Le Courrier Cinématographique (June 1917)

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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 21 Toutes les bonnes Propagandes par le CINÉMATOGRAPHE Le Cinéma et les Syndicats d’Initiative On connaît le but tout économique que poursuivent les syndicats agricoles. Îls s'efforcent d’être un instrument, un outil pratique entre les mains des cultivateurs avisés pour les achats de semences, d'engrais chimiques, elc., qu'ils livrent aux adhérents aux prix du gros. C’est ainsi qu'ils se procurent les machines agricoles coûteuses qu'ils prêtent ensuite à leurs adhérents. IL en est de même pour les animaux reproduc+ teurs de premier choix. Ces syndicats ont formé des bibliothèques et organisé des cours et des conférences. Îls favorisent ainsi la création de sociétés coopératives de transformation des produits, celle de mutualités de toutes sortes, assurances et caisses de crédit agricole. Dans un récent article, nous avons — sommairement et superficiellement — donné les raisons qui militent en faveur de l'usage du cinématographe approprié à leurs besoins. Le résultat ne s’est point fait attendre, des paroles autorisées ont élé prononcées en faveur de la campagne utilitaire menée par le Cinéma. De toutes parts, nous parviennent des encouragements à la poursuivre et à la mener à bien. Aussi, conlinuerons-nous par une étude, forcément brève, sur les syndicats d’initiative. Ceux-ci sont l'exact pendant des syndicats agricoles. Îls répondent à une utilité et à une nécessité absolues. Alors que les unes ne s'occupent que du plus grand rendement agricole = richesses de notre nation — les autres s’emploient, avec une activité et une ardeur sans secondes, à la mise en valeur, auprès du public, des richesses et des beautés pittoresques des pays, par une action persistante d'améliorations de toutes sores, lant au point de.vue de la conservation et de la protection des sites que de celui du confortable de la résidence et des commodités touristiques. Les syndicats d'initiative s’entremettent heureusement et avec fruit partout où les efforts isolés seraient insuffisants ou d’un résultat trop faible. Combien de fois n’a-t-on pas, dans une contrée déshéritée au point de vue des communications, vu la prospérité renaître, le monde affluer, les voyageurs circuler, et cela à la suite d'une campagne de propagande et de publicité intelligemment menée par ces syndicats, qui groupent tous ceux qui ont le souci et l'intérêt de ne pas laisser déchoir la contrée, dont la prospérité fait l'objet constant de leurs soins, de leur sollicitude et de leur dévouement. A l'heure actuelle, la France en est couverte de ces syndicats d'initiative, et il semblerait qu’un sang plus généreux, qu'une activité plus ardente circulent dans les divers organes de sa composition. Tel domaine qui, jusqu'à présent, n'était connu que de quelques initiés du pays, s'est vu mis en valeur, embelli, fréquenté à la suite d’une publicité adroite et suivie. Par ailleurs, tout ce qui rebultait tant le voyageur, c’est-à-dire le manñque de propreté et de confortable des habitations, l'incertitude des movens de communication, la longueur des déplacements, tout cela a disparu ou s’est considérablement atténué grâce aux efforts des syndicats d'initiative. C'est que ce n’est pas d’un mince mérite que réussir à infuser de la vie active à une contrée qui en a peu ou qui n’en a plus ! Et c'est ainsi qu'en maints endroits, la défense de l'intérêt particulier s’est effacée devant l'intérêt général : toutes les petites rancunes de clocher se sont apaisées, car c'était autour d’une belle idée de régénération locale que se groupaient des hommes de travail, de science et d'art, qui, en toute autre circonstance, se seraient tenus à l'écart les uns des autres. Chacun apporta à l’œuvre commune la contribution de ses aptitudes particulières et de son expérience personnelle, et c'est ainsi que l’on vit le laboureur collaborer avec l'écrivain et le géomètre, le peintre avec l'avocat pour la mise en valeur du patrimoine et de cette richesse indivise que doit rester pour nous le beau pays natal. Tous les movens furent mis à contribution pour faire valoir les beautés ignorées des guides courants. On imprima des brochures que l’on répandit à profusion, l'industrie des cartes postales en bénéficia largement ; des histoires locales furent écrites, des chemins améliorés, les hôtels et auberges modernisés et les movens de transport rendus plus pratiques. Par ailleurs, les sites pittoresques, les coins historiques bénéficièrent d’une mise en valeur plus soignée, et les ruines elles-mêmes — si l’on veut bien permettre ce paradoxe — furent entretenues en bon état. Cela était du bon travail et lon ne tarda pas à en voir le résultat. Tous les syndicats, selon la plus ou moins grande intensité de leur propagande, subordonnée elle-même à l'état plus ou moins prospère de leurs finances, se rendirent bientôt compte, par un afflux toujours plus grand de visiteurs, que leurs efforts n'avaient pas été vains et que la lutte n’était point stérile. Les sites s’animèrent, les hôtels et les auberges se peuplèrent, la vie et le mouvement renaissaient dans les contrées désertes… bref, tout le monde en bénéficiait, et dans sa fierté et son légitime intérêt. Mais convient-il de s'arrêter en si bonne voie ? Quelque satisfaction qu'il y ait pour ces syndicats d'initiative d’avoir vu leurs efforts aboutir, doit-il en résulter un seul instant d'arrêt 2 Le funeste repos va-t-il s'emparer d'eux ? Qui dit arrêt dit recul. La vie, pour parler comme le célèbre Hégésippe Simon, ne s'arrête que pour mourir, et faute de renouveler sans cesse ses moyens d'expression, le meilleur orateur lasse : son public. A l'heure actuelle, le cinématographe est à l'ordre du jour. Les sundicats d'initiative ont intérêt à employer et à prendre la collaboration du cinématographe qui, plus éloquemment qu'un guide, plus profondément qu'une histoire locale et qu’une série de cartes postales, montrera tout à la fois : les beautés naturelles des conirées, leurs richesses, leurs curiosités et singularités historiques ou autres. La nouveauté du procédé ne serait pas pour déplaire au public voyageur auquel ces syndicats veulent s'adresser. Le