Le Courrier Cinématographique (May 1918)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Vers l'arbitraire. Vers l’incohérence.. Vers l’étatisme. Nous n’en sortirons donc jamais? Il y avait si longtemps que nous n’avions entendu parler des méfaits de dame Censure que nous nous étions habitués à l’idée que son cadavre fumait enfiñ notre belle terre de Liberté. Mais, il n’en était rien, la pécore aiguisait son bec cornu, limait ses ongles sales et fourbissait ses cisailles en dents de scie. Le Gouverneur de l’Algérie vient de rendre un ukase impérial au moyen duquel il n'est pas un fonctionnaire de notre sainte République qui ne puisse, à son gré, faire jouer le déclic de la guillotine sèche avec quoi on se chargera bien de décapiter la Cinématographie francaise. Avant la guerre, les voies ferrées et tous les paysages de France s’ornaient de gigantesques placards ainsi conçus ou à peu près : Tous propriétaires! avec 0 fr. 02 par jour! Aujourd’hui, grâce à l’édit royal, au rescrit impérial de M. Jonnart, voilà ce que l’on promet aux foules : Tous censeurs! Tous fonctionnaires! Et les plus ignorants seront les mieux pourvus. Mais, une fois de plus, pour que nos arrière-neveux puissent se distraire, le jour où l’Etatisme — qui nous guette, qui nous attire, qui nous absorbe, en attenaant qu’il nous digère — aura, comme le projet en est conçu, monopolisé le cinématographe comme les tabacs, mais oui, comme les tabacs, vous verrez cela! Nous allons enregistrer dans nos archives ce monument d’arbitraire, ce décret d’absolutisme. Alger, le 13 avril 1918. Le Gouvernement général de l’Algérie à M. le Préfet du département de Constantine. Aux dates des 11 avril, 17 mai 1917 et 16 janvier 1918, mon prédécesseur vous a adressé des instructions tendant à une censure sévère des films cinématographiques. Il insistait tout particulièrement sur la nécessilé de supprimer les films dits « policiers » el ceux qui, sous prétexte d'aventures romanesques et dramatiques, déroulent complaisamment des scènes criminelles, promenant ainsi le public, dont une grande partie est composée de tout jeunes gens et d'enfants, dans les milieux les plus bas et les plus pernicieux. Il vous indiquait que le visa donné aux films par la Commission du Ministère de l'Intérieur ne vous liait pas, que vous gardiez le pouvoir d'appréciation indépendant et complet commandé par le caractère spécial de nos populations. En effet, les indigènes qui sont en droit d'attendre de nous un exemple de moralité el de digifité de la population étrangère si émotive el si promple à l’entraînement, nous font une obligation étroite de surveiller de très près les spectacles et d'en écarter tout ce qui peut aider à la contagion trop facile du mal. J'ai pu constater que ces instructions étaient parfois perdues de vue dans bien, des cas, les autorités chargées de la censure des cinématographes paraissent se contenter de vérifier si les films portent le visa de l Commission du Ministère de l'Intérieur sans examiner si le spectacle n’est pas contr'indiqué par le milieu auquel on le destine. f Je vous rappelle, en conséquence, l'esprit qui doil ici guider cette censure et je vous invite à ne tolérer, désormais, d’autres films que les films patriotiques “ ceux pouvant constituer un enseignement historique scientifique, artistique, orner l'esprit ou inspirer, paï les scènes représentées, de nobles sentiments. Vous interdirez donc, sans hésitations, aussi bien que les films d'aventures criminelles, tous ceux dont volÿ constaterez l’'immoralité, nuisibles en eux-mêmes; ils sont, les uns et les autres, à écarter toujours, mais plus que jamais dans les circonstances actuelles : la guerre ses préoccupations et ses hauts devoirs les ren er encore plus déplacés et blessants pour la conscience publique. j Je vous prie de vouloir donner des instructions es ce sens à MM. les Sous-Préfets, Administrateurs; Maireÿ et Commissaires de police et de veiller attentivement ë ce qu’elles soient observées de la manière la plus stricte. Le Gouverneur général, Signé : JONNART: PS. = Certains cinématographes reproduisent d'émouvantes scènes de la guerre actuelle, le spectacle des tranchées où combattent nos soldats peul être encouragé; mais les scènes représentant les villes Le villages de France détruits par l'artillerie ennemie, 5 elles n'offrent pas d’inconvénients dans la Métropos, où elles surexcitent le patriotisme, doivent être plulo” interdites en Algérie où dans certains milieux, On 0! ie dance à les interpréter comme une manifestation de force de nos ennemis. Signé : JONNART: Pour copie conforme et notification, à M. le Maire: à us Nous n’aurions garde de conserver par devers ae la cinglante appréciation, le mordant commentaire LA M. G. Reynaud, Président d'honneur de la Fédératlt FE : qe x ñ s n Cinématographique du Midi, apporte à ce décret 1éopl Marseille, le 2 mai 1918: à U en Monsieur le Directeur du journal Le Cou Cinématographique, 28, boul. St-Denis, Par Monsieur le Directeur, Au moment où toute la Presse Cinématographiqu méme les grands journaux de Paris parlent de la € à par laquelle passe la Cinématographie Française, po vous donner un exemple de quelle facon est protégi. cette industrie en France, nous vous adressons cine une circulaire émanant de M. le Gouverneur de l'A gérie, adressée à tous les préfets de son ressort. r Conume vous le savez, cette circulaire, après été adressée au Préfet, le Préfet l'adresse aux % de son département, les Maires du département la Co muniquent au Commissaire central, le Commissaire ce tral La communique au Commissaire de police, le 60 missaire de police la communique aux Agents de pol et l'arrêté de M. le Gouverneur finit par être appli”, par un Agent qui transmet ses pouvoirs au Balayeur la Ville, et le Balayeur de la Ville au Capteur de chiel de la localité, qui, de ce fait, est proclamé Censeur: e el rise