Le Courrier Cinématographique (June 1918)

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du fait accompli, après avoir déclaré urbi et orbi, sous la foi des affirmations de M. Marcel Lévi, qu’il gagnerait de l’argent, avouer ensuite à ce même Parlement qu’il s'était trompé? H s’est borné à glorifier son œuvre, à solliciter une aide qui devait lui permettre de compenser son déficit. Et c’est ainsi qu’il a arraché à ses collègues une misérable allocation dont on dit aujourd’hui « qu’elle est mille fois moindre que l'effort réalisé par l’ennemi ». Nous avons maintenant, en face de la formidable organisation allemande, la mesquine conception de M. Dalimier. Ses créatures s’y sont maintenues; elles y ont accumulé les fautes nées de leur incompétence. Sont-ce là des titres à la générosité des finances de la France? Et ne pense-t-on pas qu’il est à faire de nos deniers ün plus impérieux usage que de les employer à perpétuer l'erreur et le gâchis? Il n’est pas étonnant, par conséquent, que le « haut commandement » soit hostile à une institution qui prétend agir si complètement en dehors de l’armée. Le haut commandement est renseigné. Il sait quel est le bluff des fameuses « Annales de la guerre » dont on nous vante à présent, avec des trémolos de batteurs d’estrade, l'intérêt capital et la sincérité. Il se méfie des opérateurs quels qu'ils soient. Se présenteraient-ils tous avec des galons plein les manches, qu’ils ne modifieraient pas l’opinion que le commandement s’est faite des services qu’il en peut attendre. M. Pierre-Marcel Lévi, qu’on a promu sous-lieutenant et chamarré, par surcroît, de la Légion d'honneur, dans le but d’accroître son influence, n’est pas parvenu, malgré tout, à modifier cet état d’âme et à se faire prendre au sérieux. Que feraient à la chose quelques sous-lieutenants de plus? La vérité est que le haut commandement se montrerait tout autre s’il avait affaire à des compétences reconnues que l’on placerait directement sous ses ordres; si on mettait à son entière disposition des hommes aptes à juger des événements, à y conformer leur tâche professionnelle et capable d’imposer leur point de vue parce qu’ils sauraient le faire prévaloir. Parbleu, oui, l’idée est excellente, de confier ce soin à des metteurs en scène mobilisés. Nous n’avons jamais demandé autre chose. Mais est-ce bien répondre aux besoins que l’on reconnaît, que d’avoir donné, sur le front, le grand commandement des opérateurs de la Section à M. le sous-lieutenant Croze, dans le civil rédacteur théâtral à l’Eclair? Est-ce répondre aux vœux de l'état-major que de lui imposer quand même, pour diriger un service technique, un vague professeur d’architecture doublé d’un rédacteur des comptes rendus analytiques du Sénat et d’un employé de la Compagnie .Transatlantique ? LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Le rattachement de la Section Photographique au Ministère de la Guerre et des professionnels avertis’ voilà ce que nous réclamons. Ils sauraient, eux, contrairement à ce que l’on affirme impossible, éviter le « chiqué » pour ne présenter que du réel captivant: ils sauraient, en choisissant avec soin les emplacements de leurs appareils, réaliser de ces vues d’ensemble d’une bataille qui seraient pour les spectateurs de l'arrière l’impressionnant reportage des grandioses choses vécues. Il suffit de rappeler € que les Américains sont arrivés à produire; d’appe ler l'attention sur ces films où ils nous ont montré évoluant au loin, ces myriades de cavaliers, POU? que l’on admette que des professionnels dignes de ce nom, dont on saurait diriger les efforts, parvien” draient à fixer sur la pellicule les masses alle mandes dévalant sur nos premières lignes et Sal” raient consacrer l’héroïsme de nos hommes s’élan çant à l'assaut des retranchements ennemis. Du « chiqué »! Mais la Section Photographiqu® de l'Armée ne fait pas autre chose. La plupart des légendes sont prometteusement mensongères; elles constituent un truquage, et si les films qu’elle Pr?” sente ne le sont pas, le résultat est le même pour Je public que si elle agissait inversement. Les poilus qui fréquentent les cinémas ne cachent pas 1e mépris que leur inspirent ces procédés et les civils qui lisent les récits des journaux, qui entendent le$ soldats conter leurs exploits et qui ne sont tout de même pas assez bêtes pour prendre à perpétuité des vessies pour des lanternes, se désintéressent de plus en plus des films « Annales de la guerre ». Du « chiqué », nous n’en voulons pas. La réal! dans son horrible grandeur, est assez belle pou? qu’on se passionne de son spectacle, $il nous CP; consciencieusement offert. ‘ Nous n’attendons point ce résultat de la Section Photographique. Non pas, nous le répétons, qu’elle ne renferme dans son sein des opérateurs capables de le produire — ils sont tous les premiers écœures de devoir obéissance à des nullités — mais parce qu’il n’est personne à sa tête qui soit capable dé coordonner les efforts, de seconder les initiative? de comprendre l'intérêt immense du véritable rôle qu'elle devrait jouer. Cela, nous ne cesserons de répéter souvent et très haut, encore que la preuve soit faite qu’il n’est de pire sourds que ceux qui 1e veulent rien écouter. UN VIEUX PHOTOGRAPHE: P.-S. — Cet article était déjà sous presse, lorsque nous apprenons, par. l’Ofjiciel, qu’un arrêté de M. Pichon institue, au Ministère des Affaires Era?” gères, un service de propagande, dans les paY° neutres et alliés. Cette création, que nous avion? demandée et à laquelle nos révélations n’ont pas été étrangères, est un premier pas dans la voie des améliorations qui s'imposent La vérité est en marche !.…