Le Courrier Cinématographique (June 1917)

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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE VII EE a Vision tragique, dûe à la plume autorisée de M..de Brisay, .a. produit sur nous une impression profonde. La distribution comprend des noms connus : M. Grand, de la Comédie-Française ; Mlle Delmarès, de WOpéraComique, et enfin, Mme Tessandier. La mise en scène est réglée par M. J. Labruyère. Photographie excellente. Je L'AVENTURE DES PIEDS NICKELÉS Dessins animés très amusants Métrage : 125 mètres se LE CHIEN EMBALLÉ Comique. Métrage : 115 mètres. J'ai reconnu dans le principal personnage un artiste du nom de Lord, tombé depuis au champ d'honneur. La bande fut faite il y a environ huit ou neuf ans. Je lui souhaite le même succès qu’elle eût à sa création. Je : AVENTURE DE MISS DOLLY Drame. Métrage : 600 mètres. Les deux principaux artistes accomplissent des actes qui dépassent le cadre habituel d'un drame. Ils n’hésitent pas, pour s'évader, l'homme à se suspendre par Les jambes, et, grâce à une énergie peu commune, à saisir sa compagne par les mains, lui faisant ainst accomplir un saut prodigieux digne de vrais gymnastiarques. Les spectateurs applaudiront ces vaillants artistes. Très bonne photographie. Ia 22 AE Psychologie du Cinéma Le succès du cinéma reste incompréhensible à bien des gens cultivés : ils boudent à ce théâtre populaire qui les choque par les scénarios mélodramatiques et les grosses farces. La vérité est qu’il a surtout contre lui d’être un art de reproduction et les raffinés n'aiment guère ces procédés, notamment que la photographie se mêle de rivaliser avec le dessin, ou le phonographe avec le chant. Aussi, dissimule-t-on le plaisir qu’on est étonné de trouver parfois au cinéma, et je connais plus d’un littérateur distingué qui aime les spectacles de l'écran, mais s’y rend en cachette. Je voudrais essayer d'expliquer ce goût nouveau et chercher quelles raisons peuvent le justifier. * * *x Le cinéma est bien des choses à la fois. D'abord un moyen d’information; et quand il montre des pays inconnus, une vue vivante du Japon, un intérieur hindou, lorsqu'il vous narre par des tableaux un événement récent, 1l vous donne de tout cela des impressions de réalité qu'aucune autre traduction ne saurait vous apporter aussi précisément. Dans ce sens, il:sera un instrument historique incomparable. Il est instructif dans des matières qui échappent à l’observation du public : en quelques minutes il fait assister aux mouvements d’une. fleur, au développement d’une plante. Il peut montrer les infiniments petits, le grouillement de la vie microscopique des microbes. Plus simplement, il permet de regarder le « comportement » des animaux, leurs habitudes, leurs.actes, leurs gestes, la manière dont ils luttent et se nourrissent. Et déjà ces scènes sortent du cadre des notions élémentaires. Lorsqu'on assiste aux combats féroces que des espèces différentes se livrent sous l’eau tranquille, il est sûr que cela émeut le sentiment et que cela excite la réflexion du spectateur le moins ouvert à la philosophie de la nature. Toutes ces reproductions de scènes auxquelles nous ne pouvons assister et qui sont si éducatives, pour les curieux de tous les âges, sont bien le domaine propre du cinéma. : Je ne sais si c’est de l’art, ni dans quel ordre on peut placer ce genre de spectacles, mais il est intéressant, instructif et suggère — par le mouvement de la vie — des pensées qui dépassent le champ de la simple lanterne magique. Avec ses scénarios, le cinéma est encore un véritable théâtre. Et ce théâtre est spécial — d’abord par les trucs photographiques, qui permettent de produire des scènes irréalisables au théâtre. On peut ainsi faire apparaître et disparaître des personnes, leur faire accomplir des actes impossibles dans la vie réelle, des ascensions, des chutes, les mettre, en apparence, en présence d'animaux sauvages ou les situer dans les lieux où elles n’auraient pu se trouver. Il y a là des combinaisons susceptibles de traduire les imaginations les plus diverses, depuis la féerie jusqu’à la comédie fantastique. Mais jusqu'ici, reconnaissons qu’on n’a tiré de ces moyens que des scènes assez naïves. La projection cinématographique a sur le théâtre l’avantage d'évoquer devant les yeux du public des scènes, des sites, des êtres qu’il serait impossible d’amener sur le« plateau ». Lui seul peut donner des décors authentiques, une villa sur la Corniche, une rue de Londres, une futaie de Fontainebleau. Et ces cadres ont parfois une couleur, une lumière merveilleuses, auprès desquelles le-talent des peintres décorateurs de nos théâtres paraît bien froid. Ici c’est le Cinéma qui prend la première place. On a le moyen de représenter sur l’écran des scènes impossibles à réaliser au théâtre, soit à cause du danger que présente leur exécution, soit parce que la succession des images est trop rapide pour la machination d’un théâtre. Aüinsi, on a combiné des fantaisies qui amusent beaucoup le public populaire, une poursuite faite à travers mille obstacles qui sont successivement renversés, — étalages mis à terre, échafaudages écroulés, plafonds éventrés. En vérité, tous ces éléments n’ont encore été employés que dans des scénarios d'un art assez fruste, mais ce sont des moyens nouveaux, qui étendent le pouvoir de ce théâtre spécial, dont il faut considérer moins ce qu’il a fait que ce qu'il est capable de faire. * * x