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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
puissant Satrape qui se fâcherait tout rouge s’il arrivait qu'il eût les mains vides.
Hé quoi, quel est ce scrupule ? Comment, toi, qui ne possèdes rien au monde que ton visage de houri et un profond respect pour nos divines institutions, tu me demandes comment tu pourras donner ton petit cadeau à son Excellence Giaffar ?.…
Bien simplement. Donne-le lui en avance sur tes premiers profits, et, comme il importe de ne pas choquer ses goûts personnels, fais-lui cette offrande en espèces...
ss...
Ab, j'oubliais..par Allah ! où avais-je donc la tête ?.. je ne pense qu'à ton intérêt, mon fils. Il serait extraordinaire que notre digne seigneur et maître ne te demandât point à combien j'ai mis mes complaisances... ne te trouble pas et dis la vérité : à la moitié de ce que valent les siennes.
Il se montrera flatté de tant de déférence de ma part et du souci que j’ai de respecter la hiérarchie.
Va, et que les bénédictions du ciel soient sur ton front !
* *X *
«€ C’est moi, Ahmed ben Kahn, qui vient, mon cher maître, vous rendre compte de ma première mission. Soyez un censeur sévère et châtiez-moi si je n'ai pas su mettre à profit votre précieux enseignement.
«Chargé par le seigneur Giaffar de faire rentrer quelques fonds aventurés dans les caisses d’un vieillard quinteux, voici les respectueuses sommations que je lui fis, sitôt que cette vieille peau de bouc se mit à vouloir protester de son intention de rembourser sa dette sur l’heure, à l'instant même, mais que, malheu
reusement, elle n’en avait pas encore le premier sou. .
« Misérable ! lui ai-je dit, en saisissant à pleines mains sa barbe limoneuse, ce ne sont pas des discours que je suis venu entendre, c’est de l’argent que je veux toucher et si tu ne m'en donnes pas à l'instant même, épouvantable vieillard, je réduirai en cendre, et ton grand-père et le grand-père de ton grand-père lui-même.
«—Ceci demande réflexion, hoqueta le sordide héritier de tant d’aïeux raccornis.… et il parla de m'offrir quelques menues monnaies d’or et d’argent.
« Je me fâchai et m'irritai de plus belle, soutenant
que — évidemment — je ne demandai pas mieux que d’intercéder pour sa lamentable humanité ; que d’ailleurs, j’acceptai.. — et pour bien lui marqueï
que Je ne nourrissais à son égard aucun ressentiment — untoman d’or pour prix de mes peines et que JE me chargerai même d'en transmettre deux à mon chef pour arranger cette vilaine affaire !
« Au bout de 5 à 6 heures de ce débat soutenu, nous eûmes peine à nous quitter tant l'émotion de la séparation nous étreignait d'angoisse.
« Et c'est ainsi que je revins rendre compte de ma mission à son Excellence Giaffar à qui je racontai avec les formes de l'humilité la plus grande, comment, avec quelle adresse et par quels dangers, j'étais arrivé, malgré la ruée de toute sa parenté ameutée à empoigner ce vieil imposteur, à lui vider les poches sur la place publique et à me saisir du seul et dernier toman d’or qu'il possédait encore.
« Mon chef ne parut pas apporter beaucoup de crédit à mon rapport et je me vis bientôt forcé d’attester sur sa tête, sur la vôtre, sur la mienne, sur mes yeux, sur ceux de ma mère, de mon père, de mon grand-père et de tous ceux qui l’ont précédé, de pro” tester par le Koran, par Mohammed et tous se5 ascendants — que le salut soit sur eux et la bénédiction |! — que je ne m'étais permis que d'avancer la limpide vérité.
« C'était un homme müûri par l’âge et l'expérience il m’obtint sur l'heure une audience de notre puissant Satrape. Celui-ci constata que j'étais un garçon d'a” venir, quoiqu'un peu « ficelle », et il me confia ‘qué j'avais toutes les aptitudes voulues pour diriger, de part à demi avec lui, le département des affaires ex” térieures, en la ville de Cinémapolis d’où je date ma lettre.
AHMED BEN KAHN. Dr CC. VÉREÉLE SLR TE LR NE EU UP RE RE AE TER ER ES
L'Argus
L'Argus de la Presse, poursuivant ses travaux docur mentaires, vient, grâce à la sûreté et à l'étendue de son organisation, d'éditer, dans un volume méthodiquement ordonné, la Nomenclature des Journaux et Revues; en langue française, ayant continué à paraître pendant la guerre 1914-1917. C’est une œuvre que tous les pro” fessionnels voudront parcourir.