Le Courrier Cinématographique (August 1918)

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8& Année N° 33. (Édition de guerre). Le :N° 50 centimes PU O0 O0 00 0 O0 D b 006 6 000) 0 0 0/0 © 4 40° 00 Le Courrier ÉD O0 0:00 © 0 CINÉMATOGRAPHIQUE ess eee es ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS. SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE nee Le bi ÉTRANGER à Ram SUBIT Un an. Directeur : CH. LE FRAPER Redaction et Administration : TÉLÉPHONE : | Direction : Nord 56-33 Imprimerie : Central 66-64 ADRESSE TÉLEGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS. Les deux Publics Par VERHYLLE Au cinéma comme au théâtre, il y a deux Publics : celui qui s’amuse et celui qui critique. Marque distinctive : l’un est presque toujours Celui qui paye. et l’autre ne fait pas du tout la Même chose que lui, Naturellement, comme on peut le penser, ce derMer est le moins satisfait, le moins indulgent et le Plus dur, aussi bien pour les artistes que pour le SCénario et son exécution. Ordinairement prétentieux et suffisant, ce pulic-là qiscute beaucoup sur les raisons profondes et Süperficielles de son rare plaisir et de son perpétuel Éhnui qui n’en a souvent d'autre que le vide sonore de leur cervelle creuse. Et c’est ce public-là que l’on entend dire, du bout des lèvres : j — Le cinéma? Plaisir de petites gens! Ça n'aura qu'un temps Alors, vraiment, vous trouvez ces Ventures si drôles que cela? Et l’antienne de recommencer. — Moi, au fond, voyez-vous, je ne comprends que € Cinéma sérieux, l’austère, le grave cinéma, le OCument, Ja science, le phénomène! Quant au Ste... Pfuilt!.… Et pourtant, c’est à ce public qu’il faut arriver à aire comprendre que le cinématographe scientiIQue ou documentaire n’existerait pas si le cinémalographe théâtral n'avait pas obtenu le triomphal accueil que l’on sait parmi les petites gens. dans le Peuple!.. ï Mais oui, ce sont les gros et petits sous du brave Public populaire qui ont fourni aux grandes maisons de cinématographe les moyens de se payer le UXe —_ 6ar c’est un luxe — de travailler pour la loire. Il ne faut pas croire que les expériences de cinématographe scientifique se soient, à l’origine, suffi à elles-mêmes! Il leur a fallu l’appoint solide de ce cinématographe théâtral que les raffinés affectent de vouloir tenir pour quantité négligeable. Il est le roc solide et stable sur quoi s’assied et se dresse toute la construction. L'un porte l’autre, comme dans la fable. — Non! Les perdants ne sont pas autorisés à dédaigner ce qu’ils nomment des enfantillages : le gros mélo du cinéma! Qu'on ne s’y trompe pas! Le cinéma théâtral a sa supériorité sur tous les autres spectacles. Il ne s'endort pas sur ses succès et il dépense en travail, richesse et talent ce qu’il restera toujours impossible au directeur le plus fastueux de prodiguer pour son théâtre, son cirque ou son concert. Ah! certes oui, nos esthètes et nos snobinettes sont vraiment mal venus à mépriser les clowns, les poursuites, les cascades, voire même — qu'on me passe l’expression — les casse-gueules des acrobates. Qui dira jamais combien de pirouettes, de grimaces et de coups hasardeux il a fallu risquer pour réaliser ces bénéfices qui permirent aux grandes maisons de tenter et de réussir au début ces belles, mais coûteuses expériences scientifiques et de favoriser les silencieuses recherches des savants. Il ne faut pas qu’on l’ignore, le cinéma pour érudits, pour artistes et pour gens du monde, c’est un rêve, un beau rêve. mais il coûte cher! Avant que le cinéma ait seulement conquis à l’école la petite place qui lui est bien due, se doutet-on un peu de quelle épaisseur est la digue de routines, cimentée à chaux et à sable, qu’il y a à ren