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4 : LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
‘6 Civilisation
La guerre européenne, que nous subissons depuis près de trois années, devait inspirer les auteurs des pays encore neutres au moment où ce scénario fut conçu.
M. Gardner Sullivan, l’auteur de Civilisation, a placé son sujet dans un pays imaginaire mais aucun doute ne peut subsister dans notre esprit en voyant les costumes et les mœurs des habitants.
Une partie mystique a été d’abord adroitement intercalée au début de ce drame grandiose, qui est la constitution du martyre de Jésus, mort pour le bonheur de l’humanité. Dixneuf siècles plus tard, un empereur, lâche et félon, pour que le monde soit à ses pieds, attaque délibérément la France, gardienne de la civilisation.
Nous assistons à un étrange et effroyable spectacle: l’invasion se déchaîne, détruisant tout sur son passage, des batailles sanglantes et formidables sont livrées, c’est la marche triomphale de ces hordes sauvages sur la Capitale convoitée; mais des flots de combattants des pays envahis ont élevé une digue humaine sur laquelle vient se briser la ruée ennemie; celle-ci est obligé de reculer et sent à son’ tour le frein vainqueur qui maîtrisera ses ambitions!
L'Empereur ne veut pas avouer sa défaite, ce qu'il n’a pu réussir sur terre, il veut essayer d'y parvenir par la voie des mers: c’est alors qu'il fait appel au Comte Ferdinand, l'inventeur des terribles sous-marins portant dans leurs flancs la torpille homicide qui détruira tout, même les innocents.
Le comte exécute les ordres donnés, et nous voyons les Transatlantiques sombrer brusquement, entraînant avec eux de nombreux passagers parmi lesquels se trouvent des femmes et des enfants. Les appels désespérés de toutes ces créatures rendent fou le comte Ferdinand, et à son tour il veut anéantir le sous-marin qui le porte.
Envahi par les eaux, le submersible disparaît entraînant avec lui l'équipage. Seul le comte Ferdinand échappe au naufrage: il est transporté vivant chez l'Empereur.
Si sa dépouille humaine est encore là, son âme est aux Enfers: dans ce lieu effroyable, Jésus lui apparaît et se substituera à lui, dans le but de prêcher la paix à ce monarque sanguinaire.
Si un peuple abusé veut bien l'écouter il n’en est pas de même de l’autocrate souverain, il blasphème en voyant que le pseudo-Ferdinand méconnaît ses ordres, sa rage se déchaïîne, il ordonne la mort du comte, et Jésus meurt une seconde fois sans avoir pu accomplir sa mission.
Le châtiment commence, les puissances alliées repoussent les propositions tardives du souverain qui se voit vaincu et cherche à obtenir le pardon de ses crimes.
Des machines de guerre aériennes, formidables, survolent sa capitale et pulvérisent son palais; parmi les morts, se trouve le cadavre de cet Empereur, conduit à la ruine, et à l’abaissement de son peuple, par son orgueil détruit à tout jamais!
Les peuples triomphants, unis, célèbrent leur victoire.
Si nous avons pu indiquer, à grands traits, la trame de ce
film, nous ne pourrions décrire que très imparfaitement les tableaux merveilleux qui composent cette œuvre.
C’est un spectacle inoubliable, dont l'exécution a exigé des sommes fantastiques.
L'homme qui a osé aborder une telle besogne ne pouvait être qu'un praticien de première ordre, et l’on comprendra le succès sans précédent qui attend ce chef-d'œuvre, lorsqu’on saura que la remarquable mise en scène en a été réglée par M. Thomas Ince.
L'interprétation a été confié à des artistes de grande valeur, la figuration, bien agissante, admirablement disciplinée, représente à elle seule plus d’une armée.
Les défilés sont fort beaux; les quelques intérieurs du palais impérial nous donnent l'illusion du faste obligatoire chez un Empereur qui se croit le maître du monde.
Enfin la photographie est de toute beauté et illustre merveilleusement ce spectacle génial!
Epmonp FLOURY.
APRÈS LA GUERRE, KIF-KIF AVANT !
Français, quand gaiement tu chantes : « Ils n’en ont pas en Angleterre. » tu oublies d’ajouter le mot « besoin ». Car, s’ils avaient besoin de ton vin en Angleterre, le litre te coûterait 50 centimes de plus.
L’Angleterre a de la houille, aussi nous voyons des mines Françaises ! Mais elle n’a pas de phosphate ni de minerai de fer, aussi devons-nous nous estimer heureux d’acheter ces produits aux Anglais qui les tirent de notre Algérie.
Sur le Plateau Central et en Oranie, nous avons des sources de pétrole à fleur de terre, mais le terrain alentour résorbera le pétrole jusqu’au jour où le Français garnira sa lampe et son carburateur avec du pétrole qu'il paiera 50 centimes le litre, alors qu’en An
‘gleterre la Cie Ltd, le vendra 10 centimes.
S'il vous prend l’idée de tirer sur des projections cinémato vous pourrez épauler votre carabine, mais, n’appuyez pas sur la détente, les Anglais ont pris en France un brevet revendiquant Pidée et le droit de tirer sur projections animées. È
Si en tant que Français, vous croyez avoir le droit d'installer un tir cinémato (non pas en Angleterre) mais en France, nos chers alliés vous feront payer une licence.
Leur invention fort compliquée, partant très onéreuse, n’est exploitable que dans quelques grandes villes, mais, si vous obtenez les mêmes résultats avec un appareil simplifié à l’extrême, et de ce fait, revenant à un prix accessible à toutes les bourses et exploitable dans toutes les petites villes, remisez-le au grenier, nos chers alliés vous interdiront toutes les villes de France.
Si Vespasien avait régné à Londres, c’est encore en Angleterre que passeraient vos quinze centimes...
Après la guerre ! maïs, cela continuera ! !
CINÈMARGUS.