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6 LE CoURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE SN ne ND UT ee ee
LES RÉFLEXIONS DE JIM BUSINESS
EA"CRISE
Les temps sont durs. Le Conseil d'Administration de la Firme France m'a tout l'air de traverser une crise de compétence. Notre organisation d’après-guerre n'a pas été prévue el nous nageons dans le désarroi administratif. Et pourtant, tout le monde est plein de bonne volonté! Nous nous heurtons à notre vieille mentalité d'imprévoyance et, comme le disait st bien mon confrère Paul Féval fils, dans le dernier numéro du Courrier, nous comptons trop sur le « miracle ». Nos lecleurs connaissent tous la situation lamentable de l’industrie cinématographique française. En lisant les chiffres des films présentés la semaine dernière, 15.000 mètres de films étrangers contre 5.000 mètres de films français, on ne se sent plus si fier de contempler la Colonne, comme le faisait Le bon bourgeois d'autrefois. Faudra-t-il chanter le Requiescat in pace sur la tombe à moitié creusée du cinéma français? Ah! oui, j'entends déjà le « tarte à la crème » : Demandez à l'Etat de mettre des droits de douane importants sur les films étrangers. Beau remède, en vérité, dans le cas spécial de la production cinématographique. Ce ne sont pas ces droits qui remédieront à la pauvreté d'invention de nos « littérateurs » en films, à la mesquinerie des décors, à l'ignorance absolue dans le monde cinématographique de la psychologie des foules. Et pourtant, dans l’« Art » du Cinéma, toute la réussite d’un film est basée sur cette connaissance.
Voilà une des causes principales du décès futur de l'industrie que Le Courrier défend si âprement et si justement.
Le Cinéma, ce n’est pas de la littérature, c’est du CINÉMA, c'est-à-dire quelque chose d'immense, avant ses principes, avant ses lois, ses règles. C’est une science nouvelle et un art nouveau. Pourquoi y appliquez-vous les vieilles règles de la litlérature ?
La guerre aura démoli bien des pompiérismes. Le pompiérisme du Cinéma actuel doit être détruit. Regardez la vie, oh! élals-majors de Cosmopolis, apprenez à vos collaboraleurs à la regarder et à la traduire en images mouvantes et b'entôt vous ne parlerez et ne geindrez plus sur la crise du cinématographe, parce que vous aurez fait ce qui aurait dà être fait pour la prévenir.
Jim Business.
Du Cinéma à l'Agriculture
J'ai parlé tout récemment des films documentaires. J'y reviens aujourd'hui, mais sous une autre forme, le cinéma agricole.
À mon avis, le cinéma peut rendre de réels services à l’agriculteur en disséquant le plus possible son métier et en lui faisant voir quelles améliorations il pourrait lui apporter.
Mais il'y a là un sérieux ennemi à combattre, la routine, car, en effet, le paysan endurci ne quittera pas son ancienne méthode pour en prendre une neuve qui lui semblera plus
compliquée. Je sais aussi que le paysan aime sa ferme et n'en sort que difficilement. Alors comment réussir à le faire assister à une séance de projection? That is the question!
On devra leur montrer les nouvelles machines agricoles cent fois photographiées, mais jamais assez détaillées.
Au sujet des machines agricoles, c’est aux mutilés qui n€ peuvent plus reprendre leur ancien métier qu’on devra surtout les faire voir pour tâcher de les ramener à la terre.
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Pour en finir, je pense que le ciné est le meilleur moyeñ de convaincre les paysans, car ils auront vu et non lu ét entendu et ne pourront plus douter.
Je pense également que nos grandes maisons d'édition n6 refuseront pas de faire un sacrifice pour le pays, mais pouf que ce sacrifice soit moindre, il ne faut pas que ce soit uné seule maison qui le fait, mais toutes et elles sont nombreusesh
Et c'est dès maintenant qu'il faut agir et non pas après l& guerre, car alors l'Allemagne passera avant nous.
S'il est une question cent fois discutée, c’est celle du cinémë scolaire.
Elle est déjà résolue en Grèce, oui, la Grèce, ce pays quê l'on se plaît à dire inférieur au nôtre, possède ses cinémaf scolaires. : |
Chez nous, qu’a-t-on fait? Rien! ou si peu de chose qu'il vaut mieux ne rien dire. :
Voici mon avis sur les services que le cinéma à l’école peut rendre.
Géographie. Les films de voyage actuels sont excellents pour accompagner une leçon de géographie. Il s’agit seule“ ment de bien les choisir et ne pas se laisser tromper par les titres, car quelquefois, dans la vue annoncée, l’on ne voit 4 les à-côtés. |
Histoire naturelle. Là aussi les films actuels sont très pra“ tiques. [l convient de citer en premier lieu Le Livre de LG nature, de Dathis, et la série Kinéto-Gaumont.
Ces films, avec des sous-titres choisis, sont très précis el donnent une idée exacte de l’animal duquel l’instituteur désiré parler.
Chimie. Quelles intéressantes études avec les films chf miques! Les écoles qui ne peuvent se procurer des appareils pour exécuter les expériences destinées à éclairer l'élève, pour ront les faire voir quand même, grâce au ciné. Je cite pouf mémoire deux films de la Kineto : L’Elecirolyse des métau* et Petites expériences de chimie, qui sont excellents
Histoire. Grâce aux reconstitutions historiques, l’élèvé pourra mieux comprendre qu’en lisant la vie de nos ancêtres”
Observation. Chez certains enfants, l’esprit d’observatio! ne s’est pas développé. Je. trouve que le cinéma est un bof moyen. Grâce aux films ininflammables, l’instituteur pourrà faire suspendre la projection et demander à l’élève ce qui voit sur l’écran.
+ Rédaction. Faire passer un film et demander à l'élève dé raconter ce qu'il a vu et ce sous forme d'exercice de français voilà de quoi dégourdir la plume de l'enfant qui sera guidé | par les sous-titres. |
Voilà les services que le cinéma à l’école pourrait rendré’
Mais tout ceci est rêve, à quand la réalité? ;
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