Le Courrier Cinématographique (October 1917)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Ia Vedette On annonce qu’une vedette connue et aimée du public paraît dans un film. Immédiatement, sans connaître le scénario, sans avoir vu dix mètres de la bande, le directeur la retient, tout comme un Parisien loue un appartement, sur plan, avant que l'immeuble soit construit, tout comme un négociant en vins achète la récolte d’un vignoble sur pied, au mois d'avril. S'il y a d’autres compétiteurs, la porte est ouverte à toutes les surenchères. On assiste alors à de belles courses à la vedette, à des matches impressionnants pour la priorité, et, en définitive, à un beau lâcher de billets bleus. Les directeurs ont fini par s’émouvoir. Il est même regrettable qu’ils ne l’aient pas fait plus tôt, car ils. auraient évité les difficultés dont ils se plaignent et dont — ils en conviennent d’ailleurs eux-mêmes — ils ont été les premiers artisans. Aussi, nous trouvons-nous aujourd'hui en présence de deux opinions sur la valeur des vedettes dans les films : Les uns disent que c’est l’action dramatique et l'interprétation de la troupe qui comptent. Pour eux, la vedette donne un peu plus de brillant à l’œuvre, son portrait illustre agréablement les affiches, son nom permet de faire une publicité tapageuse, du zim-boum-boum, comme dit notre ami Monat, et c’est tout. On ne saurait donc payer un film très cher pour la seule vedette. ; D'autres affirment que l'artiste en renom attire le public et remplit la salle. Elle occasionne un supplément de recettes, disent-ils, et il ne faut pas hésiter à payer largement le film joué par Mile X... ou M. Z... Plus simplement, on peut résumer ces deux opinions de la façon suivante : Pour les premiers, la vedette ‘a fait son temps, il faut la remplacer par des troupes et de bonnes troupes. Pour les seconds, il faut la conserver parce qu'elle est la condition sine qua non du succès. Les partisans de l’une et de l’autre théorie, étant en nombre à peu près égal, il est assez difficile d'établir un jugement. Des faits seraient nécessaires. Mais ne voilà-t-il pas, par malheur, que ce sont les faits qui manquent le plus... Pour ma part, je crois que la: faveur du public, pour un certain genre de film, indiquera la route à suivre. Jusqu'à présent, il m’apparaît qu’il aime la vedette et qu'il n’a nullement l'intention de s’en désintéresser. Voyez le sort qui est réservé aux films de Robinne, d'Emmy Lynn, de Napierkowska, de Roussel, de Mario Bonnard, de Pearl White, etc. Regardez aussi les œuvres tournées avec des artistes, excellents sans doute, mais inconnus : le public les applaudit, certes, mais ne les accueille pas avec l’enthousiasme qu'il réserve aux premiers. Cela serait peut-être une conclusion, si la cinématographie était parvenue à son apogée. LÉON DRUHOT. Notes d'une Spectatrice Camille est un délicieux modèle au jeune corps de biche effarouchée. Elle pose aux Beaux-arts, et chez Julian: Ses idées sur l’Art sont un peu celles des massiers des différents ateliers. mais pour ce qui est du cinéma, elle a des opinions personnelles comme on en peut juger. Master Blackwood, de la colonie américaine, l'a conduite au Cinéma... au Cinéma! Sur les boulevards! C'est un régal. Le premier film qui parut : Transport par eau du bois en Suède, laissa Camille rêveuse. Elle fut longue à comprendre ce litre el associer dans son idée ces divers assemblages de lo comolion, d’élément, de produit et de géographie. Elle le relut plusieurs fois, car le titre était long sur l'écran ! puis n'ayant rien compris elle se dit : « après tout, flûte ! on verra bien ». Et elle vit quelque chose de très intéressant bour elle. car elle n’est pas dure, Camille, elle aime à priort tout ce qu’elle ne connaît pas. La conscience de M. Cachalot l’amusa, Armes et amour l’ennuva... car elle n’est sentimentale que le matin après le chocolat et avant la pose, et puis ces robes entravées, c'est de l'antiquité ! Quant au Marchand de poison, interprété par Miss Woodruff à qui Camille dénia immédiatement la résistance € lenir ( la pose » plus de deux minutes, alors qu’elle, c'étail des trois quarts d'heure d'affilée ! oui, mon vieux Boby, trois quarts d'heure ! sans avoir les fourmis dans les doigts de pieds. , Master Boby Blackwood, lui, laissait dire... il admirail miss Woodruff. Quant au scénario, quant à l'histoire américaine, elle le laissait plutôt froid... « C’est mocheton ? disait-il, car Master Boby Blackwood s'exprime admirable ment en pur français des ateliers du quartier Montparnasse: Et Camille appuva, dans son délicieux dialecte de la place Pigalle : « Et puis, tout ça, c’est des bobards, ça ne pref pas ». Aux Annales de la guerre et à Pathé Journal, Camille el Master Boby applaudirent et sympathisèrent d'opinion. 6 Le Bon Fricot les amusa un peu, pas beaucoup. quant 4 STEELE ET KATE, PRIVATES DÉTECTIVES, vieux rogalons d'anciens festins, ils n’en virent pas deux tableaux... €! pour cause! Et puis, dehors, le soleil était si beau, les femmes si belles, les hommes si spirituels. LuicrA REZZoNIco d. T. La crise des sous M. Hudelo, préfet de police, vient de prendre des mesures sages et énergiques pour éviter l’accaparement des sous. a organisé un service spécial de surveillance et de répression: Les agents de service dans les cinémas ont reçu des ordres. Malheur aux caissières qui ne rendront pas la monnaie. Maïs y a-t-il des caissières de cinéma qui accaparent les sous pour les revendre ?