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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Les Travailleurs de Là Mer Où l'on croit que la Banque du Cinéma s'impose
Ne croyez pas, sans réserves, que les Boches veulent la paix à tout prix et tout de suite, parce que leurs effectifs sont usés, archi-usés; parce qu'ils n’ont plus rien à se mettre sous la dent; parce que, dans les faubourgs de leurs grandes villes, on ramasse chaque jour de pauvres hèrcs, morts de faim, etc. Tout cela c’est du bourrage de crâne que la censure de M. Clemenceau (grâce lui en soit rendue!) nous permet aujourd'hui de dénoncer.
La vérité cst ailleurs: les Boches sont pressés de faire la paix, parce qu'ils savent qu'à ce 31 décembre 1917, ils sont financièrement et économiquement vaincus.
Des lauriers militaires, belle histoirel s'ils obstruent en taillis épais les voies du commerce et de l’industrie!
Voilà cependant ce qui attend le Kaiser et les kaiserlichts. Ils s’en aperçoivent; ils ont peur: ils voudraient en terminer maintenant, pour « sauver les meubles ».
Dans chaque corporation, on s'organise, on dresse ses plans d’avenir contre le Boche exécré.
Je constate avec plaisir, que le cinématographe suit ce mouvement.
Tout ceci pour en revenir à une affaire qui m'est chère et dont je parlais déjà en 1916 : la Banque du cinéma.
Qu'on sache, au seuil de cette discussion, que je n’obéis à aucune suggestion étrangère. Je ne fais le jeu d'aucune personnalité, et je discute, en toute indépendance, une opinion que légitiment les faits du présent et les conditions de l’avenir.
Qu'on le veuille ou non, la nécessité de la Banque du cinéma s'impose. On reviendra — on revient déjà — à l’étude de cette affaire, prise, reprise, abandonnée, puis reprise encore.
Et pourquoi?
Si l’on veut bien considérer les difficultés monétaires actuelles, si l’on veut bien songer, un instant, à celles plus grandes encore de l’après-guerre, on comprendra l’urgence d’un nouveau système d'échange. Les espèces sonnanies ét trébuchantes nent de valeur que par suite de conventions. Est-il donc impossible de modifier celles-ci ?
On l’a fait — lisez l’histoire — et on le fera encore.
On achètera, on vendra sur le crédit des firmes.
En ce qui concerne notre industrie, la Banque du cinéma
aura pour premier objet de contrôler et de garantir la valeur.
de ce crédit. Je ne vois pas quels inconvénients pourraient en résulter.
Je ne trouve, au contraire, que des avantages, ceux-là même qui sent la conséquence de l’union la plus étroite. En dehors de toutes les questions de technique, n’est-ce pas le manque de cohésion qui fut toujours la grande cause de notre abais
sement industriel et commercial devant le bloc des puissances d'argent étrangères.
La place me manque pour illustrer d'exemples ces quelques notes simplement jetées aux yeux du lecteur. Mais je ne crois pas, dans les circonstances actuelles, qu’on puisse m’oppose d'irréfutables arguments contraires.
L'unic2 fait la force. Or, une fois réalisée l’idée de las Banque du cinéma, il en faudra suivre une autre, conséquence logique de là première : l’alliance de la Banque cmématographique française avec les banques similaires de l'étranger, où il en existe déjà.
Grosse affaire, dira-t-on. Oui, mais riche affaire! Affaire possible, surtout, affaire nécessaire. Nous évincons les Boches de la combinaison. Et c’est cela précisément qui les effraie ant, ainsi que je le disais en commençant.
Ce projet ne sera probablement pas du goût de M. Albert Thomas aui, parlant dimanche de la future et... utopique Société des nations, voit les choses sous un autre jour.
Mais, on ne pourra me reprocher ici de ne pas me soucie d’abord de la prospérité de nos affaires. Celle-ci me semble: rait bien compromise si neus devions entrer dans des consi dérations d'ordre politique.
Pascons, et revenons à notre banque du cinéma.
Je ne suis pas seul à en soutenir l’idée. Ecoutez ce que disait l’autre jour mon confrère anglais Kinematograph Weekly : « Le vendeur sera protégé par les banques internationales. L'acheteur étranger n’a jamais besoin d'envoyer des fonds directement à l’exportateur. Il peut prendre les mesures nécessaires pour l’arrangement d’un paiement effectué par l'intermédiaire d’une banque de Londres contre la présentation des documents d'expédition ou des recus postaux qui donnent l’assurance que les films ont bien été expédiés avant qu'il n’ait déboursé une somme d’argent quelconque: De plus, il peut nommer en Angleterre un agent acheteur qui, moyennant une petite commission, verra les films et se renseignera, à sa satisfaction, au sujet de leur état, de la convenance de leurs sujets, etc., avant de confirmer la com mande.
Si l’on m'objecte qu'aucune de ces sauvegardes n'est infaillible, je l’admets; mais, on avouera que la combinaison est, pour le mcins, aussi équitable que le système de paiement contre la livraison qui donne toute protection à l’acheteur et aucune au vendeur. »
Je termine sur cette citation. Et je suis persuadé que les cinématographistes francais voudront bien se rendre aux raiscns sus-indiquées.
S'il existe de meilleures méthodes à employer pour l’extension de nos affaires, qu'on les expose sans crainte, qu'on les discute en toute liberté. Du choc des idées sortira toujours la bienfaisante lumière. Dans les ténèbres où nous vivons, quel est celui qui ne la désire pas?
L. DRUHOT.
DATA TENNIS)
Essayez de faire marcher une Automobile sans moteur est aussi irrationnel que de faire marcher une affaire sans publicité.
CNET TENUE IEMATÉ