1917)

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î° Année N° 20. (Édition de guerre). Le N°: 350 centimes CF. | 26 Mai 1917. J'esfekeltotate tele etehere/s ere etes ae ete eee Le Courrier Chetefsetehere CINÉMATOGRAPHIQUE séséensres a ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE se RSS a ÉTRANGER Fe none 20 Un an. Directeur : CH. LE FRAPER Rédaction et Administration : 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS. Direction : Nord 56-33 TÉRÉRRONE: Imprimerie : Central 66-64 ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS Les ouvriers du film Est:ce un signe des temps nouveaux ? Les hommes, quelle que soit la situation qu'ils occupent, ont pris conscience de leur valeur personnelle ; s'ils reçoivent des salaires pour les travaux accomplis, ils veulent également profiter des avantages moraux qui en découlent lorsque ces travaux sont appréciés. Exprimons les choses sous une autre forme et disons que tout producteur se croirait aujourd’hui lésé si, après avoir encaissé son argent, on le frustrait de la bonne réputation à laquelle il a droit par la perfection même de son travail. L’anonymat tend de plus en plus à disparaître, et nous ne nous en plaindrons pas. On ne l’admet plus que dans les œuvres collectives, syndicats, associations, groupements divers. Cela paraît fort juste. A l’heure présente, les éditeurs français omettent rarement d'indiquer en regard du titre de leurs films les noms des interprètes et celui du metteur en scène. Nous approuvons. Auteurs, interprètes, metteurs en scène, sont en effet les premiers et les plus imPortants ouvriers du film. Du soin apporté à leur tâche dépend tout le succès d’un film. Leur réputation artistique en dépend. Au fait, n'est-ce pas en raison de la publicité faite à ces Personnages que nos films actuels sont plus soignés. Et par contre, si nous avons jadis compté tant de navets, n'est-ce Pas aussi parce que l’anonymat était la règle de conduite d’un grand nombre d’éditeurs ? Je n’ai jamais bien compris les raisons auxquels ceux-ci pouvaient obéir. On disait par exemple : Faire de la publicité au metteur en scène donne à celui-ci une importance trop grande qui se traduira par des prétentions exagérées ou des surenchères auxquelles se livreront les concurrents avides de monopoliser le travail de l’ouvrier célèbre. Ces craintes étaient injustes et injustifiées. Un metteur en scène, lorsqu'il y trouve son compte, aux deux points de : vue du salaire et de la publicité, est trop soucieux de ses véritables intérêts pour ne pas comprendre qu'il est avantageux d’être l’homme d’une marque, l’excellent ouvrier d'une maison. Voyez les Griffith, les Th. Ince, et chez nous les Gance! Un metteur en scène ayant d’autre part à soutenir sa réputation, ne saurait se permettre de négliger ses travaux et de ne pas les polir selon ses capacités. En ce qui le concerne, la situation paraît donc définitivement réglée. Mais il est un autre ouvrier du film, très important aussi celui-là, sur lequel on continue à jeter des voiles épais. C’est l'opérateur de prises de vues. Un film n'est pas seulement une œuvre dramatique à l'intrigue solidement charpentée et construite selon toutes les règles de l’art. C’est encore une œuvre photographique dont l’exécution demande une science véritable. La netteté des images, les diverses combinaisons d’éclairage ne s’obtiennent pas au hasard. Les essais’ seront nombreux avant d'obtenir l’effet sensationnel et c’est bien à propos de l’accomplissement de ce travail qu’on peut dire : Le génie est une longue patience ! Eh bien, nos opérateurs sont trop oubliés ! Qui peut dire le nom de ceux qui ont enregistré récemment les scènes de nos grands films ? Quelques initiés, et encore ! L'opérateur est un personnage de ténèbres qu'il convient à présent de mettre en lumière. Il le mérite d'autant mieux qu'on lui doit de plus curieuses innovations. Deux ou trois éditeurs placent déjà son nom à côté de celui du metteur en scène. Que tous les autres suivent cet exemple. Il ne peut donner que de bons résultats. Afin d’enrayer l’émigration de nos bons ouvriers, sachons nous les attacher par tous les moyens. Il n’y en a pas un seul qui soit quantité négligeable. LÉoON DRUHOT.