Le Courrier Cinématographique (Mar 1919)

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10 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Ce que nos ennemis ont fait !. Cet article est documentaire, c’est dire que les renseignements qu'il contient ont été puisés à bonne source. Ils peuvent être pour nous d’une grande utilité. È Tout d’abord, il apparaît que l'Allemagne, pendantAla guerre, a cherché par tous les moyens à s'implanter en Suisses et qu’elle y a partiellement réussi. Bien que n’ayant qu’un capital social minime, les Sociétés suisses fondées par les Allemands avaient derrière elles Jé capital de la grosse industrie allemande qui voyait dans Je développement du cinématographe un moyen de pénétration efficace vis-à-vis du peuple suisse pour y implanter la kulture et les produits allemands. S Parlons d’abord d'une Société fondée en 1916, a Deutsche Lichtbield Gesellschaft Berlin dont un tract qui nous est récemment parvenu contient les indications qui suivent: Programme et But de la « Deutsche Lichtbield Gesellschaft Berlin ». Etablissement d’un programme de propagande en faveur de la culture, de l’économie et du commerce étranger de l'Allemagne, à l'intérieur comme à l'extérieur, par l’image particulièrement par des films reposant sur une base nationale et utile. Ù Pour atteindre ce but, on doit utiliser : 1° l’appui de. tous les intéressés allemands dés industries photographique et cinématographique; 2° le concours des collaborateurs de métiers ‘expérimentés; 3° la préparation ou l'extension de films ou photographies modèles, autant que possible avec le concours de l’industrie allemande; 4° le développement des photographies et des films à l’intérieur comme à l'étranger, en particulier par des combinaisons de tournées, par des locations à: des unions, écoles, missions et autres institutions, par des traités avec les universités ainsi que par l'exploitation de cinémas-théâtres. + Disons que cette Société née de la grande industrie allemande, et qui devait disposer de capitaux énormes, se montra très active au point de vue propagande. Son action s’étendit jusqu’à l'Orient. Toutes les parts de la Balkan Orient film Gesellschaft, qui fut fondée par la Lichibield Gesellschaft, en union avec la Metzler Bioscop und Eïikogesellschaft se: trouvaient entre ses mains. > Cette société paraît s'être principalement attachée à l’exploitation dés cinémas. ‘Une autre affaire, l'Universum-film-Abtengesellschaft (U f a) donnait à l’industrie allemande du film une importance considérable. Cette Société semble prête à supplanter toutes les influences étrangères qui pourraient se faire sentir au lendemain de la Paix. Elle est organisée pour lutter sur le terrain commercial et industriel. Elle essaiera certainement de nous passer sa kamelote. Méfions-nous ! En Suisse, voici la suite logique des événements : En juillet 1916, la Nordische Film Ci G. M. B. H., à Berlin, avait installé sous le même nom à Zurich, avec l’additif « filiale de Zurich » une succursale dont le but était la fabrication et l'exportation de films et l'exploitation des. cinémas. Le seul nom que nous trouvons dans cette filiale est un certain Oleanderson Olsen, fabricant à Berlin. En décembre 1916 fut fondée à Zurich la Société Max Stôr Kunst-film A. G. Elle était d’ailleurs en étroites 1€ tions avec la Nordische. Son président était Otto Furnstéi RE ; z 2e $ E an négociant à Berlin, son directeur Hermann Felluer, négocl# à Francfort-sur-le-Mein. 0 Toujours à Zurich,-en mai 1917, a été fondée une Sociél Lichispiele A. G., ayant pour but l'acquisition et l'exploit tion de cinémas. Comme seul membre du Conseil d’admini tration, on relève le nom d'Harry Landauer, négociant ° Chicago. Une assemblée de cette société en date du 10 sep tembre 1917, qui prit une décision au sujet de l'acquisitiol de cinémas-théâtres a élu président C. Franzos, de Vienné directeur de la Nordische Film, de sorte que toutes ces affaire paraissent n’en faire qu'une. : me En avril 1918, on annonça dans la feuille officielle & commercé que la Zurcher Lichspiele A. G. avait ist) Saint-Gall, sous la même firme, mais avec l’additif Filia Union-Cinéma à Saint-Gall, une succursale à la direction d laquelle fut nommé Ernst Franzos, directeur de la Nordis Film Ci, Son lieu de naissance n’est plus, cette fois, Vie mais Brody (Galicie). Son prénom lui-même est changé: t À Genève, le directeur du Roval Biograph est égaleme? Franzos. : Avons-nous besoin d'ajouter que de nombreuses affaire F ë : : ë ue. plus petites, se greffaient toujours sur la Nordische et q cette Société allemande possède aujourd’hui, en Suisse nombre respectable de théâtres et de cinémas. k Il semble donc, à première vue, et en nous fiant % : moyens que nous. avons de savoir ce qui s’est passé chez neutres, que. l'Allemagne n’est pas restée inactive pendañ $ guerre. Sûre de la victoire, elle. préparait l'écoulement GE ge production et, disposant de capitaux énormes, elle na pe bésité à s’approprier toutes les salles qu’elle a pu trouve: \. Nous saurons quelque jour si elle n’a pas usé de moY subversifs pour faire pression sur les exploitants suisses. ; Dans tous les cas, elle avait organisé depuis longtem une campagne de propagande en faveur de la culture je. ï produits allemands. Si elle avait été victorieuse, elle in02 4 le marché de ses films, confectionnés avec le concours grandes industries. Elle avait su grouper tous les intérêts f accaparait méthodiquement les salles de cinéma. La ak dische apparaît avec toutes ses filiales comme une col entreprise qui aurait été capable d’une grande production, Nous sommes les vainqueurs. Il s’agit de profiter dE victoire chèrement payée. Il faut en recueillir le fruit, sont nos films de propagande? Quelle est la grande mai qui inondera le marché francais et étranger de notre produ tion nationale ? ; Nos soldats ont été admirés du monde entier! Il faut d ces mêmes soldats, redevenus des industriels et des comme cants, continuent à servir la cause sacrée qu’ils ont défendu sur les champs de bataille et la grandeur de leur Pays! fs Il faut à la tête de nos entreprises des hommes acll: entreprenants, qui comprennent enfin que pas plus que 12 ; n’étions neutres pendant la guerre, nous ne-devons l'être P®æ dant la Paix. ZI faut agir, il est temps. en ossale E.-L. FouquET: