Le Courrier Cinématographique (November 1917)

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8 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE qualité était le jeu des artistes. C’est un beau et bon film qui fait honneur à son éditeur. Îl en est de même pour l’originale et curieuse pièce de MM. Mercanton et Hervil : Le Torrent. Au Colisée, une des plus jolies salles de Paris, soit dit en passant, ce fut la ruée des grands jours. Au fond de la salle, quantité de spectateurs debout. À la sortie, l'opinion unanime était que Le Torrent prendrait place parmi les pièces les plus originales et les mieux traitées de la production française. C’est là, en cinéma, du véritable article de Paris, article de luxe quant au choix du sujet, à la qualité de l'interprétation et à la magnificence du cadre. Devant cette œuvre impeccable doivent s'ouvrir toutes grandes les portes de l’Exportation. Harry, lui, pour le moment, importe. Et ces productions sont dé qualités diverses et d’un intérêt toujours soutenu. Le choix qu’il fait dénote une grande recherche d'originalité. Dans sa dernière présentation, je reliendrai : Le Gondo lier de Venise et surtout. surtout L'Homme sans âme, d’après La Bête humaine de Kennel Foss. Voila un film autour duquel, vous le verrez, s’engagera quantité de polémiques et discussions philosophiques. Ne croyez pas que j'aille vous en soutenir une, comme ça, lout de go... C’est peut-être la première fois que le cinéma aborde un sujet à thèse. Vovez-le, discutez-le, mais n’attendez pas de moi que je vous l’expose.. ce n’est pas mon fort. j'ai bien trop à m'occuper de toileties… Figurez-vous que l’originale Maud Loty portait dernièrement une petite robe qui a remporté un succès énorme. C'est une robe de thé en crêpe d’'Annam, bleu-marine, courte et peu ample, droite et souple; elle est ceinturée « à l'enfant » d’une écharpe en crêpe de Chine tricotée cerise. une merveille. Le col marin s’orne de chaque côté de glands de soie cerise. Les manches larges et très courtes sont à ourlet cerise. Un joli mouvement drapé élargit encore la silhouette, complétant cet élégant ensemble. Ne crovez pas, pourtant, que je m’écarte de mon sujet... Si je vous dis tout cela, c’est pour mieux vous préparer à la prochaine incarnation de Maud Loty dans les vivantes et originales Claudine que Colette, leur auteur, inégalée, inégalable, va adapter, enfin, au cinéma... mais chut.. je sais que La Vagabonde, le beau livre de Colette, va s’illustrer cinématographiquement — oh! ce mot! — par les soins de Musidora. Atlendons et faisons provision de bravos… nous n’en aurons pas de reste : Aubert nous les rafle tous. Non. Maïs quel caquet! LuiGiA REZZONICO DELLA TORRE. Le Temps : PARAITRE, de Maurice Donnay, vient d’être adapté au cinéma. Il remportera, dans le grand public, le succès qui l’accuéillit à la Comédie. Les 14 Représentations Hebdomadaires Voilà donc Horace et sa philosophie triomphants! Corpe diem! disait le poète des odes. Ce qui signifie en bon français : « Ne vous salissez pas les mains à broyer du noir. Soyez patients. Vivez le plus sagement possible le Jour que vous a octroyé une divinité bienfaisante. Et attendez, car tout vient à point à qui sait attendre! » Je ne veux pas dire, cependant, qu'il faille se laisser traîner au gré des événements. (Cette morale n’est, en effet, reçue que chez les Levantins et les indigènes de l'Ukraine.) Non, il importe de les solliciter toujours dans le sens que nous désirons. Très souvent, on réussit. Et je n’en veux pour preuve que la récente décision prise en Conseil des ministres, sur proposition de M. Dalimier, de nous rendre les 14 représentations hebdomadaires dont nous avions été frustrés sans raison plausible. L'application de cette mesure, non pas bienveillante, mais juste, nous ne l’attendions pas si tôt. Heureuse surprise pour tout le monde. Plus heureux hasard encore pour le ministère Clémenceau qui n'aurait sans doute pas trouvé les cinématographistes d’aussi belle humeur si le cabinet Painlevé ne nous avait laissé pour P. P. C. la liberté que nous réclamions depuis l’année dernière, .: Certes, il a fallu l’emprunt pour que l'on songeât à se tourner vers nous. On n’a rien pour rien dans ce bas monde. Il n’y a que les nuageux philosophes des bords de la Sprée qui prétendent le contraire et prônent l'impératif catégorique ou la morale sans sanction. Mais, dites-moi, n'est-ce pas un succès que l'utilité du cinématographe soit enfin estampillée d’un sceau officiel? On m'affirme qu’une haute personnalité du monde politique aurait déclaré tout récemment qu’on reconnaissait enfin l'arbitraire du traitement infligé au cinématographe et qu'on était décidé à rompre avec les vieux errements. Encore tant mieux! Nous saurons au moins, à présent, à quel huis frapper si nous nous retrouvons dans l'embarras. Mais, trêve de considérations générales. Redescendons dans le domaine des menus faits du jour : Il faut d’abord que nos amis les directeurs de province sachent bien qu'ils jouissent, dès à présent, du même droit que leurs collègues parisiens. La décision ministérielle s'applique, en effet, à la France entière. Et il n’est pas de commissaires de police, de maires. de préfets ou de simples brigadiers de gendarmerie qui puiséent la mettre en échec. « Sans restriction », a dit le ministre. Le mot est trop formel, trop clair surtout pour prêter aux commentaires défavorables. En second lieu. il est à peu près certain que les 14 représentations hebdomadaires qu’on nous rend aujourd’hui ne constituent pas un geste aimable dont l'effet serait limité à la seule période de l'emprunt. C’est une mesure générale et à long terme. On nous avait accablés de restrictions sous prétexte d’économiser le charbon. Or, M. Loucheur, lui-même, a déclaré