Le Courrier Cinématographique (June 1917)

12 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE SUR L'ÉCRAN Une Surprise. Samedi 23 juin, M. Dalimier, sous-secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts, a reçu MM. Demaria, Gaumont, Brézillon, Aubert, Olivier, Jourjon, Hodel. Il a demandé à ces représentants de la cinématographie française de lui prêter leur concours pour la création et la diffusion de films de propagande. D'’importantes questions ont été mises à l’étude. Le Sous-Lieutenant Pierre Marcel Lévi, chef du Service cinématographique de l’armée, assistait à la réunion. se Ün $rand chasseur. Nous apprenons avec satisfaction que M. Paul Rayney, envoyé en mission spéciale avec la Croix-Rouze américaine, est arrivé à Paris. M. Paul Rayney est officiellement chargé de la prise de vues cinématographiques sur le front américain. Nos lecteurs n’ont pas oublié Les Grandes Chasses dont il est l’auteur. Peu de temps avant la guerre, elles furent présentées avec le plus vif succès à Paris et dans le monde entier. Voilà un homme qualifié pour diriger un service de prise de vues ! Son choix fait honneur au commandement américain qui a pour devise : The right man in the right place. Les bureaux du Service Cinématographique américain sont installés 5, rue François I°'. Je Une Innovation. Pour s'être produits au théâtre, les faits suivants ne méritent pas moins d’être signalés. Ils dénotent un nouvel état d’esprit. \ Or donc, à la suite d’une chronique publiée sur La Race par le critique dramatique d’un grand journal du soir et que M. Alphonse Franck, directeur du Gymnase, a trouvée violente et injuste, ce dernier a pris Dimanche la parole à la fin de la représentation pour prier le public de le départager dans son différend avec le distingué écrivain. Après avoir donné lecture d'articles de MM. Abel Hermant et de Victor Basch, M. Alphonse Franck a lu celui du critique en question et a demandé aux spectateurs de lui fournir leur avis. La note qui nous est communiquée à ce sujet ajoute que « la salle tout entière, qui avait acclamé La Race et ses interprètes, a témoigné par ses applaudissements chaleureux qu’elle donnait entièrement raison à M. Alphonse Franck. » Un mariage. On annonce, de Londres, le mariage de Mme de Sérignac avec lord Abinger, officier de la marine anglaise. Mme de Sérignac n’est autre que Mme Steinheil. On songerait, paraît-il, à repasser sur nos écrans le portrait de l'héroïne de l’Impasse Ronsin au milieu d’autres actuaKr4: .. Est-ce bien le moment ? Et ne faut-il pas laisser croupir les vieilles et vilaines histoires dans les sombres oubliettes du passé ? C’est, en tout cas, notre humble avis, Les Tanks à Paris. Ne croyez pas sans réserve que les Tanks qui circulent à Paris n’ont aucune utilité. Ces engins de guerre ont fait leurs preuves en Champagne et dans la Somme. Ils ont été détachés au S. C. A., uniquement dans le but de transporter l’Agent de liaison de cet important service que les dangers de la capitale empêchaient d'accomplir rapidement sa mission. Les «installés » les mieux informés affirment que, grâce au concours puissant des T'anks, leur camarade, sans trop de risques, arrivera à gagner le P. C. du S. C. A. en moins de trois mois. Je Un homme que ça n’embarasse pas. Il n’était question Lundi soir, vers les 5 heures, rue de l’Entrepôt, que de la dernière circulaire de M. Malvy, ministre de l’Intérieur, invitant les préfets à interdire la vente au détail des spiritueux à consommer sur place dans tous les cafés, estaminets et autres débits de boissons, de quelque nature que ce soit, sauf aux heures correspondant aux deux repas principaux. — Pfuit, dit quelqu'un, (nous évitons soigneusement de mettre une Initiale, car 1l y a toujours beaucoup d’hypergnotistes parmi nous) ça ne m'inquiète pas ! Comme je mange à toutes les heures, la circulaire ne m’empêchera pas de boire le même nombre de picon-citron (apéritif) et de fine (digestif) ! » Cela prouve en passant qu’en France, les meilleures choses auront toujours le pire destin et qu’on se fera toujours aussi un malin plaisir de tourner la loi. Oui, mais. M. Hindelo est un homme à poigne !.…. Je Pourquoi ? Pourquoi, au cinéma, lorsqu'un personnage quelconque entre dans une maison qu’il ne connaît pas, regarde-t-il invariablement les plafonds et jamais les parquets ? Pendant la présentation d’un film, l’autre jour, un ami à qui je posais cette question me répondit : « Mystère et proJection |! » Nous ne serons jamais fixés. Pourquoi les policiers américains, lorsqu'ils perquisitionnent, même dans l'hôtel d’un milliardaire, gardent-ils leur chapeau sur la tête 2 « La police est souveraine, affirma ce même ami. On se découvre devant elle. Elle ne s'incline devant personne ! » On cueillait des navets ce jour-là à l'A. C. P. Et il faisait chaud, chaud, chaud ! Je Conséquence de la bausse thermométrique. Ah ! oui, il faisait chaud ! A PISE que les méninges de tout un chacun était en ébullition ! On passait un Vitagraph, vieux de 7 ou 8 ans, comme la lupett de ceux dont on