Le Courrier Cinématographique (July 1917)

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4 | LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE a nt Que la Chambre Syndicale de la Cinématographie Française reprenne donc en mains, sous le contrôle militaire bien entendu, la Direction de cette œuvre de haute utilité et qu'elle lui donne tout le développement nécessaire. Au seuil du quatrième hiver de guerre que nos rudes combattants s'apprêtent à traverser sans défaillance, le moment me semble opportun de demander, comme M° Chenu, la réalisation de toutes les séduisantes promesses lancées au vent de tant de brillants discours. Le bon état moral de milliers de poilus de l'avant est en cause. Ne leur marchandons pas les joies d’une distraction précieuse. L'armée récupérera par la même occasion de valeureux briscards qui, piaffant d’impatience, n’attendent certainement que d’être remplacés par des civils inaptes pour conquérir à leur tour, ces verts lauriers destinés à leur jeune front. CHARLES LE FRAPER La Vie à Bruxelles Extrait d'une lettre adressée à un collaborateur du Temps 11 y a 3 mois ef parvenue à Parts ces jours derniers. La ville regorge de civils allemands ; le brassard que leur impose la kommandatur serait inutile, tant leur silhouette, leur accoutrement, leur verbe et leurs gestes les désignent, sans erreur possible, à nos populations averties. [ls remplacent — ces vieux, ces contrefaits, ces malades — tous les embusqués envoyés au front. On prévoit de nouveaux efforts d’ici peu et les Allemands gardent peu d'illusions sur leur sort. A Bruges, à Thielt, Gand, Mons et Tournai, ils installent des milliers de lits pour recevoir leurs blessés. Bruxelles entre dans la-zone des étapes, toutes les écoles sont évacuées pour être transformées en ambulance. Ces préparatifs augmentent les craintes des familles allemandes, terrorisées par les nouveaux sacrifices qu'on exige d'elles. Ils suivent de trop près la joie qu’elles espéraient de voir cesser la guerre par les offres de paix de leur kaiser ; elles redoutent maintenant la puissance de l’Entente, qui a permis le rejet d’une paix allemande ; elles comprennent les buts de la guerre et gémissent sur les conséquences qu’elles commencent à entrevoir. Les théâtres — le croirait-on? — font de bonnes recettes. Avec des troupes de fortune, des décors approximatifs, des musiciens aux talents divers, quelques directeurs d’une compétence douteuse réussissent à monter des vaudevilles, des drames, des opérettes et même des opéras, puisés dans l’art dramatique français du meilleur choix. Le répertoire de la Comédie-Française, joué au Winter-Palace, ancien café chantant, fait la joie d’un public indulgent. Le Pathé-Palace, au style munichois, offre une saison de grand opéra : Fausb Carmen, Hérodiade, Manon, Lakmé, Werther, la Bohème se succèdent devant les spectateurs extasiés de la brasserie : Escamillo, bien que neutre, perd de sa morgue devant les Boches qui écoutent, menaçants, ses strophes belliqueuses ; les figurants, dans Faust, chantent mollement le chœur « Gloire immortelle... » pour ne point déplaire à la censure: Gérald, l'officier anglais épris de Lakmé, a dû revêtir un uniforme de fantaisie pour ne pas offusquer les spectateurs allemands: Des Grieux et Manon s’effarent de demeurer si français, malgré la défense de la kommandatur. É Le cinéma, auquel le public reste fidèle, offre également une série de surprises imprévues. : depuis août 1914 il n’a pas été importé de nouveaux films, à part quelques produc* tions boches. Afin d'alimenter les cent cinémas de la capitale ce sont toujours les mêmes scénarios qui repassent et seuls les titres changent. Ce stratagème’ ne rebute pas le public: il revoit avec plaisir ces vieilleries confuses que l’usure fait trembloter sur l’écran; il écoute, dans la salle bien chauffée, les arpèges d’un sous-Pugno et attend, avec patience, lu aussi, la résurrection des actualités. L’attraction de ces divertissements est, en réalité, fort minime; l’inévitable voisinage de soldats répugne à la majeure partie des Bruxellois ; ceux qui ont la faveur de posséder un foyer y consacrent la majeure partie de leurs loisirs; la vi familiale est plus étroite : la guerre a resserré les liens d'amitié, et l’on cherche, dans la mesure de ses moyens, à soulager la misère, toujours croissante. Toutes les soirées et réceptions sont suspendues; il n’est plus d’usage d'inviter à dîner. Ce luxe ne serait d’ailleurs permis qu'aux très grosses fortures, car tout est rare et hors de prix. La viande coûte 12 francs le kilo, le beurre 18 fr le café 15 francs, le thé, le cacao et le chocolat 25 francs, le sucre 8 francs, les œufs 60 cent., les poulets 18 à 25 fr, le gruyère 14 francs, la farine 5 francs, les confitures de 12 à 15 francs, les légumes, les épices et les autres denrées ont augmenté dans les mêmes proportions. Le poisson a disparu des marchés depuis le printemps dernier. Avec beaucoup de difficultés on parvient à trouver des harengs à 2 francs la pièce. Lire dde dette Les plus Beaux Portraits connus Henri MANUEL J Je CU CA : + Photographe Éditeur d’Art ; 27, rue du Faubourg Montmartre . TÉLÉPHONE : LOUVRE 18-39 Æ PARIS La plus importante collection de célébrités et personnalités contemporaines PeppepiiiiindddTEEEEEHNNNNNTE eee ee ete ee ete te a eee te te este teste te taste ns