Le Courrier Cinématographique (Mar 1919)

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8 LE CoURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE rents étrangers, dont nous sommes si lamentablement victimes actuellement, continuent à nous envoyer dés films dont les plus célèbres sont conçus, tout bonnement, sous la vieille formule du mélo francais! Car il est vraiment curieux de constater que, tandis qu’on nous enserre, nous autres producteurs français, dans des cadres chimériques de symboles et de psychologie; les mêmes conseilleurs accueillent avec leurs plus gracieux sourires et pour le plus grand bien de leur caisse les grands romans américains que la masse du public va applaudir en foule. Et que sont-ce Les Mystères de New-Yorb, Ravengar, Les Mystères de la Double-Croix, etc.2 Va-t-on me dire que c’est de l’Anatole France du cinématographe ? C'est bel et bien du roman-feuilleton et du romanfeuilleton dont l’invraisemblance, on me l’accordera, n'est pas toujours facile à digérer. Mais c'est le plat qu’aime le gros public, celui qui par le nombre compte seul. Et, tout en se moquant du héros ou de l’héroïne trop souvent sauvé, Justement, peut-être, en raison de l’invraisemblance qui touche par cela même au merveilleux, il se passionne aux aventures fabuleuses dont il attend avec impatience, d’une semaine à l’autre, la suite. Dans un autre ordre d'idées est-ce qu’on s’imagine que les directeurs des grands journaux sont des êtres intelligents, incapables d'évolution ? Si ces directeurs continuent à demander aux romanciers populaires en renom les éternelles trames feuilletonistes, c’est qu’ils savent que, sur leurs millions de lecteurs, la plupart ne s’accommoderait pas d'un auteur psychologue, d’un symboliste ou d’un philosophe. Ils n’ignorent pas qu'il y a des revues littéraires pour les cultivés, et, marchands de lignes, ils fabriquent celles qu’on leur réclame. Nous oublions trop, en effet, que le cinématographe est éminemment populaire, que la très grande majorité du public à la même mentalité que le lecteur des romans-feuilletons, que c’est cette majorité de laquelle nous vivons, que c’est à elle qu'il faut plaire si nous voulons subsister. Entourés d'intellectuels et ne vivant pas dans la foule, nous sommes enclins à oublier la voix de celle-ci pour plaire à ceux-là. C'est tout simplement de la folie pure car, avec cette mentalité, nous nous exposons à porter le dernier coup à notre marché. Ce n’est pas le moment, on me l’accordera de prendre la robe d’apôtre. Nous sommes trop pau pour cela. Les éditeurs, à juste raison ma foi, au lieu de falf® de l’Art, font de l'arithmétique. Et, s’apercevañh par deux opérations fort simples, que la productiol française leur coûte très cher au lieu de leur raPP°} ter, ils la lâchent tranquillement. Eh bien, je dis que c’est le moment de faire n°1 aussi de l’arithmétique. Il n’y a pas à chercher # préparer l'avenir. Il faut sauver le présent. Il fau nous supposer marchands de n'importe quoi et fabi” quer ce n'importe quoi, non pas en vue de notre pos térité, mais au goût du plus grand nombre. Alors, parlons chiffre. Est-ce que les pièces SP boliques font plus d’argent que les pièces populaire telles que les Deux gosses, les Mystères de es York, Judex, etc.?.. Oui! Faites des pièces symP° liques. Est-ce le contraire? N'en faites pas! Si vous êtes ignorant, voyez la comptabilité des éditeurs et demandez au caissier ce qu’il préfère ent” Monte-Christo et l'œuvre d'art : Vous serez ren$t” gné| Ainsi me dira-t-on, vous en êtes là? Sous un cal£! d’épicier , vous vous refusez à touté évolution? k Pas du tout! J'espère l’évolution et je crains révolution. Celle-là engendre le progrès: celle-cr © désordre et la famine. La famine nous y somm** Quant au progrès nous allons en parler : Je le souhaite et j'y crois autant que tout autre ; Le cinématographe laisse un champ immense d€* ploitation aux écrivains d’action, à ceux-là seuls. . Il faut les attirer à nous pour que nos comédie dramatiques soient de mieux en mieux charpentét* 1 FR PIE 9/2 Î comédies conçues spécialement en vue de l'écrà comédie, dont la thèse et les caractères des person? ges ressortiront non pas des titres, des sous-titres, 6 dialogues continuels, mais bien de l’action qui ser? éloquente par elle-même. d Et dans cette voie on peut prétendre réaliser, ° temps à autre, des œuvres fortes qui resteront cepé? dant populaires parce qu’elles seront simples et à portée de tous. dé Du progrès! Ah! il y en a faire dans la trame ©, roman populaire conçu sous le type qui a passionn® les foules à l’époque des grands feuilletonistes. Qu’un nouveau Dumas père revienne sur terre P2! concevoir en vue de l'écran une œuvre de l’envergu!° D