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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Notes d’une Spectatrice
Que l'éducation des femmes est donc mal comprise! Ah! Fénelon aurait fort à faire aujourd’hui pour recommencer à publier son traité de L’Education des Filles. Depuis 1687, le temps a marché. et le doux prélat ne se doutait pas quelle place importante les airs de trompette allaient prendre dans notre existence.
Où donc est l’heureux temps où nos mères et nos « grands », nos bonnes « grands » du clavecin à la harpe, de la harpe au piano, en étaient arrivées à nous tolérer le violoncelle.. et le violon.
Se doutaient-elles, les chères dames, qu'il poindrait un jour où la « fifille à sa mémère » devrait se familiariser avec toutes les sonneries de clairon et de trompettes, avec tous les roulements de tambour, pour ne pas avoïr, dans le monde, l'air de revenir de sa province ?
Et voici, faute de n'avoir pas étudié le piston et le cor d'harmonie au couvent, de quelle confusion une de mes amies s’est couverte lors d’une alerte. à la sortie d’une matinée de cinéma.
Voici la chose.
Faut-il vous dire, en passant, que ce cinéma est situé non loin d’une caserne... Où?... Ça, c’est notre affaire, à Paris, en banlieue? Non, vous ne saurez jamais.
Bref. la représentation suivait son cours normal. Mary Miles triomphaït sur l'écran. Le public séduit applaudissait à tout rompre. C'était le beau, le chaud succès.
Soudain, brefs, nets, coupés, heurtés, stridents, résonnèrent les éclats de cuivre d’une trompette de cavalerie.
Le spectacle était fini. et, sans se presser, le public s’écoulait. Pourtant, quelques inquiets jetaient furtivement les veux au ciel... Il était d’un bleu de roy, frangé d’or.
C'était la féerie d’un coucher de soleil sur Paris. Allons bon, voila que vous savez que mon cinéma se trouve à Paris.
— On » donne donc encore des matinées? Et en juinà Pendant la grande offensive ?
— Pourquoi pas? Vous êtes extraordinaires avec vos questions. D'où êtes-vous donc? De Perpignan?
Passons. Toujours est-il que les ta-ga-da-ga-da du trompetté s’élevaient vers le ciel d’une façon martiale, impéralive. guerrière.
Justement, mon amie passait à ce moment devant la guérile où un brave poilu casqué montait la garde, un mousqueton au poing.
Mon amie est très renseignée. Elle sait que le fusil des cavaliers s'appelle un mousqueton.… Soyez certain que ce n'est pas dans un journal de modes qu'elle l’a lu.
Et, tout en pressant le pas, elle demanda au factionnaire, d'un petit air un peu trop détaché pour qu’il ne soit pas feint : PR
=— Cette sonnerie... c'est. c’est l'alerte? n'est-ce pas?
Et le brave pépère de lui répondre — à ma vaillante petite amie — l'œil limpide, le front serein, la voix calme :
— Ça, c’est la soupe!
Mon amie court encore.
Quand je dis mon amie : vous me comprenez.
LuiGiA REZZONICO D. T,
Cinéma de Guerre
Au lieutenant Charles Le Frapeï:
Mignonne, allons au Cinéma (C’est l’été, le théâtre ferme) Pour revoir Rigadin qui m'a Plu tant à ma dernière perme.
Mignonne, allons voir si Charlot Dont le chien m'amusa naguère Est toujours aussi rigolo.
Ça me changera de la guerre!
Pour parer au mauvais destin
(Gare aux gothas! La nuit est claire!) Glisse Nénette et Rintintin
À ton cou comme un scapulaire.
Entrons.ici, j'aime l'accueil Du bonisseur et sa faconde; Eñnirons, nous prendrons un fauteuil Dans une loge de seconde.
Ce sera très drôle! Tais-toi, Si dans l'obscurité propice, En te sentant si près de moi, J'ai quelque geste subreptice!
Mignonne, allons jusqu’au Ciné (Car demain matin c’est dimanche), Voir de jolis films alternés
De baïsers sur ta nuque blanche.
Lieutenant Léon VIBERT: (Aux Armées.)
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LE COURRIER DE LA PRESSE
“LIT TOUT” RENSEIGNE SUR TOUT”
CE QUI EST PUBIIÉ DANS LES
JOURNAUX, REVUES & PUBLICATIONS
de toute nature
Circulaires explicatives et Tarifs envoyés franco
CH. DEMOGEOT, Directeur
21, Boulevard Montmartre, PARIS (2°)