Le Courrier Cinématographique (July 1918)

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4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Ce qu’on écrit. ————— Décidément! rien ne va plus. Voilà nos grands quotidiens parisiens partis en guerre contre MM. les éditeurs et loueurs de films. Que se passe-t-il, grand Dieu! L’excellent patriote, M. L. Aubert, semble supporter le poids de tous les péchés d'Israël. Le Populaire de Paris, au cours de sa récente chronique cinématographique, l’expose tout vif à la vindicte publique. Pourtant, M. L. Aubert est un grand Français, un valeureux guerrier qui porte ses brisques jusque dans les pages de publicité de ses films. Quelle meilleure preuve de civisme pourrait-il donner ? Chacun sait encore que M. L. Aubert consacre tous ses loisirs et aussi une partie de ses revenus cinémetographiques à la Défense nationale en tournant des V. B. à perte! sur le front de Panam.…. Il préfère fournir des caisses de grenades au Ministère des Munitions plutôt que de risquer d’en recevoir (des grenades) sur la g…. dans les tranchées. Cette manière de servir la Patrie et. le Cinéma vaut ce qu’elle vaut. Nous n’avons, pour le moment, ni à la louer, ni à la critiquer, mais nous constatons qu’elle ne séduit pas le rédacteur du Populaire qui frappe d’anathème l’éminentissime cinémato-métallurgiste. Notre confrère reproche à M. L. Aubert, à tort ou à raison, d’affecter une sympathie trop marquée pour la production cinématographique cosmopolite qui semble, en effet, se substituer de plus en plus à la production nationale. Il affirme que M. L. Aubert ne tente absolument aucun effort pour réagir contre cet envahissement d’un nouveau genre. Il Paccuse nettement de le favoriser au contraire et d’être en partie responsable de la disparition quasicomplète du film français. Que faut-il croire? Comment interpréter cette violente diatribe?.… Les intéressés nous éclaireront sans aucun doute. Pour le moment, fidèle à nos traditions d’impartialité, nous nous faisons un devoir d'enregistrer les principaux arguments de notre grand confrère. La parole est aujourd’hui au Populaire de Paris : CHRONIQUE CINÉMA Pourquoi s’étonnerait-on de la disparition du film français sur notre marché, quand on constate avec stupeur que certaines personnalités cinématographiques françaises el non des moindres, cumulant les fonctions de fabricant, loueur, exploitant, se font un malin plaisir de n’apporter à la clientèle de leurs salles, que des films de production étrangère? Pour ne citer que la première lettre de son nom, voici Moossieur Aubert, un bien bel homme, dont une des rares qualités est d’être millionnaire, con manditant…. pour la bonne raison, une vague ustnetie de munitions, ce qui lui permet de consacrer tous ses loisirs à la bonne marche de l’Industrie cinématographique française. Avec son associé, le « méridional » Sændberg, el doublé d’un « Monsieur le Directeur Artistique »: dont le goût n'a d’égal que l'épaisseur de son Intel: lect, ces Messieurs font défiler, à tour de bras et de manivelle, sous les yeux émerveillés du public pari sien, les beautés gesticulantes du filnr étranger. Pour la bonne cause des producteurs français, Moossieur Aubert s’offrit dernièrement le luxe (sans la taxe de 10 0/0), d’étouffer d’un tour de main là Société décadente « Eclair » qu’il engloba, Jourjon compris, en une Société industrielle qui se livre au racolage du travail à façon (titres et sous-titres avec machine américaine B. S. G. D. G.). Là encore, on va me taxer d'in‘rusion dans les affaires qui n’intéressent en somme et à premiére vue que Moossiur Aubert. ER bien! non, au point où nous en sommes, j’eslime que ceux qui souffrent de la décadence du film français, ont le droit de protester contre l’inconcevable négligence de nos industrieux qui, par une sorte d’inconscience, encombrent les débouchés de leurs épaisses personnes et facilitent ainsi l’accès de notre marché au film étranger, dont les navets sont d’une qualité supérieure à notre plus belle pro: duction. Pourquoi Moossieur Aubert ne confie-t-il pas s4 production à des metteurs en scène connus cl appréciés? Il en existe encore en France, qui, à égal des Perret, Capellani, Chautard, etc., n'ont pu prendre la route de l'exil. Pourquoi ne les emploie-t-on pas, ces hommes lalentueux ayant fait leurs preuves par le passé?.… 1 . . . . Panoramic. Ceci dit, nous rappelons à nos lecteurs que Le Courrier possède toujours une Tribune libre du haut de laquelle chacun peut exposer ses idées pour le plus grand profit de tous. Que M. L. Aubert veuille bien s’en souvenir. LE. GUETTEUR.