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8 SAT = LE CourRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
Le Cinéma dans les Ruines
Par ces belles journées de Printemps, nous allons revoir
nos anciens secteurs et au pas de nos chevaux butant parmi les pierres et les briques éparses, nous Passons dans ce qui fut de gais et beaux villages de la riche Champagne. Hélas! que de ruines! ;
C.-F. TAVANO.
Là, où, encore en 1915, les maisons étaient intactes, ]à
où les clochers pointaient fièrement vers le ciel leurs arêtes fines et ciselées, là où les petites rues se peuplaient de siJhouettes accueillantes et simples, ce n’est plus que ruines et désolation. !
Malgré la fête de la Nature et la promesse du Renouveau qui éclate sur chaque branche, un air de tristesse infinie flotte Partout. De ci, de là quelque effort tenté pour faire renaître
la vie, maisons raplécées, toits réparés tant bien que mal, rues déblayées, mais l'empreinte brutale de la guerre est et restera longtemps encore.
Voici Epernay et dont l'Eglise montre les plaies béantes faites par les oiseaux de malheur tueurs de femmes et d'en
Au Lieutenant Ch. Le FRAPER
Directeur du ‘ Courrier Cinématographique ”
fants; Ay, aux maisons bien malades. Mais à mesure nous allons de l’avant les dégâts s’accentuent.
Verzenay, le pays du vrai champagne français, Verze: que nous avons connu si gai et si insouciant alors que Boches'étalaient leurs lignes là-bas ñon loin de la voie fer de Reims.
Maintenant le village est mort et ce n'est que ruine et d truction. Personne dans les rues et cependant des habita reviennent chaque jour et s'installent dans les caves profonc Ou sous quelque toit réparé.
‘ Quelles pensées sont les nôtres au_milieu de ces désastre € Ce soir, Cinéma! »! Cette inscription à la craie, sur ui Porte cochère, nous fit penser aux séances offertes aux poil et aux habitants quand il fallait songer au moral des troupe
Nous descendons et nous Causons avec des vieux et di vieilles fidèlement attachés au sol natal.
Nous avons parlé des films qu'ils applaudirent, des cc miques qui les égayèrent et leur firent oublier un moment le -gothas et Les petites berthas. Quelle influence moralisatrice L Cinéma n'eut-il pas sur ces braves populations que le dange guettait chaque jour! Que de réconfort, que d’espéranct apportée par l'écran!
Mais aujourd’hui où tout rentre peu à peu dans l’ordre, Va-t-on oublier cés populations privées de tout élément récon fortant? Va-t-on les laisser ainsi sans distraction, sans songef enfin à leur moral ?
Nous avons distrait le poilu, fort bien; mais que fait-0f pour les braves gens qui restèrent au village prêchant l'exemple du courage civique? Il y a à une œuvre qui s’indique. Si dés villes comme Reims, Epernay peuvent depuis longtemps offrit:
au milieu des ruines, les distractions de l’écran, songeons aussl
aux pauvres petits villages oubliés dans leurs ruines et leur misère et qu’à la S. C. À. corresponde la S. C. des régions dévastées.
On trouvera foujours une grange, un coin à l'abri pour
dresser un écran -sur lequel les braves gens de France qui
ont souffert verront défiler Ja production française et s’instrui"
ront en même temps. <
Et qu’à La Puissance militaire de la France il y ait uné suite, La Renaissance économique de la France.
CE TAVANO:
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