Le Courrier Cinématographique (October 1917)

LE CoURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE. I Les Films de la Semaine par Edmond FLOURY PATHÉ. FRÈRES LE PINSON DU SÉNÉGAL k: La vue représentant la vie du Pinson du Sénégal est fort ln réussie. Nous la devons à M. Livier, que je suis heureux” € féliciter. Longueur : 130 mètres. Je LA MARMITE NORVÉGIENNE Comique. . Voilà une boîte aux lettres d’un nouveau genre qui va leter le discrédit sur ‘la fameuse marmite. M. Durand fera Pen de chercher une cachette plus sûre et moins dangereuse. Ê plus amusant, dans ce vaudeville, c’est la dernière phrase U mari, pris en flagrant délit, qui prouve à sa tendre moitié Qu elle est la cause de tout! On ne saurait pousser plus loin Lronie ! Deux gentilles femmes : Mmes Clo Manna et Simone Oubert ont été très appréciées. Longueur : 365 mètres. Je ; LA ROSE DE GRENAD Drame. A que comtesse Marcelle de Sartilly vit, avec sa on. iralez, dans un château non loin du couvent Ai Does Un jour, elle rencontre le moine Lazare, are prie de sauver, en le rachetant au boucher qui de s’en rendre acquéreur, son seul ami, le bœuf artin, pire de l’ingénuité du moine, la jeune fille accède du : requête, mais Frère Lazare, de ce fait, est chassé ouvent. La tante Miralez l’engage comme bücheron. PUrprise de découvrir sous les apparences frustes de EX-moôine un érudit, Geneviève écrit à sa tante Marierose de venir au château, et elle lui confie qu’elle ie pour Lazare dans le civil Etienne Hontarde —un amour qu elle sait partagé. Mais, pour enir digne d’elle, Etienne doit trouver une situation En rapport avec son instruction et il suit la tante Marie, Chargée de le surveiller dans la grande ville, dont elle SSt la Reine, et où sa réputation de beauté l’a fait surNommer « la Rose de Grenade ». ) Reste à Paris, Etienne, après ses occupations de seaire auprès de M. Miralez, remplit auprès de Marie“Et la femme de ce dernier, le rôle de chevalier Man: mais il est froid et indifférent envers elle. He ose offensée par cette attitude, cherche, avec subtile coquetterie, à secouer son indifférence, Croit avoir enfin raison de l’impassibilité d’Etienne, lais elle doit bientôt reconnaître qu’elle s’est trompée et que le cœur d'Etienne appartient tout entier à Marcelle, Au bord de la mer, elle essaie de l’entraîner en d’a ventureuses expéditions, se laisse surprendre par la marée dans un ilot, et lui avoue sa passion, sans parvez. nir à ses fins : « Veuillez me pardonner, Madame, et ne me torturéz plus ! » lui dit Etienne. « Vous savez bien que je suis tout à Marcelle ». . M. Miralez, déjà gravement malade, est obligé de retourner à Paris, et Etienne lui offre, pour aller s’y reposer, sa villa. de Sargos, le climat de cette région convenant à son état, : Tandis que Marie-Rose, son mari et Etienne s’installent à Sargos, Marcelle subit une douloureuse épreuve Sans nouvelles ni d’Etienne, ni de sa tante, — la femme de chambre de Marie-Rose ayant intercepté les lettres -— la jeune fille décide sa parente à laccompagner au château de Sargos. Marie-Rose, avertie de son arrivée, cherche à séparer à jamais les deux fiancés, en se faisant passer aux yeux de Marcelle pour la maîtresse d’Etienne. Par malheur, M. Miralez a trouvé un fragment de lettre brûlée, de la main d'Etienne, et ne sachant pas que ces lettres d'amour étaient adressées à Marcelle, il surveille sa femme et la surprend auprès d'Etienne, dans une attitude passion-née. Laurent tire et blesse sa femme, pendant que Marcelle entre, accompagnée par sa parente. C’est la fin pour Laurent Miralez, que l'émotion tue. Etienne, resté seul, cherche à avoir des nouvelles de Marcelle, qui a disparu, la pauvre fille ayant décidé de prendre le voile, Prise de remords, Marie-Rose essaiera de réparer le mal qu’elle a fait, en réunissant les deux fiancés. Le proverbe : Il ne faut pas jouer avec le feu s'applique parfailement au roman de Jean Rameau. e Rose de Grenade s’enflamme facilement et se prend ellemême au jeu de l'amour. Musset a dit : & On ne badine pas avec l'amour. » Rose de Grenade en fait la cruelle expérience. Ce roman, lout de nuances, ne pouvait avoir un cadre plus enchanteur que celui qu’on lui a choïsi. . Citons, entre autres, parmi les principaux lableaux : Un bal masqué évoluant dans une serre de toute beauté, une reconstitution historique movenâgeuse, une Tour de Nesles quelconque, et des sites tellement ravissants qu'il faudrail tous les nommer. Une scène capitale, vers la fin du film, a surtout retenu l'attention des spectateurs : Mlle Lina Cavalieri sv dépense sans compter; elle est la grâce et la séduction en personne. Son partenaire, M. Lucien Muratore, est digne d'elle; il a su jouer en comédien consommé un rôle ingrat, parfois scabreux. Longueur : 1.440 mètres.