Le Courrier Cinématographique (Mar 1919)

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5 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE NE NO Me re RO GE COURRIER CIREMÉTOGRABHIQUE ‘je: : oi |: Notes d’une Spectatrice LE NOUVEAU STYLE Cette ruche bourdonnante est vraiment le dernier guêpier où l’on pique. Et maintenant, c’est encore eux, toujours eux, qui font les frais des dards et aiguillons. : —— Les nouveaux riches, parbleu, crovez-vous qu'ils en ont fini avec toutes les petites banderilles enrubannées dont nos mulines se plaisent à larder leurs grasses côtes? —— Allez, cela ne pénètre jamais bien avant : entre cuir choir… seulement. ch € — Et le cuir, vous savez, c’est encore ce qu’ils ont de plus tendre. — Eneffet.… passons, « frôlez, mortelles, ne griffez pas! » — J'y arrive. C’est au sujet du style « nouveau riche » plusieurs metleurs en scène m'écrivaient dernièrement pour me demander comment je verrai un. ameublement dans ce « goût ». — Alors, une de notre essaim a bien voulu en dresser le décor La petite Avette est fort piquante avec son pelit air piqué... Ecoutons-la et prenons-en du suc. Nouveaux riches, puisque vous avez les movens, je. vous conseille une chambre au mur tendu de vieil or, lit plus vaste que la chambre, en bois de rose, incrustation de platine, iniliales entrelacées or et rubis, sommier en argent contrôlé. Comme couvre-picd, un jeté de broderie d or avec .applications de pièces de cent sous. Rideaux de mercanti relevés et ornés d'une large bande de taffetas jaune profiteur. Dessus de cheminée en barbotine avec jolis lingots faisant pendants. Table de nuit coffre-fort, lampe de chevet avec petit abatjour doré. Plafonnier de diamants remplaçant avantageusement l’électricité. Le tout d’un effet ravissant. — Quoi! cela ne vous suffit pas? — Vous restez là tout ébaubie! — Hein? Si c'est du Louis XV ou du Louis XVI, comment voulez-vous que je vous réponde 2 Jé ne suis ni tapissier.… ni ( ébénisse »… an Menens vous savez, bte a amie, ae ne fat . que cetle question de Louis vous chagrine… — ln’ a que les Louis qui comptent... — Enfin, je vous le demande, comment un pauvre salon Louis XVI — fût-il d'époque! — peut-il rivaliser avec uñ mobilier qui en coûle quelques centaines... des mêmes. — de ça va se RANCE LuiciA REzzonico D. T. mm mn a mme tee er qe > Les Fables du ‘“ Courrier ” La Poule aux Œufs d'Or Fable de La Fontaine exhumée, revue et corrigée par FRED NELVo. Le Fisc perdra tout en voulant tout gagner! Je ne veux pour le témoigner Que l'exemple du bon Ciné. Chaque jour celui-ci, de plus en plus prospère, Faisait de superbes affaires : Nombre de gens en vivaient bien. Artistes, mécanos, ouvreuses, musiciens Y trouvaient l’abondante source Des plus fructueuses ressources. Mais Lebureau du Fisc veillait! Scandalisé D'une telle prospérité, Il ouvrit ses pinces crochues Et, comme à grands coups de massue, Sur le Cinéma s’abattit : T'out » passa : grands et petits Souffrirent de sa male rage. Ce fut un horrible carnage De taxes, de droits et d'impôts, De tributs odieux el nouveaux, De pourcentages et de dîmes Tels que les pauvres directeurs Se virent dépouillés jusqu'au dernier centime Après avoir pavé l’auteur, Les artistes, Les machinistes, Et passé chez le Percepteur… Qu'arriva-t1l? Voici : Peu à peu l’on ferma Un à un tous les cinémas Et Lebureau du Fisc ne put jamais comprendre Pourquoi, lorsqu’aulrefois il avait tant à prendre, Maintenant il ne trouvait rien, S’étant lui-même ôté le plus beau de son bien! x x x Comprends-tu, Lebureau, cetle Ne l'espère 2... Pendant ces dern'ers mois, nous en avons trop vus Qui, du soir au matin, sont riches devenus, Quand d’autres crevaient la misère. Mais il ne faut faire au Ciné Nulle peine, même légère. Car si tu veux en profiter, Laisse-lui, pour le moins, faire un peu ses affaires! FReD NELVO.