Le Courrier Cinématographique (June 1917)

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16 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE DOO0CCCOCOOCOCOOONOONOL ECC CO000O0H000EE00000000000000000000000000000 0060000006 Lundi 2 JUILLET prochain, à l’A.C.P., rue de l’'Entrepôt CH: MARY, Présentera AMES D’'ETRANGERS avec Sessue HAYAKAWA DOOOCOOO0OCOOOC CHOC OOOOOC III TO IIIIPITOONC TIC THE ST ———— —— Autour du Cinéma Aux Particulières Pour peu qu'un film ait coûté quelques milliers de francs à son heureux concessionnaire, et qu’il tranche légèrement avec la production courante, ledit concessionnaire, heureux et exclusif, pensera, dès la première copie en sa possession, à organiser une présentation particulière. Quelles raisons amèneront celle pensée ? J'avoue les ignorer totalement. Du reste, je ne tiens pas à les connaître. Au contraire du médecin qui cherchera les causes d’une maladie pour la guérir, je ne n'inquièlerai que des effets du mal, car je le sais incurable. Et quand je dis : je m'inquiélerai, c’est encore une manière de parler. Au fond, cela ne m'inquiète pas du tout. Donc, comme si ne pouvaient suffire trois après-midi entiers et une longue matinée, au cours desquels défilent en moyenne vingt-cinq mille mètres de films, les loueurs trouvent le moyen de présenter, généralement le samedi, dans quelque coin de Paris, de sensationnelles exclusivités. Le Directeur, trop heureux s’il ne se trouve pas placé dans la situation de l'âne de Buridan par deux séances ayant lieu à la même heure, n'a pas seulement les loisirs de jouir à son jour de la semaine anglaise, et parfois il en arrive à envier le sort des midinettes. Cela ne fait rien. Héroïque à sa manière, il ne rate pas une présentation. La plupart du temps, les « particulières » on lieu avec un certain éclat. Un orchestre brillant — en ce sens qu'il se compose presque exclusivement de cuivres, — V exécute les meilleurs morceaux de son répertoire pour le plus grand plaisir des amateurs de tam-tam. De plus, une foule nombreuse, que ne saurait contenir la modeste salle de l'A. C. P., accapare les meilleurs fauteuils bien avant l'heure fixée, de sorte que les pauvres exploitants à leur arrivée voient une multitude de chapeaux et de toilettes claires, mais en revanche n'aperçoivent pas la moindre place disponible. Protestations… Cela ne les empêche pas de payer le film un prix fou en première semaine. Parfois, aussi, on v vend les notices. Nos braves collègues qui ne sont pas habitués à cela poussent des cris d’orfraie, mais finissent quand même par lâcher leurs quatre sous. Cependant, ne médisons pas des particulières. On s’y amuse bien, quelquefois. On entend des réflexions et on assiste à des scènes qui, souvent, font agréablement oublier le drame dont l'écran retrace les multiples péripéties. Ici c’est une marchande des quatre saisons endimanchée — où a-t-elle déniché la carte d'invitation à — qui ne cesse de crier contre les chapeaux de deux dames assises devant elle. Là, c’est une midinette et son ami qui discutent avec compéterice sur les costumes porlés par les artistes. A droite, c’est une épicière qui ne peut se retenir de clamer son ir:dignation en voyant la pauvre femme, héroïne du drame, à qui il ne reste que quelques sous, gaspiller beurre et œufs pour faire une modeste omelette. À gauche, ce sont deux poilus qui oublient avec une joie bruvante la triste vie des tranchées, devant les jambes et le corsage décolleté d’une charmante aventurière. Dans le fond, des mots aigre-doux s’échangent entre la crémière d’à côté et la fille du bistro d'en face : _— Enfin ! Mettez vos lunettes, je vous dis que c’est la mère... ; — J'y vois aussi clair que vous, allez, malgré que je suis plus vieille. Je sais bien que c'est la sœur, moi... Derrière elles un directeur, agacé-par la discussion, prend la parole : x __ Je vous en prie, Madame, taisez-vous ! Nous sommes ici pour travailler, nous. Et les deux commères de répondre avec ensemble : — Pas poli, le Monsieur ! Oui, or peut passer un bon moment à écouter les propos des « invités » aux particulières. Il arrive aussi que des artistes assistent à la première de leur film. Le public s'amuse de les reconnaître. : SRE Tout dernièrement, à une présentation spéciale, à Montmartre, la belle S. obtenait dans un rôle de dame richissime el majestueuse un succès mérité. Pendant l'entr'acte, on pouvait la voir, dans le bar voisin, prendre un bock sur le zinc, avec des amis. Îl est vrai qu'il faisait si chaud ! MarcEz BONAMY.