We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
4 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
M. Bernède représentant officiel des trois Sociétés de la rue Hennér, de la rue Rougemont et de la rue Chaptal, vient apporter leur adhésion entière et complète au principe du pourcentage.
M. Daniel Riche fait remarquer que cette manifestation est l'aboutissement de son action passée à laquelle collaborèrent les Travaillistes du Cinéma.
M. Sazie expose le point de vue des auteurs et émet quelques critiques sur l’inertie des éditeurs. Il est interrompu par M. F. Zecca qui fait remarquer que lédition manque d'éléments jeunes et actifs pour satisfaire aux exigences présentes.
La discussion devient orageuse.
M. Demaria passe alors la parole à M. BenoitLévy qui en tant que Président de la Ligue Francaise du Cinématographe fait la déclaration suivante qui place la question sur son véritable terrain : le pourcentage.
Déclaration de M. Benoît-Lévy, au nom de la Ligue Française du Cinéma.
Mesdames, Messieurs,
Je viens vous apporter une déclaration au nom de la « Ligue Française du Cinématographe ». Cette association s’est fondée pour prendre en main le drapeau de la Cinématographie française, et c’est au grand poète Edmond Rosland qu’elle a confié la présidence du nouveau groupement.
Notre Ligue manquerait à tous ses devoirs si elle ne venait päs vous dire : Il faut que lé film français vive! À tout prix, nous empêcherons la suspension de sa fabrication, que certains fabricants envisagent comme admissible jusqu’à la fin de la guerre. Nous repoussons cette mesure provisoire, parce qu’elle n’est pas indispensable, et nous craignons, en outre, qu’une fois en léthargie, si on l’y met, le film français ne puisse plus se réveiller!
Est-il vrai qu’un bon film de moyenne valeur, de moyenne importance, ne puisse pas faire actuellement ses frais? Ces frais sont-ils exagérés et ne pourraient-ils pas être réduits avec un contrôle sérieux ?.…Est-il vrai qu’on ait fait tout le possible pour exhiber les films français en Angleterre et aux Ætats-Unis?.… Est-il vrai que les exploitants ne concourent pas suffisamment à l’amortissement des films et que l’on voit, en province surtout, des salles faire de 2 à 3.000 francs par semaine, avec un programme qui leur coûte 100 francs, et même moins ?
Tout cela, nous ne voulons pas le discuter, pas plus que les moyens de porter remède à la situation, car c'est vous, Messieurs les représentants des différentes sections de la Chambre Syndicale, qui devez étudier les causes et les remèdes.
Quant à nous, nous venons protester contre une affirmation qui nous a été rapportée, que certains directeurs ne veulent plus passer de films français parce que leur clientèle préfère les films américains. C’est une hérésie! Le public s’intéresse aux films américains, c’est vrai; il les trouve curieux, amusants, il admire la mise en scène, la beauté des: femmes... Mais, prenez garde! Si vous donnez continuellement des
films américains, il s’en lassera et réclamera qu’on lui redonne aussi des films français!
Nous admettons, jusque pendant un certain temps après la guerre, qu'on nous donne plus de films américains que de films français, mais nous n’admettons pas qu'on ne réserve aucune place aux films français.
Il faut que le monde ici se préoccupe des moyens d’aider au maintien du film français; c’est une question vitale pour tous les cinématographistes de notre pays; il faut que vous en ayez tous la conviction et que, tous, vous ne perdiez pas de vue cette nécessité absolue.
C’est cette nécessité que je viens affirmer ici, convaincu que tous, faisant concorder l'intérêt national avec vos intérêts particuliers, vous prendrez les mesures indispensables pour la conservation d’une industrie française qui a pris naissance en France, et qu’il faut conserver en France!
. . . . . . . . . . . . . . .
M. Mendement monte ensuite à la tribune et fait un parallèle intéressant entre les conditions de travail en Amérique et en France; puis il agite la question de la pellicule dont la pénurie devient grave sur le marché.
M. Lordier lui succède et demande que les réunions du bureau soient fixées à un autre jour que le vendredi, il exprime le désir en ce qui concerne le pourcentage qu'aucune décision ne soit prise prématurément et enfin que les représentants des éditeurs français à l'étranger fassent leur possible pour favoriser leurs nationaux.
M. de Morlhon revient à la question du film français qui serait, faute de lapplication du pourcentage, en danger de disparaître.
Enfin, M. Brézillon, très applaudi, expose le point de vue des directeurs
Jamais ils n’ont été hostiles aux films français, ils les ont pris de préférence à ceux de provenance étrangère.
Il mène une charge à fond contre ceux qui font monter le prix du film d’une façon exagérée, et finalement, demande que la Section des Editeurs et Loueurs lui soumette un projet qu’il examinera avec ses collègues du Syndicat des Directeurs.
Il ne défend qu’un point de vue, la liberté entière et complète pour tous, sans immiscion de qui que ce soit dans les affaires privées des directeurs.
M. Bernède lui répond en quelques mots souhaitant qu’un arrangement de principe intervienne.
Après une intervention de M. Diamant-Berger, auteur du projet, que M. Charles Pathé a fait sien, la séance est levée.
Parmi les personnalités présentes, nous avons reconnu : Mmes Dureau, Destannes, MM. Prévost, Gugenheim, Ferdinand Zecca, Sandberg, Guernieri, Andreani, L. Madieu, Gaillotte, Hache,-de Revira, E. Coissac, Druhot, Simonnot, Monnat, Lacroix: Pelletier, Prince, George Monca, Edmond Floury; Guillaume-Danvers, de Reusse, Deschamps, Kaczka,