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Le Courrier Cinématographique (June 1917)

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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 21 NOUVELLES SÉRIES oo Commission Ministérielle du Cinématographe La Commission Ministérielle du Cinématographe s'est réunie pour la première fois le Samedi 9 juin, au Ministère de l'Intérieur. Au début de la séance, M. Maurice Faure, Sénateur, Président de la Commission, a prononcé l’allocution ci-dessous: Permettez-moi, Messieurs, de remercier en votre nom M. le Ministre de l'Intérieur du témoignage de confiance qu’il a bien voulu donner aux Membres de cette Commission appelée, sur son initiative, à examiner les meilleures :onditions de règlementation et de perfectionnement du cinématographe. Je lui sais particulièrement gré de m'avoir associé, comme président, aux travaux de personnalités aussi éminentes du Parlement, de l'Administration, de lEnseignement, des Lettres, du Théâtre et de l'Industrie cinématographique. M. Malvy a très justement pensé que même dans la période si tourmentée où nous sommes, toute pleine du fracas des armes, dominée par les préoccupations d’une guerre formidable, il doit y avoir place pour les recherches et les études qui faciliteront et seconderont le développement intellectuel et moral du pays, son essor économique, son influence dans le monde, au lendemain de la paix victorieuse. Sans oublier un seul instant nos admirables soldats qui défendent avec tant d’héroïsme le patrimoine sacré de la France, cest accomplir une œuvre des plus essentielles de préparer modestement et sans bruit, mais laborieusement et de tout cœur, le prochain avenir auquel ils devront participer, quand aura sonné pour eux l’heure du retour dans leurs foyers. Le cinématographe doit y jouer un rôle des plus utiles et son action peut être considérable. Frère cadet et tard venu du théâtre, il n’a pas encore sa charte. Certes, sa vitalité est puissante et sa vigueur na pas attendu le nombre des années, mais son état-civil est incertain et son existence mal réglée. 11 appartiendra à la Commission de proposer les mesures propres à combler cette lacune. Le cinéma, suivant son nom populaire, mérite assurément qu’on s'occupe de lui à ce point de vue comme sous divers autres rapports. Il y a vingt ans à peine qu’il est né et, dans un espace de temps relativement court, il a eu une croissance continue véritablement prodigieuse. Il contribue non seulement à la distraction, mais aussi à la formation de la pensée quotidienne des foules. Il est entré, on peut l’affirmer, dans la vie sociale de la nation et il est hors de contestation que ses spectacles si variés, si animés, si impressionnants, exercent en particulier une action directe sur les enfants et les adolescents, attirés par la modicité du prix des places. Parmi ces spectacles, il en est peu en réalité qui donnent lieu à de sérieuses critiques. Les directeurs de cette nouvelle industrie du cinéma ont eu généralement à cœur d’écarter de leurs écrans les scènes qui pourraient troubler ou dévoyer les jeunes imaginations. Toutefois, on ne saurait nier que, parmi les films mis sous les yeux du publie, il s’en est trouvé d’une moralité douteuse représentant des scènes diverses, propres à jeter dans certaines intelligences juvéniles les plus détestables ferments et à susciter déplorablement des tentatives d'imitation, à tel point qu’à la suite de récentes actions judiciaires, plusieurs Préfets, entre autres ceux de Meurthe-et-Moselle et d’Ille-etVilaine ont dû prendre des arrêtés d'interdiction. Cette question, qui émeut vivement l’opinion publique, devra au premier chef retenir votre attention. Mais je tiens à déclarer que notre intention commune est de travailler dans lesprit le plus libéral et le plus sympathique à la préparation d’un statut qui assure au cinématographe français, sans rien lui faire perdre de son intérêt et de son attrait, un caractère éducateur, patriotique et moral, qui lui permettra d'apporter au lendemain de la guerre une précieuse contribution à notre relèvement national. Par le programme des spectacles, par la perfection de la mise en scène, par le choix des acteurs, par l’excellence de la fabrication des films, il faut que le cinématographe s’attache à se montrer de plus en plus digne de sa mission et dans un sentiment d'union fraternelle avec le théâtre proprement dit, continue pour sa large part au rayonnement de l'esprit français. Pour former son bureau, la Commission a ensuite procédé à la nomination de 4 Vice-Présidents : MM. Etienne Flandin, Sénateur; Simyan, député; Georges Lecomte, président de la Société des Gens de Lettres ; Jules Demaria, Président de la Chambre Syndicale de la Cinématographie. Puis elle a aussitôt passé à la discussion générale, principalement en ce qui touche la censure. A ce sujet, M. Jules Demaria a donné lecture de différents passages d’une lettre émanant de la Fédération Cinématographique du Midi de la France. Une proposition de M. Desvaux, tendant à la présentation des films interdits et à l'audition des membres de la Commission actuelle d'examen, a été adoptée. La deuxième réunion de la Commission a eu lieu samedi 16 Juin. L'impression qui se dégage de cette première séance est que la grande majorité des membres de la Commission paraît être favorable à l’industrie cinématographique. Libre pour la France et tous les Pays latins PARAITRE 2e mumce ponnav LE SORCIER oHeun cenmain LA MORT RÉDEMPTRICE CULLELILLLLLLLZ EL] S’adresser à " NATURA FILM 38, rue des Mathurins. Tél. Gut. 74-13