Le Courrier Cinématographique (August 1918)

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8 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE SUR L'ÉCRAN La recherche du mieux. Fille de ferme, un film présenté en petit comité, la semaine dernière, rue des Alouettes, par les Etablissements Gaumont, est riche en beaux effets photographiques. Ne parlons pas du jeu des artistes, qui est impeccable, ni du scénario concu dans une note très sentimentale sans jamais heurter le redoutable écueil de la mièvrerie. . L'opérateur de prises de vues a tenté un essai : il a filmé certaines scènes, en lointain, entre deux caches d’égale largeur, l’une au-dessus de la partie éclairée, l’autre au-dessous. Il est certain que ce procédé donne un relief particulier aux objets et aux personnages. Mais ceux-ci apparaissent alors si petits, si petits, que nous ne croyons pas qu’on doive pousser plus loin l’expérience. Elle n’en est pas moins méritoire, puisqu’elle prouve qu’en Amérique on se dépense toujours dans la recherche du mieux. Films policiers. C’est probablement par jalousie de popularité que les journaux ont mené la violente campagne, encore présente à toutes les mémoires, contre les films policiers, ces grands démoralisateurs, ces odieux professeurs du mal, etc. Je vous fais grâce du reste. Or, depuis plusieurs mois, les films policiers sont très rares puis p sur nos écrans. Cette constatation n’a point échappé à nos confrères de la quotidienne qui reprennent à leur compte, et avec quelle abondance de détails! ce qu’ils nous ont tant reproché. L’un d’eux, et non des moindres, s'étend complaisamment sur les détails d’un crime commis aux Batignolles. Lisez : « Mme Delajon gisait sur le parquet, tout habillée, la tête enroulée d’un drap plein de sang. La bonne appela au secours; des voisins accoururent. « Les magistrats procédèrent aux constations, desquelles il résulte que l’assassin, après avoir tenté d’étrangler sa victime, lui martela la tête avec un silex. tranchant, gros comme le poing que l’on trouva près du cadavre. La tête de la malheureuse femme, qui avait reçu une quinzaine de coups, n'était plus qu’une masse sanguinolente. « Détail à noter : il y a quatre jours, le petit chien de la victime avait été empoisonné. Dans l’eau qu'il avait bue, on mit par hasard un poisson rouge, qui mourut aussitôt. S'il ne s’agit pas d’une simple coïncidence, cela démontrerait que le criminel avait longuement prémédité son acte. » Et voilà! Voulez-vous gager que le rédacteur de ce compte rendu sensationnel va découper l’histoire en 14 épisodes et proposer son « ours.» à un éditeur, l’un de ces jours? Et s’il ne réussit pas, on reprendra l'offensive contre le cinéma dans les colonnes de son journal! Ceci sera la rançon de cela. En attendant l'inauguration. On dit qu’un de nos confrères, qui a fait vœu de ne plus toucher au « pinard », depuis que celui-ci atteint le prix du vieil Emilion, s’accordera une dérogation pour toaster au champagne aux succès d’une jeune et brillante maison, lors de l’inauguration des nouveaux bureaux d’icelle. On cause déjà beaucoup de cette petite solennité cinématographique et des quatre salles de projection dont on achève l'installation dans les sous-sols. Béranger, dont la statue s’élève tout près de là, veille sur les derniers travaux. an Plaintes trop justifiées. Les loueurs se plaignent, avec juste raison, de l’état lamentable dans lequel les films leur reviennent. Elles sont rares, les bandes sans ïaches d'huile, sans déchirures. Que penser d’un opérateur qui répare une cassure avec une épingle? C’est ainsi qu'une vérificatrice s’est blessée au doigt la semaine dernière. Voilà pourquoi encore des films neufs sont bons pour la réforme au bout de huit à dix semaines. De telles négligences, négligences coupables, doivent disparaître au plus tôt. Le groupement professionnel des opérateurs, dont il nous semble d’ailleurs que c’est le rôle tout indiqué, ne pourrait-il intervenir auprès de ses adhérents et leur recommander de manipuler les films avec un peu plus de soin. C’est une question de confiance. Nous aimons à croire que les opérateurs ne manquent pas de l’une et ne trahissent pas l’autre. ke Et voilà pourquoi... Un metteur en scène charge son régisseur de recruter quelques artistes pour tenir les seconds plans dans un film er préparation. Suivant l'usage, le régisseur se rend au Globe, et réunit tant bien que mal, plutôt mal que bien, sa demi-douzaine de personnages. On lui a recommandé de prendre des femmes jolies, qui fassent bien en photo. Un profil grec, au courant de l’affaire, vient s'offrir au régisseur : « Impossible, ma petite, mille regrets; et puis vous n'avez jamais fait de concert. » Triste, n'est-ce pas? Il est peu probable que Griffith, Ince et les autres suivent de pareilles méthodes pour constituer leurs troupes. Mais voilà pourquoi le cinéma français marche sur des béquilles ! Ex Sous-titres en deux langues. La S. C. A. rédige maintenant les sous-titres des actua” lités de guerre en an<lais et en français. Les Annales n° 71 ont eu leurs écrans coupés en deux : dans la partie supérieure, le texte français; dans la partie inférieure, l'anglais.