Le Courrier Cinématographique (Feb 1919)

! dans l'Histoire, devait faire bondir les cœurs Yankees en leur rappelant le fraternel appui apporté par la France à toutes les nations opprimées. Mais, dix-huit mois de stage dans l’immuable sommeil des bureaux firent pousser des champignons sur ces projets et tout serait encore en l’état si l’idée n’avait traversé les mers et ne s'était implantée dans les esprits de la grande République du Nord sous la forme d’un film approuvé par le Président Wilson : L'Invasion des Etats-Unis. Ce ‘coup de tonnerre fit plus en quelques mois que des années de campagne de presse. Il plaça l'épée des Etats-Unis dans la balance et, par le fait, décida de la prochaine paix du monde. ” Rien ne démontre mieux l’immense puissance du cinéma et je n’ai cité ce fait que pour en établir la preuve. Sans nos tergiversations, le geste eût été accompli il y a longtemps et sur l'initiative de la France. Maintenant, pour notre avenir, il nous faut savoir profiter de l'expérience du passé. Comme la France ne saurait redevenir la mondiale impératrice commerciale qu'elle fut au temps de Colbert, sans une puissance maritime adéquate, il y à urgence à démontrer à tout Français quelle source de richesse est la mer, quels profits on doit obtenir par la construction et la mise en service de navires rapides pour l’exportation des objets manufacturés en France, le transit des proauits de notre sol et l'importation des richesses coloniales. I] y a nécessité à orienter notre jeunesse vers les carrières maritimes pour que, sous notre pavillon, le négoce français interocéanique puisse au moins reprendre le second rang et ramener à la mère patrie la prospérité à laquelle est en droit de prétendre après la saignée considérable qu’elle s'impose noblement comme gardienne de la civilisation et pour le salut de l'humanité toute entière. Mais l’urgence même impose l'adoption d’une nouvelle méthode. C’est l'âme française qu'il s’agit d'orienter vers la mer salvatrice; ce sont les masses qu’il faut éduquer et convaincre. Or, la projection cinématographique est une populaire magicienne dont les enseignements silencieux s'installent dans tous les cerveaux que ne sauraient pénétrer les discours les mieux préparés. Le film dit tout, explique tout, fait tout comprendre. Il ne s'agirait donc que de concevoir et d’exécuter de bons films, utilitaires et intéressants, pour ressusciter l’âme maritime française des Ango, des Suffren, des Cassard. Aux aveugles seuls, il est permis d'ignorer l'immense appoint que peut apporter à l’enseignement l'invention française des frères Lumière. En effet, si, depuis des siècles, malgré les combinaisons originales de savants nombreux, la trouvaille d’une langue universelle avait pu être considérée comme du domaine de l'utopie, aujourd’hui, grâce au cinéma, le problème est résolu. Le code international des signaux avait esquissé le premier pas du « langage par la vue ». Dans cette voie, sans à-coup, en se jouant, le cinématographe a brûlé toutes les étapes, puisque son enseignement imagé et mouvant est compris de tous les âges et de tous les mondes! Par cet inégalable instrument judicieusement appliqué à l'instruction des jeunes et à la rééducation professionnelle des déracinés de la grande guerre, nous avons l'espoir qu’on saura faire comprendre aux Français qu'une nation ne peut pros ‘14 : LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE pérer sans la maîtrise commerciale des océans. Pour atteindre ce but, le moyen le plus pratique me semble être celui-ci : 1° Faire un film intégral du Livre de la Mer, de Ge ges-G. Toudouze. L'intérêt visuel, augmentant la sensibili® auditive des élèves, changera les moins studieux en attentif les passionnera pour toutes les féeries de cette grande bleut qu'ils ignorent trop, les aiguillera vers une carrière méconnit 2° Pratiquer de la même façon pour le détail de chacül ‘des carrières maritimes. lle Résultat : On aura le Retour à la Mer de la noue n génération de France qui, maturisée en pleine jeuness@ © pleine force active, ira porter vers tous les rivages et sous $ tricolore pavillon des victorieux la preuve de l'énergie C0 bative et commerciale de la France. Pau FEVAL fils, FE snémi Président de la Commission du Cinéll de la Ligue Maritime Française: RE RE PR M BIBLIOGRAPHIE L'IMPOT CEDULAIRE SUR LES BENEFICE COMMERCIAUX ET LA COMPTABIL ‘ DES CONTRIBUABLES par M. Emile RAYESS avoué à la Cour d'Appel d'Angers. — 1 vol. 256 page édité chez Rousseau et Cie, 14, rue Soufflot, à Paris: M. Raviart, déjà connu par ses travaux sur les V ouveate impôts directs, vient de faire paraître un nouveau livre desti à rendre les plus grands services aux commerçants et indu triels. de Ceux qui ont à faire une déclaration de leur bénéfice 1 : réel y trouveront d'excellents conseils en vue de cette déc s ration, et l'examen de toutes les opérations comptables 4 influent sur le bénéfice net d’une entreprise. Ouant à ceux qui préfèrent se laisser imposer d’après 4 chiffre d’affaires, ils y trouveront le tableau des coefhcler (773 articles), et une analyse du rapport de la commissl® aui l’a établi. Nous avons ce livre en dépôt à nos bureaux, et le te 4 à la disposition de nos lecteurs moyennant le prix de 6 franc {par la poste, 6 fr. 40). non LES MODIFICATIONS A L'IMPOT GENERAL SUR LE REVENU : Dans cette brochure, M. Raviart analyse les modificatio!® apportées par les lois récentes : 1° Au mode de calcul du « revenu global net »; 2° Aux « déductions » pour « charges de familles »; 3° À l’énumération des « personnes à charge »; 4 4° Au calcul progressif de l'impôt, ‘€ 5 tranches » au Diet de 10; a 5° Aux « réductions complémentaires »° sur le montant de l'impôt pour charges de famille. Prix de la brochure : 2 fr. 50 (par la poste : 2 fr. 65}: 4