Le Courrier Cinématographique (October 1918)

8 Année N° 43. (Édition de guerre). Le N°: 30 centimes à = & ÿ. BG 0 9 © O0 0 0 U-6.0 0 6 Ü O0 0 0 © O0 à 0 Ü ÜU ie ) 26 Octobfé œ Le Courrier Ye etsteñste &, CINÉMATOGRAPHIQUE Gex er GE 0 ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT ABONNEMENTS : FRANCE Directeur : Un an. OI ÉTRANGER br OU)ÈlE Un an. ., L CH. LE FRAPER Redaction et Administration : 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS. TÉLÉPHONE ‘ | Direction : Nord 56-33 | Imprimerie : Central 66-64 ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS — Musique de Cinéma par V. Guillaume DANVERS Plus nous approchons de la fin de la guerre, plus les directeurs de cinéma doivent songer à faire tout Ce qu’il faut et tout ce qui dépend d’eux pour garder ans leurs salles une partie du public qui, disons-le franchement, n’y était venu que parce que : « C'était à-guerre!... » Parmi les causes qui pourraient éloigner le plus U cinéma le public habilement sollicité par les théâtres qui, petit à petit, reprennent tous leur brillante activité, n'oublions pas que Ja bonne ou la Mauvaise composition des orchestres, et l’agréable OU médiocre musique que l’on n’y fait que trop Souvent peuvent concourir, plus qu’on ne le croit, à a renommée ou à la dégringolade d’un établissement. Si je ne connaissais la valeur des orchestres diri- Sés par MM. Jacquemont à Lutetia, Louis Letombe aux Nouveautés-Palace, Hirlemann à Tivoli, Le: Parcq au Demours-Palace, Robidou à la Mutuaïité, Poncin au Gaumon*-Palace et quelques autres chefs dorchestres que j'oublie; je dirais qu’en général la Musique n’est pas suffisamment soignée au Cinéma. À part la question d'adaptation qui est des plus délicates et demanderait un long et patient travail au chef d’orchestre avec au moins deux répétitions dorchestre, je ne veux parler aujourd’hui que des trop médiocres exécutions que l’on est parfois obligé de subir, même aux présentations de films. Hélas oui! Il est certaines présentations de films Qui, à cause du supplice musical qu’elles nous infliSent, mériteraient de vives protestations. Protester, à quoi bon! Les Directeurs que ça agace trop sortent, causent entre eux, vont chercher les journaux du soir, se les communiquent, rencontrent un collègue qui, lui aussi, en a assez de la grosse caisse, et auquel il offre une rarissime cigarette. Et, loin de toute cacophonie, les deux amis vont dans un petit café bien tranquille, où les représentants sont parfois obligés d’aller les relancer et auxquels, en toute sincérité, ils peuvent répondre : « Votre film? Mais je ne l'ai pas vu! Qu'est-ce que c’est que ce violoncelle? J’espère qu’il ne me le copiera pas, je ne l’ai que trop entendu son lamento lamentable. » Et voilà encore un film sur lequel une maison de location fondait quelques espoirs et pour lequel on ne demandera certainement pas la confirmation. Pourquoi? Parce que les violons jouaient trop haut, le violoncelle trop bas, l’harmonium n'était pas au même diapason que le piano, pauvre chaudron qui n’avait pas été accordé depuis bien longtemps, et que les timbales faisaient des solos par trop intempestifs. En passant, un mot personnel aux musiciens. Vous avez tort de saboter les auditions d’un spectacle qui vous a fait vivre aux heures douloureuses et pénibles des années passées. Vous avez tort car, en agissant ainsi, vous nuisez à la bonne renommée de toute une corporation et, pour ce qui est de vous, vous affirmez que vous êtes de mauvais artistes ou de très médiocres ouvriers peu consciencieux. Si la cacophonie que je ne qualifierai pas de foraine, car sur les tréteaux de la foire au pain d'épice on n’oserait accoupler une clarinette et un HIIe = +