Le Courrier Cinématographique (June 1917)

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10 | LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE ADAPTATION Le nom de Salammbô remplissait les couloirs du Palais de Justice, la semaine dernière. La nièce de Gustave Flaubert demandaït aux juges d'interdire la projection du film tiré de l’œuvre célèbre et d’en saisir les copies. Elle arguait : le film est une déformation du roman, l’image injurie le texte, le scénariste n’a pas suivi le plan tracé par l’écrivain, etc., etc. Nous n’entrerons pas dans les détails de l'affaire juridique. La presse quotidienne s’est emparée de l’événement et ne manquera pas d’en tirer les conclusions les plus diverses. Pour nous, nous poserons simplement cette question : Est-il toujours possible de suivre au cinéma, pas à pas, servilement, une œuvre littéraire ou dramatique ? Les gens de métier répondront avec assurance : Non, c’est impossible ! Ils nous expliqueront qu’au cinéma, il faut un dénouement heureux, ce qui n’est pas toujours le cas dans les œuvres précitées et qu’on est presque toujours obligé de faire des entorses au roman ou à la pièce si l’on veut graduer l'intérêt dramatique du film. Admettez que dans l'affaire Salammb6, le point de vue des demandeurs l’emporte : il deviendra impossible d'adapter à l’avenir quelque roman que ce soit. Prenez un roman de Balzac, filmez-le page par page et dites-moi la longueur d’une telle bande ? Des milliers de mètres sans intérêt pour le public qui veut voir, des milliers de mètres dans lesquels seuls quelques centaines, intéressants par eux-mêmes, seront noyés, perdus. Nous pouvons donc affirmer sans crainte d’être démentis, qu’en fait d'adaptation cinématographique le droit que confèrent les auteurs ou leurs héritiers doit être aussi large que possible. ‘ Autrement, mieux vaut ne pas l’accepter, mieux vaut surtout ne pas traiter avec des réserves aussi gênantes. Les exemples abondent d'œuvres littéraires, adaptées à la scène, de pièces tirées de romans dont l'intrigue, les personnages et le dévouement ne sont pas respectés. On s'étonne donc qu’un auteur puisse se montrer plus sévère, plus exigeant, pour une adaptation cinématographique que pour une adaptation théâtrale. On sait bien cependant que le film n’est pas de la littérature, c'est de l’action, de la mise en scène, de l’art plastique. Îl ne faut donc demander aux choses, de même qu'aux gens, que ce qu'ils peuvent nous donner. Autrement, on passerait pour un mauvais plaisant. Nombre d’auteurs ayant donné leurs œuvres au cinéma n'ont jamais réclamé parce que le scénariste avait interverti l’ordre des scènes, qu’il en avait ajouté d’autres ou appuyé sur certains détails à peine esquissés dans la pièce. Îls n’ont pas crié à la déformation ni au scandale parce qu'ils savaient bien que le cinéma était un art différent du théâtre. L'affaire Salammbô agite toutes ces graves questions. Quelle sera la décision des conseillers d'appel ? Nous l’ignorons, mais nous voulons espérer cependant qu’elle sera conforme à nos vues. Encore une fois s’il en était autrement, l’industrie cinématographique française irait aux abîmes. Et après avoir entendu gémir sur la déformation à l’irrespect de la littérature, nous n'aurions pas fini d'énumérer les procès en plagiat, en piraterie littéraire et autres choses aimables. Les situations dramatiques étant limitées, quant au nombre, 1l se trouverait teujours un auteur pour prétendre que le scénariste du film s’est emparé induement de la situation de la pièce. Qui établira le point où commence la ressemblance ét où elle finit ? C’est un autre sujet que nous aurons l’occasion de traiter avant peu. L. DRUHOT. Administrer. C'est prévoir Les tarifs de publicité du “ Courrier Cinématographique ‘’’ élaborés avec soin au moment de la résurrection du journal, sont les plus élevés. C’est un fait. Mais. Le Courrier, en dépit de : la Crise du papier, la Crise de la main-d'œuvre, et des majorations qui lui sont imposées par son imprimerie n’'augmente pas ses tarifs ne supprime aucun service gratuit. Cela se passe de commentaire, L’Administration du Courrier en fait purement et simplement la remarque, 1. UD 4 «Lea Did GB is Ge En LB CP A 2" GR ARE A M 2 CD GO RD AID LUS Les di LE dE ds LD GS QD LS LE D ED ES D > 8 [ l î ; 0 =. ; de toutes les Crises de la guerre, ù .