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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 7 ES NS A Re F2 AE AA M 6 LE NE LS PAR NES
les litre
cher, ,,
Quand l'imagination rétive se refusait à toute trouvaille, Mieux s’adressaient à lui d’un coup d’œil — le silence est STegle! — coup d'œil qui suppliait : « Petit clergeon, un
lrouve un titre, clergeon! »
{ son imagination de travailler, au clergeon! Et de cher
de creuser, de ciseler un titre qui venait, jeune et frais,
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| Panouir sur les dos nerveux des in-folios énormes comme n A ; Ro J
Le Saielé sur un visage vieilli, comme un sourire sur des
£vres
ridées.
; h! comme les gros volumes fleuraient bon, tant les titres leurs leur avaient donné de hardiesse sur les dos et de
erte
sur les plats!
0mme les vieux — le silence est de règle! — se pous
Sent
lentes
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au coude, cependant que leurs veux éclairaient leurs de faïence ou de cuivre!
0Mme le travail reprenait après avec un courant de force
1 Ique, quasi juvénile, comme si un vent de printemps eut 'fraîchi,
dans une saute, tous les fronts osseux courbés sur
Dieuillets bruissants.
evint homme.
à Ussi lui donna-t-on un jour, pour la première fois, un luscrit à recopier.
071
Sserte,
e . . . .
au chapitre, le soir, sa stalle coutumière resta ce fut une inquiétude de bouches fermées, une
Lois ‘ ; Ë ù
Soisse de regards étonnés et interrogateurs.
: S moines, cette nuit, processionnèrent vers leurs cellules € Moins de recueillement que de coutume.
h Cul, dans la nuit, le père abbé, homme rigide et droit, Cherch
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a le frère. € retrouva à sa place, effondré sur son pupitre, le front ur un grand livre ouvert.
bleurait.
Car il avait lu.
abbé, les deux mains passées dans les larges manches
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froc, abaissa son regard vers le manuscrit.
Comprit.
ils demeurèrent ainsi tous deux, longtemps.
Vieux contemplant le jeune qui pleurait et gémissait sur € choses révélées d’un seul mot, toutes choses dont lui, € abbé, se ressouvint : les années, sa jeunesse fougueuse
Vinlaine.
b devant le pauvre clergeon qui n’en connaissait mie
int
Ulivement, et qui, pour ce, se désolait d’ignorance, de
ne larmes coulèrent dans les sillons des vieilles rides de sa ‘Mmpassible.
ép 2 lorsque, cloches tintantes, le petit releva son visage
le ‘4 le grand abbé, homme de lutte et d'amour naguère, ne
a nsola-t-il, Jui naïf, lui candide — le silence est de règle!
. Que du regard de ses grands veux fixes, que par la pres
Son de Ë
a main desséchée et tremblante sur l'épaule.
e S $ Jours coulèrent, et des ans.
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b Fmais il ne put chasser ces visions d'amour et de bataille,
,
à jamais les livres ne lui fussent donnés que rigounent scellés.
bo lient toujours, dans ses veux, des princesses jolies, aux
bien Tamai
uch
‘S petites, aux voix frileuses, aux veux humides. Et, JUIL peignit les titres avec une tendresse redoublée,
$ plus on ne lui en donna, d'un coup d’æil, à trouver
— le silence est de règle! — car tous ceux qu’il créait éveillaient, au fond du cœur muré aux souvenirs de tous les vieux moines, des échos assourdis du passé de chacun d’eux.
Ce qui pouvait les induire en faute de regrets.
Aussi, sa tâche n’étant plus qu’imitation et copie, il dépérit el mourul.
On l’enterra dans le trou aue lui-même il avait, à cette fin, creusé.
Quelques prières mentales, des crânes nus sous une pluie fine : telle fut l’absoute; et la lente théorie brune de moines de défiler, de gravir les marches en un moutonnement ‘de capuches, et de disparaître dans un long froissement de robes, dans un lent traînis de sandales, le père abbé le dernier, épaules voûtées et crosse oscillante, sous le porche.
En
Pourtant, là-haut, lorsque le petit parut devant le trône de Dieu, l'Eternel l’interrogea par trois fois :
— Ta viea
— Un rêve.
— Ton rêve?
— L'amour.
— Ton œuvre?
— Des titres.
Et saint Pierre de murmurer : Heureux les pauvres d’esprit. cependant qu'il dirigeait le clergeon à la droite du Père.
* KR
Sur terre, on l’oublia très vite.
LuicrA REZZoNIco D. T.
Un Artiste de Cinéma
Georges Saillard.... Ce nom-là évoquera chez les fervents de l’art ciné-dramatique des souvenirs récents et fastueux.
Auprès de Lugné-Poë et de Gémier, Georges Saillard fut, voici quatre ans, l’un des modestes acteurs de la scène française. Nul n’a, plus que lui, la science du classique. la connaissance minutieuse des saints textes de nos maîtres. Il a le goût du théâtre, de sa pantomime et, de son verbe: il joua, naguère, à l’Odéon, le Néron de Britannicus, avec une maîtrise et une dévotion magnifiqués. Qui ne se rappelle, les ayant vues, ses créations dans La Fille de Joris et Maison de poupée...
Au cinéma, il créa entre autres films à succès : Les Panlins, le Petit Jacques, etc.
Henry-Marx qui, comme tous les poètes, est sévère aux comédiens, disait de Georges Saillard : « C'est l’un des plus beaux caractères que j'aie rencontrés, un artiste dont la vie est une œuvre d’art. Il est, au front, un chef adoré de ses hommes; ses poches ont toujours l’une des petites éditions de Marc-Aurèle ou d’Epictète. Et je lui envoie, ce soir, un Platon qu'il m'a demandé. »
Georges Saillard, parti volontairement au feu, cher héros méprisant le risque, est bien malade. Il est à l'hôpital V. R. 64, au Vésinet.
Tous nos vœux pour ce brave.