Le Courrier Cinématographique (July 1918)

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6 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE En regardant une Couverture de Catalogue Elle est certainement tombée sous vos yeux, cette page de couverture d’un catalogue du Bon Marché représentant les divers aspects extérieurs de la maison de 1849 à 1920, date à laquelle les derniers embellissements seront terminés. En 1849, c’est une modeste boutique de mercerie comme on en voit toujours dans les hauts quartiers de Belleville. En 1918, c’est le somptueux magasin que l’on sait. Enfin, en 1920, la boutique, le somptueux magasin sont devenus palais ayant pignons sur quatre rues. Retrouvant ces jours-ci, dans mes papiers, le catalogue du B. M. j'ai pensé au cinématographe; et je me suis demandé si les tout petits établissements d'il y a vingt ans, dent un nombre important se sont élevés aujourd’hui à la dignité de « Palaces », si ces tout petits établissements, dis-je, n'étaient pas voués, de par les lois d'histoire, à l’amalgame avec les gros ou à la disparition? Insister… je joue les prophètes! Diable! Mais mon ami Verhylle a prouvé tout récemment que prophète, on pouvait l'être dans son pays. Allons-y donc. Comme au temps où les grands magasins furent créés, n’entendons-nous pas aujourd’hui les humbles propriétaires de cinémas maugréer contre ce qu’ils nomment le danger d'accaparement ? Jadis, les petits boutiquiers craignaient d’être dévorés vifs par les grands magasins. Nos cinématographistes ont les mêmes pensées. Et cependant que les grands magasins prospèrent, les petits boutiquiers vivent toujours. Ce qui est vrai pour les uns, serait donc faux pour les autres ? Le petit cinéma mourra-t-il quand la boutique du marchand détaillant est toujours ouverte? Je ne le crois pas. Voici pourquoi : Les petits établissements ont le tort de vouloir vivre sur le même pied que les xrands, c’est-à-dire qu’aveuglés par l'importance indiscutée jusqu’à présent, bien que très discutable, des films « première semaine », ils se ruinent à passer des vues coûteuses qu'ils pourraient projeter beaucoup plus tard sans inconvénients pour leurs recettes. L'expérience le prouve; une enquête personnelle sur ce sujet le confirme ainsi que l’opinion de M. V..., directeur, qui me disait : « La première semaine est un snobisme ridicule! » Que les cinémas modestes modifient donc leurs ruineuses méthodes de travail et qu’ils laissent aux grandes boîtes le soin d'innover. De même que les grands magasins ont créé des débouchés nouveaux et permis d’intensifier une production anémique, nos modernes palaces de plus en plus nombreux nous vaudront des œuvres de plus en plus neuves et de plus en plus belles. Les cinémas de second ordre en profiteront par la suite. = Mais vous établissez des catégories. Vous dressez des cloisons étanches entre les diverses maisons! _— Et puis? Qu’y a-til d’anormal en cela? On irait contre l’ordre immuable des. choses. en souhaitant une égalité ressemblant fort à un nivellement qui, pour cette raison: -“ait inepte. Si je crois que l’avenir appartient aux grands consortium cinématographiques, je n’en suis pas moins certain que Îes petites exploitations continueront à mener une existence hono! “ble. C’est même à celles-ci que nous devrons les cinémañ de genre; car, par la force même des choses, chacun serû amené à se spécialiser. | A vrai dire, tout cela ne se produira pas demain. N’em pêche que je crois bon d’en causer et d'inscrire la questioil sur le plan général — un plan auquel on ne songe pas assez: hélas! — de nos travaux d’après-guerre. Enfin, l’union faisant la force, ne pensez-vous pas que l’affiliation des modestes établissements aux grands consuif tiums constituerait un bloc avantageux pour la prospérité générale de notre industrie? Oh! Qu'est-ce que j'ai dit? L. DRUHOT. Jean PEHEU L’Artiste-Vedette des 6 ‘ Chansons Filmées 6. Lordier”