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LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
éditeur serait porté à ne composer ses programmes exclusivement qu'avec des négatifs importés parce que leur exploitation, du fait d’un prix de revient réduit, est beaucoup plus fructueuse que celle des négatifs français dont le coût moÿen est deux ou trois fois plus élevé.
Mais ce procédé facile, à la portée de tout le monde, n'irait pas sans inconvénients. Dans un temps très rapproché, nous verrions rapidement le nombre d’éditeurs et de loueurs (qui n’ont d’ailleurs plus aucune raison de se différencier äujourd'hui se doubler ou se tripler rapidement.
Indépendamment des Américains, qui pourront créer des Organisations de location sur place, nous verrons surgir un nouveau loueur chaque semaine qui, avec un capital de 100 ou 200.000 francs, achètera quelques négatifs, étrangers qu'il mettra sur le marché, ce qui aura pour effet d’avilir les prix de location parce que la quaritité des nouveaux films, mise ainsi sur le marché, dépassera de beaucoup les besoins de l'exploitation.
Il est une autre raison pour laquelle les nouveaux venus — ceux qui consacrent surtout leur activité à l’édition des
Ims étrangers — ne devront pas s'étonner de l'obligation Que le projet prévoit pour chacun des membres de l’AssociaUon d'éditer du film français dans une’ proportion d’ailleurs modérée, par rapport aux films étrangers.
Nous avons, en effet, besoin dans l’avenir de la bienveilance et même de l’appui des autorités pour la bonne marche de notre industrie. Or, nous ne pourrions raisonnablement pas
escompter, si nous ne .donnions pas aux pouvoirs publics à preuve que nous sommes disposés à faire des sacrifr appréciables pour soutenir la production nationale.
À ce sujet, il n’est peut-être pas superflu de vous faire Savoir qu’on se préoccupe actuellement, en haut lieu, des Moyens à employer pour enrayer l’envahissement de notre Marché cinématographique par des droits de douane qui pourraient être prohibitfs, au grand détriment des intérêts de la Corporation tout entière.
En ce qui concerne les auteurs, dont le projet de M. Diamant-Berger fait mention, j'estime indispensable de consacrer eurs droits. Nous avons besoin de leur concours effectif et le mode de rémunération qu'il indique me paraît raisonnable.
. L'avenir du Cinématographe français dépend beaucoup
eux; c’est, en effet, par la valeur plus ou moins grande du Scénario — plus encore que par les ressources de la technique et de l'exécution — que la crise du Cinématographe français Pourra être conjurée victorieusement. Le droit qui serait Yeconnu aux auteurs leur conférerait le devoir de travailler
avantage qu'ils ne l'ont fait jusau’à ce jour pour l’établisSement des scénarios auxquels certains n’ont jamais apporté l'attention et le travail effectifs correspondant aux prétentions qu'ils émettaient sur nos affaires.
Leur concours nous est d’autant plus indispensable que l'œuvre d’ adaptation — qu’elle vienne du Roman ou du Théâtre — devrait être l'exception et non la règle. Ainsi que Je l’ai déjà exposé, le scénario, qui est l'élément capital de à bande cinématographique, doit être conçu en vue du CinéMatographe. Le metteur en scène ne doit être que l'interprète
Ê la pensée de l’auteur dont le travail doit être rémunéré
‘une facon suffisamment intéressante pour qu’un bon scé
nario lui rapporte autant que pourrait le faire une bonne pièce
&
de théâtre ou un bon livre. Il n’est pas douteux que, rémunérés convenablement, les auteurs apporteraient à notre industrie toute la puissance de la Pensée française.
Reste la question des exploitants, qui ont ici leurs représentants, et dont les intérêts seront également défendus par tous les éditeurs qui sont exploitants; nous leur demanderions de participer à leurs succès pour subir les conséquences de leurs moments difficiles.
Nous y apporterons le tact et la mesure que l’on doit à des associés dont le sort ne peut nous être indifférent, parce que la prospérité de notre industrie dépend entièrement de la leur. Il nous faut aider l'exploitant de toute la force de nos moyens, car le succès d’un film dépend en grande partie de la façon dont il est présenté; l'exploitant est donc un colla
Photo X.... M. Léon BRÉZILLON
Président du. Syndicat Français des Directeurs de Cinéma.
borateur intéressant, véritable trait d’union entre l'éditeur et le public.
Pour faire aboutir ce projet, l’appui de la presse corporative est indisperisable, mais elle s’est déjà montrée si dévouée à nos intérêts que nous pouvons compter sur son concours absolu.
Telles sont, Messieurs, les quelques réflexions que me suggère la gravité de la situation.
Je fais appel à toutes les bonnes volontés pour parer, le plus tôt possible, ‘au danger qui menace notre industrie et j'invite ceux de mes collègues, qui àpprouvent le projet Diamant Berger (1) dans ses grandes lignes, à vouloir bien se joindre à moi, dans quelques jours, mardi prochain 1°" octobre, par exemple, afin que nous puissions jeter sur le papier les bases définitives de l'Association corporative qui sera la sauvegarde de l'Industrie Cinématographique.
1) Le RIRE publiera la semaine prochaine le projet Diamant
Ber ger.