Le Courrier Cinématographique (August 1917)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Notes d’une Spectatrice Un salon d’essavage. — Pendant le défilé comique des mannequins, les dames clientes. papotent…. et la conversafion s’aiguille le plus simplement du monde sur le cinéma. Delphine, la vendeuse, la mène avec ardeur. — Ce que j'ai vu de chic dernièrement au ciné. je peux ‘bien vous le dire, c’est Déception. — Déception ? — Oui mais, entendons-nous bien : les toilettes. — Au cinéma je ne vois qu'elles, je n°v vais que pour elles, et je dois constater que dans”ce film Mlles Jane Faber et Renée Muller étaient mises à ravir. — Ah ! comment cela ? — N'atiendez pas de moi que je vous en fasse la descriplion. — Mais le film ? — Le film en lui même, le scénario, la mise en scène, le jeu, non seulement je m'y connais pas ou.peu... mais si j'en crois l'opinion de mes voisines, il paraîtrait qu'il justifierait son titre à merveille. — Ah 1 ce fut une. — Vous l'avez dit, baronne, pardon, excusez-moi, Madame la baronne, ici toutes les clientes sont baronnes pour le moins. Que je vous dise aussi. vous connaissez l’argot, madame ? — L’argot, pourquoi faire ? — Pour dire des choses qu'on ne peut pas exprimer autrement. Vous ne le connaissez pas, ça ne fait rien, vous l’ap: prendrez... Eh bien, il y a un autre film à voir... La bande des Pieds Nicklés..… Ça, c’est vraiment, comment dirais-je 2... excusez-moi, madame la comtesse, il est vraiment Q marrant ». C’est comme ça qu’on s'exprime dans le 18 ème arrondissement où je suis née, oui, médème... — Quel type, cette Delphine ! — Mais ce qu’il y avait encore de plus tordant, c’est que j'avais à ma droite un militaire qui voulait m'expliquer les images. il était d'une complaisance. il croyait que je he comprenais pas. — On n’est pas née d'hier, lui ai-je dit. Oui, ma reine, m'a-t-il répondu, mais je suis fine mouche et je lui ai répliqué « marraine » 2 Mes filleuls à moi, Mon sieur, ils sont au front, v'lan ! — Fort bien, Dephine, ne vous fâchez pas. — Mais une autre chose qui élait vraiment, comment dites-vous dans la haute 2... Vraiment... 2 — Bath... ? — C'est bien ça, merci comtesse de m'avoir soufflé le mot. Eh bien, c’est le Hussard, alors là, vous parlez d’une chic histoire, et bien jouée, et bien amenée. ça c’est du beau travail c’est fignolé !.… j'en ai pleuré. Qu'’es!-ce que voulez, moi les enfants, si je ne les aime pas sur mes genoux... je les adore, au cinéma sur l'écran. El, et puis que je vous dise encore, j'ai vu une resuccée (ne cherchez pas, il n’est pas dans le petit Larousse), du Roman d’un jeune homme pauvre, c’est maintenant l’his loire d’un pauv'tit gas qu’ils refilent pour des nouveaulés ! Sont-ils assez malins avec leurs rossignols… alors, moi, quañ j'ai vu ça, comme je n'aime pas être prise pour une de né province, qu'est-ce que j'ai fait. j'ai rien dit, mais je MA! er: allée, comme on dit dans le Faubourg Honoré. Et comme ca, je suis restée sur un bon goût du Hussard.. T'oi qui connais les Hussards de la Garde, dites donc là, Francesca, descendez un peu à l'avant scène, faites voir © Madame la Duchesse, notre dernière création qui sortira au Printemps 1920 dans 3 ans. On sait prendre de l'avance dans cette maison. LuicrA REZZONICO d. T. à ne ni 0 État actuel de la question de l'importation des films Afin de tenir les intéressés au courant de cette impoTtante question, la Chambre. Syndicale Française de à Cinématographie nous communique la note ci-dessous : Depuis l'application du Décret qui interdit l'entrée des films en Francé, la Chambre Syndicale a fait al près des Pouvoirs Publics, notamment de M. Clementel, Ministre du Commerce, et de M. Dalimier, Sous” Secrétaire d'Etat aux Beaux-Arts, une série de démal” ches qui, jusqu’à ce jour, malgré certaines promesses n’ont pas été couronnées du succès auquel elle était en droit d’attendre. d Poursuivant sans arrêt le but à atteindre, M. Demarl#: Président de la Chambre Syndicale, M. Olivier de la Maison Pathé Frères et M. Gaumont, se sont rendus samedi dernier auprès de M. Thierry, Ministre des Finances, qui leur avait accordé une audience. M. Tris tan Bernard, l’auteur bien connu, s'était joint à eux Cette délégation, conduite par M. Bokanowki, député de la Seine, qui, en qualité de Membre de la Commis sion du Commerce et de l'Industrie à la Chambre, € faisant l’éloquent défenseur de notre Industrie, a mon tré, documents en mains, la situation néfaste à laquelle elle serait acculée si le Décret de Prohibition n’était: sinon rapporté, tout au moins largement atténué. Dans une longue réplique qui a vivement impré® sionné son auditoire, M. Thierry, Ministre des Finance‘ .n’a pas craint, devant les réclamations qui lui 0n été exposées, de faire le procès des lenteurs préjudir ciables et de l’esprit de routine de certains service” administratifs, et après avoir entendu nos explication nous à promis tout son appui. Devant l’urgence de la question, de nouvelles al diences ont été demandées à M. le Ministre du Com merce.et à M. le Ministre des Beaux-Arts ; malgré tout: il y a lieu de conserver l’espoir que devant la justess€ de notre cause, nous obtiendrons. satisfaction. D’ores et déjà, M. Bokanowski, dont il y a lieu de reconnaître le précieux concours apporté à la défense de notre cause, s’est acquis un titre particulier à la reconnaissance de notre Industrie. Paris, le 20 août 1917. Le Président de la Chambre Syndicale . DEMARIA