Le Courrier Cinématographique (Mar 1919)

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12 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE L'Ecole et le Cinéma par Fernand VÉLON Enfin, nous voici en présence d’un document officiel démontrant qu’on finit tout de même par envisager sérieusement l'introduetion du Cinématographe à l'Ecole! Il s’agit du Règlement de la ’ ission extraparlementaire qui traite des conditions à re à. Lar les appareils et les films destinés à l'Enseignement. Le Courrier l’a publié in-extenso dans le numéro du 22 février. Je ne m'’attarderai point à commenter un Règlement inspiré par l’un des hommes les plus qualifiés en la matière, M. Léon Gaumont. Il abonde en détails précis sur l’emmagasinage des films et les dispositifs de sécurité. Ce dernier point, surtout, est essentiel. Car, lorsqu'il s’agit de fournir à nos éducateurs un moyen d'action formidable, et d’assurer d’autre part à une industrie un essor nouveau et de portée incalculable pour son avenir, on ne saurait prendre trop de précautions pour éviter, au début, de fâcheuses déceptions : Quelques maladresses, quelques malfaçons, quelques mécomptes peuvent sutfire à détruire, dès les premiers jours, l'impression favorable, et à tarir à sa source le Pactole escompté. Au surplus, les constructeurs ont le temps nécessaire pour se conformer aux desiderata de la Commission, puisque les appareils ne seront pas examinés, — dit expressément la circulaire — avant qu'un délai de six moiïs ne se soit écoulé depuis la signature de la Paix... Or, nous n’en sommes qu’à l’Armistice.. à peine aux Préliminaires.. Qui nous dira le jour de la signature? D'ailleurs, en ce qui concerne les exploitants, tout cela n'est qu'un détail. Car l’éclosion de-l’appareil parfait au profit duquel la docte et prudente Université aura prononcé le Dignus intrare ne changera nullement la face des choses du jour au lendemain... Il faut compter avec les hésitations, les piétinements, les réglementations, les ordres et les contreordres de M. Lebureau de l’Université, tout aussi redoutable, aussi tracassier, aussi rétrograde que ses cousins et alliés de la Guerre et des Finances! Témoin les tergiversations et les refus motivés de cet inspecteur d'académie qui, tout: récemment encore, n’osait prendre sur lui d’autoriser une démonstration cinématographique de peur de créer un précédent! 11... 4 Créer un précédent! La voilà bien, la belle expression-type de l’inertie administrative! Le Précédent! Spectre de la Responsabilité!.… Pas d’histoite, Messieurs, pas d’affaires, pas d'initiative... Vous êtes dans l’ornière... Restez-y.…. je suis Responsable! Oh! oui, vous êtes lourdement responsable, Monsieur Lebureau, des mares stagnantes que vous entretenez si bourbeuses!.… Aussi, mon opinion bien nette est celle que nous n’aurons point de sitôt, à l'Ecole, l'Enseignement cinématographique officiel. Faut-il donc pour cela, Messieurs les éditeurs, laisser pousser plus drue l’herbe de la routine sur cette voie inexplorée qui se présente cependant pour l’industrie cinématographique comme une voie triomphale ?.. Je ne le crois pas. Et ici, comme partout ailleurs, c'est l'initiative privée qui doit frayer le chemin aux organisations officielles de l’avenir. J'ai suivi dans Le Courrier.les intéressantes suggestions de M. Emile Tiget, les courageuses tentatives de M. Ferdinan Duvrard, professeur au Collège de Cannes, le vibrant pañé gyrique du Tableau clair de M. Paul Féval fils. Je n'aurais pas de peine à citer encore de nombreux hommes de lettres et universitaires, navrés de voir inutilisée une telle puissance d’action et tout prêts à donner leur temps, leur expérience leur dévouement à la noble cause du Cinématographe éducateur. Et puisque, de longtemps, il faut nous résigner à n attendre d’une administration archaïque et tremblottante que le trist® piétinement dans les errements inféconds et surannés, poul” quoi ne pas saisir, Messieurs les Exploitants, Messieurs les Editeurs, la perche dorée que vous tend libéralement l'initiative des hommes de progrès et d’action?.. Vous trouverez auprès des chefs d’ Us des institu teurs, des professeurs de toute catégorie, l’appui nécessaire et désirable Eone encourager et vulgariser vos efforts. Tout vous y engage : l'intérêt supérieur de l’éducation et votre intérêt Eartiéulien Choisissez dans les programmes universitaires, au besoin prenez les conseils de quelques idoines, pour ‘employer le délicieux et savant néologisme de M. Lebureat de la Guerre —, choisissez les parties les plus intéressantes des cours de science, d’histoire, et même de littérature (Sacha Guitry, avec plus d’audace encore, ne l'a-t-il pas fait, en portant au théâtre la simple vie de Pasteur?) Filmez quelques fables de La Fontaine, présentez-nous fe beautés de la France... Composez en un mot des programmes com* plets, terminés, cela va sans dire, par quelques bons éclats rire d’un Rigadin ou d’un Charlot appropriés, et répandezles. Je vous réponds du succès. Vous trouverez toujours dis la plus petite bourgade l’œuvre scolaire ou post-scolaire qui aplanira toute difficulté de vulgarisation, et le speaker dévoué qui animera d’une agréable causerie une partie au moins de la séance. L'exploitant réservera, par exemple, la matinée du jeudi Jour quelque peu creux, en province surtout, à cette séance éducative, instructive et récréative, et, chaque jeudi, il verrä la salle emplie d’un public jeune, ardent, enthousiaste, qui reviendra le jeudi suivant, et personne n'aura perdu 501 temps, Je vous le jure... Un essai de ce genre, loyal, et d’ailleurs, sans aucun doute fructueux pour tous, ne serait donc que l’amorce, l’avantgarde de l'introduction officielle, imminente et fatale, du Cinéma à l'Ecole. Elle en serait non seulement l’amorce: mais le stimulant. Et je vois très bien, mais de loin, encore... le professeur doublé de son propre opérateur qui, après a filmé le cours, suivant les indications précises du maître, projettera, pendant la classe, sous sa parole. À Nous en serons arrivés à l'Opérateur individuel, auxiliaire obligatoire de chaque professeur, dans chaque branche, nous aurons atteint l’âge d’or de l'Enseignement. Pour le moment, restons plus. modestes : /Ve sutor ultra crepidam!... Contentons-nous d'envisager la chose simple ment, pratiquement, mais attentivement. Le reste viendra à son heure. Fernand VÉLON.