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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE, 7 —————————————————————————"“ûûû0û0
TOUTES LES BONNES PROPAGANDES PAR LE CINÉMATOGRAPHE
Les Salles d'Armes et les Gymnases
Tout le monde sait la place que le sport a prise dans nos occupations journalières. Il n’est pas de lycée, de pension ou d'école qui ne possède une petite société sportive. Les grandes administrations, elles-mêmes, encouragent leurs employés à faire partie de ces clubs qui font tant de bien pour le développement et la vitalité de notre belle race.
On se rend un compte évident du grand bien-être que doivent être ces distractions saines et hygiéniques, après un labeur assidu d'une semaine passée dans des ateliers ou des bureaux. Beaucoup de jeunes gens, d’ailleurs, utilisent leurs soirées à compléter et à parfaire le travail de la nature par la culture physique et par les exercices raisonnés et intelligents des armes, fleuret ou épée, qui, tout en leur conservant leur élasticité, leur donnent une plus grande confiance morale en eux-mêmes par le juste sentiment qu’ils éprouvent de leur force physique.
avoir se faire respecter et avoir le sentiment de sa valeur Personnelle, voilà, au sens des plus grands moralistes, les véritables secrets de la réussite en tout et du maintien de la dignité.
Il ne faut pas, naturellement, pousser les choses à l’extrême; un juste milieu est requis. Aussi ridicule que le craintif ou le timoré serait le vantard ou le cabotin du muscle, atteint de cette hypertrophie du moi et de cet éléphantiasis de la Personnalité qui tuent la plupart de tous ces « m’as-tu vu, entendu », qui nous encombrent de leur bourdonnante insuffisance. Saluons donc le sport, ce Jupiter musclé, car c’est à Juste titre qu'il bénéficie de la glorieuse renommée qui lui est faite par tous ses fervents, et n’oublions pas que c’est Sous son égide que se préparent au combat et à la lutte de la vie quotidienne toutes ces générations jeunes, énergiques, faites pour l’action et taillées pour la lutte.
On aurait grand tort de n’envisager le sport qu’au point de vue de l’amusement ou de la distraction active. Il ne faut Pas oublier qu’il ne met pas en jeu les seuls éléments brutaux; le plus grossier lui-même — ou paraissant tel — exige toujours un travail d'intelligence en vue d'obtenir d’une façon graduelle et raisonnée la plus grande somme d'effort utile, aussi bien des moyens physiques que des facultés morales des individus.
l n’y a pas que les seules énergies musculaires et brutales qui se développent par l'exercice méthodique des sports; les forces morales de résistance, de calme et de sang-froid subissent, elles aussi, un entraînement qui les raffermit. les malaxe tout comme un tendon ou une masse musculaire.
Ainsi donc, jamais on n’encouragera assez l'extension du culte de ce dieu moderne dont les ancêtres païens furent symbolisés d’une facon générale par l'Hercule Farnèse et l'Apollon du Belvédère.
Nous en étions là de notre article lorsque, par un journal du soir, nous fûmes mis au courant de la croisade de M° Henri
obert en faveur de l’éducation physique. Mais laissons parler notre confrère J. Raymond Guasco, qui sut si bien interviewer le bâtonnier de l’ordre des avocats :
« Oui, je prononcerai à la mairie d'Alger une conférence qui, je l'espère, convaincra quelques personnes. Il ne s’agit pas à proprement parler de sport, de compétition internationale, de recordman pantelant brisant le film d’arrivée aux acclamations de tout un peuple; non, c’est infiniment plus simple que cela.
€ Il faut que les enfants de notre pays puissent exercer leurs muscles chaque jour; il faut que dans chaque cour d'école il y ait les deux ou trois appareils très simples qui permettent d'accomplir la lecon de la méthode naturelle. Il faut, suivant le mot du lieutenant Hébert, de l’air, de l’espace et des jeux pour la nouvelle génération, afin qu’elle se fasse une santé robuste et un moral à l’abri des fameuses idéologies qui obscurcissent l’idéal des générations dernières. »
«— En somme, vous voulez rendre la gymnastique obligatoire ? « — Il s’agit bien de gymnastique, d’exercices acroba
tiques aux appareils! Non, le lieutenant Hébert a étudié les sauvages et les enfants; il a constaté que les mouvements qui maintenaient les premiers dans une santé parfaite et qui permettaient aux seconds de grandir et de se développer sont infiniment simples. Ces mouvements, il les a codifiés: ils sont naturels et l'enfant les connaît avant qu’on les lui apprenne. Ils sont utilitaires : c’est le grimper, le lever, la course, le saut et le lancer. Ils sont amusants à exécuter. Le lieutenant Hébert n’a fait que les réunir, que les systématiser. »
Et ce qui fut dit fut fait, et, devant une salle comble, Me Henri Robert exposa, avec la limpidité et la vaillance qu’on lui connaît, la grande idée que ne cesse de préconiser la ligue des collèges d’athlètes et des stades municipaux.
Et c’est alors qu'intervint le cinématographe, qui, au langage imagé de l’orateur, apporta la preuve lumineuse et vivante de son lumineux enseignement,
On le vit, cet écran, s’animer et donner ces vues prises lors de l'inauguration du premier collège d’athlètes, celui de Reims, où viennent s’entraîner des centaines d’enfants, le jour de la visite du Président Poincaré, et enfin les moniteurs exécutant la leçon type de cette méthode d'éducation physique qui nous donnera des hommes forts et puissants.
Ceci vient à point pour établir combien est utile et pratique l’usage du cinématographe, grâce auquel les leçons des maîtres disparus seront toujours aussi nettes, aussi claires et aussi précises.
Combien ne donnerions-nous pas pour que le jeu du grand Kirchhoffer soit enregistré à jamais, pour que ses matches fameux renaissent sur l'écran et pour que nous puissions, par l'extraordinaire application du cinématographe ultra-rapide, qui enregistre 1.600 (mille six cents) images à la seconde, arriver à voir en projection normale (16 images à la seconde) se décomposer sous nos yeux le secret de son art fin et rapide, et s’éparpiller l’éclair fulgurant de son génie disparu.
: Mais nous n’aurions jamais fin. Ne déplorons pas et préconisons toujours avec plus d’insistance que jamais l’utilisation du cinéma dans les gymnases, où se démontrera de visu le travail utile de tous les muscles en effort, et dans les salles d'armes, où les maîtres décomposeront, dans le mouvement, les secrets de leurs bottes et le mystère de leur invincibilité.
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