Le Courrier Cinématographique (May 1918)

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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 3 Notes d’une Spectatrice — Eh bien, je vous y prends, vous délaissez nos palaces!.… Il ne vous suffit plus de piger l'effet que nos films produisent Sur le public payant. vous désirez connaître l'accueil que nous leur faisons en particul'er, à nos présentations !.… — C'est parfait. vous arrivez à point... un pelit peu en Télard, pourtant, comme de coutume d’ailleurs, mais vous ny berdrez rien. Îci, le service est bien ordonné, le mañtrel d'hôtel connait son affaire : il ne présente jamais les radis üpres les liqueurs. — Comme vous le vovez, nous en sommes au dessert. Regardez vos voisins dans l'ombre, ils n'en perdent pas une miette, —_ En effet, c'est un vrai régal. Et pour des gourmets, Qui, comme eux, ont le palace — pardon, le palais — blasé ‘ur toutes les bonnes choses qu'ils ont absorbées, il faut avouer Que c’est déjà un succès que flatter ainsi leurs goûts. — Avouez que ce film de la Triangle est un véritable chef-d'œuvre. C’est tout à l'honneur de — voyons le proBamme du Courrier — … de la Compagnie Eclipse de l'avoir découvert et de nous le montrer. —_ Pour une fois, voilà de la bonne importation. Cette Petite marchande de journaux est une délicieuse comédie Sentimentale qui comblera d’aise mon friand public. __ C'est comme la semaine dernière, vous avez manqué Le Bourru.… voilà qui vous eût fait plaisir à voir. mais je Suis tranquille. Comme j'ai l'intention de le passer dans mes 25 établissements de Paris et de Province... je suis certain que vous viendrez le voir. __ L'édition? — Eclipse, toujours. Retenez b'en ces deux titres Le Bourru et La Petite Marchande de journaux, ils feront florès dans tous les cinés, les chics et les popuaires. vous verrez. Vous VITEZ. __ ous restez muetie.… vous regardez et je parle. inlaissablement. : Mais vous ne me dites rien Mon amie, ce n’est pas bien, Comme on chante dans Monsieur et Madame Denis. Suis-je le seul de mon avis? Regardez autour de vous ävec quelle attention soutenue et captivée ce public de professionnels assiste à celte projection... __ Vous ne répondez pas? Allons, c'est du parti-pris : le me sauve. — Eïi l'on dit que les hommes ne sont pas bavards! Pourtant, il faut convenir que celui-là a parlé pour dire quelque chose. et comme il exprimait admirablement tout ce que le pensais, il m’évilait la fatigue de lui répondre. il me reste le plaisir de relater ici le monologue de ce discret directeur. Tout de même, quelle pie borgne! Luicra REzzoNico D. T. AUTOUR DE LA CRISE L’agitation qui s’est manifestée dans la corporation, à propos de la crise de la production, aura une fois de plus fait couler beaucoup d'encre. Une fois de plus, la question s’est posée de savoir s'il était sage de porter les revendications corporatives aux pouvoirs publics et de leur demander aide et protection. Cette théorie, comme toutes les théories, a ses partisans et ses ennemis. Laissons aujourd’hui les premiers de côté et arrêtons-nous aux arguments des seconds. Ils disent : Demander aux pouvoirs publics de nous protéger, quelle hérésie! Ces mêmes pouvoirs ne prendront-ils pas prétexte de la démarche pour nous mieux étrangler? Il faut se rappeler la dure expérience que l’on a pu acquérir soi-même. Dès qu’on implore la protection de l'Etat, on est à sa merci. Il intervient timidement au début, mais après il outrepasse les limites qu’on lui avait proposées. Enfin, il prend goût au jeu et nul ne sait où il s'arrêtera. On avait réclamé, l’an dernier, la protection d’une barrière douanière contre les maisons étrangères. Mais on s’est rendu compte que la clôture du territoire ne rendrait pas les bons films plus productifs qu'aujourd'hui. On n'aurait jamais obtenu que tous les cinémas passassent ensemble successivement la même bande. Il y a, en effet, dans toute la France, une proportion maxima d'établissements qui peuvent projeter la même bande; après quoi, les amateurs de cinéma la connaissent et l'effet de la nouveauté est « grillé ». Les bonnes vues, au lieu de profiter de la réforme douanière, en auraient plutôt souffert, et il serait arrivé encore que les marchés étrangers nous devinssent tout à fait inaccessibles par mesure de représailles. Une seule catégorie de films y aurait gagné quelque chose : les films médiocres, ceux dont nous avons le moins besoin. On aurait frappé le talent pour donner une prime à la médiocrité. Cela ne suppose pas toutefois qu’il ne soit pas souhaitable que notre production s’accroisse. C’est de toute évidence. Mais l'accroissement essentiel sera toujours, sans contredit, celui de la perfection dramatique et photographique. Le procédé des droits de douane est factice et ne donnerait rien de bon. Ne croyez-vous pas, à présent, qu'il ne faille compter que sur soi-même ? , La plupart du temps, les fonctionnaires à qui nous allons porter nos doléances, sont ignorants de la situation qui nous est faite. Leur zèle et leur complaisance ont quelquefois l'effet contraire. Nous sommes bien payés aujourd’hui pour le savoir et nous voilà prévenus. . . . . . Je laisse au lecteur le soin de conclure. A huitaine, le point de vue des autres que j'appellerai les étatistes. É.. DRÜHOF,