Le Courrier Cinématographique (Jun 1919)

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10 LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Cinéphobie A Madame de B... Pourquoi, Madame, avez-vous mis, l’autre jeudi, la conversation sur le brûlant sujet du cinéma? Vous saviez que cela m'aurait fait sortir de ma réserve et certainement vous escomptiez une de ces colères (pas méchantes, c’est vrai) qui vous font dire : oh! ces gens du Midi! Eh bien. reconnaissez que pour une fois j'ai été calme, très calme, et que lorsque j’eus présenté la défense de l’Art Muet je restai sur mes positions, c’est-à-dire le bon fauteuil . où j'étais, et réclamai une deuxième tasse de thé et un troisième gâteau. La maladie dont vous êtes atteinte, chère Madame, est une maladie reconnue, classée, enquêtée, et même un peu à la mode, cela s'appelle la cinéphobie. Cette maladie a fait fureur il y a longtemps, mais on a remarqué qu’elle avait une tendance à se localiser chez certaines personnes niant toute manifestation scientifique, car n'oubliez pas que la cinématographie relève de la science tout d’abord. Vous êtes gracieuse, jolie et très intelligente, chère Madame, et vous représentez bien le type de la Parisienne, je dirai mieux, de la Française s'intéressant à tout, suivant des cours, des conférences où sont agitées les idées les plus graves et les plus importantes. Pourquoi, de parti-pris (et j'insiste sur ce mot), pourquoi faut-il que vous écartiez de vos connaissances la cinématographie? Vous avez dit : « Le Cinéma est anti-littéraire! » Anti-littéraire? Cela me laisse rêveur! Avez-vous vu quelques films dont voici les titres : /ntolé: rance, Cabiria, Quo vadis, Marc Antoine et Cléopâtre, J'accuse, et ce petit chef-d'œuvre : Le Fils de M. Ledoux? Soupçonnez-vous le travail formidable qui préside au montage d’une œuvre cinématographique? Les recherches, les reconstitutions d'époque, de coutumes, de costumes, les documents consultés, bref tout un travail qui demande à la fin des érüdits, des gens de goût et connaissant parfaitement leur littérature ? Mais non, vous ne savez pas tout cela puisque vous avez juré n'avoir jamais dépensé un sou pour le cinéma! Alors!!! Et cela me fait penser à un brave homme qui travaillait son coin de terre qu'il n'avait jamais quitté d’ailleurs et qui disait : « Paris, Paris!!! c’est une ville horrible, sans monuments, sans promenades, sans arbres! parlez-moi de... mettons Trifouilly-les-Oies!.… ÿ Le brave homme répétait ce qu’il avait entendu une fois Ils sont légion ceux qui attaquent le cinéma sans connaître le cinéma. A les entendre, il faudrait fermer toutes ces écoles du crime (c'est vous qui l'avez dit, Madame), mettre des impôts énormes sur les films, étc., etc., bref tuer cette industrie qui fait vivre des milliers de travailleurs, qui porte au loin une des formes de l’art français et qui deviendra une merveille plus tard. Puisque vous accusez le cinéma d’être l’école du crimé pouvez-vous me dire si les Troppmann, Ravachol, Lacenalé et combien tant d’autres tristes sires d'époques disparue allaient au cinéma ? Ÿ ‘Et finement, vous m'avez dit : « Laandru même aimait le cinéma! » 3 { Landru!!! [Landru ayant appris à tuer au cinéma!!! "a { Décidément vous alliez un peu. fort, Madame, et s’il far æ lait fouiller dans les jardins de tous ceux qui ne ratent PA une séance cinématographique, je crois bien que l’on trou rait tellement d'ossements que le service anthropologidlié serait débordé, Allons, Madame, guérissez vite cette vilaine cinéphobiei allez au cinéma et quand vous verrez à l'écran des adaplét tions dé nos œuvres littéraires, vous me direz si la littératuiè a perdu ou gagné quelque chose dans la vulgarisation paï l’écran. Car n'oubliez pas que le cinéma est un vulgarisatell | par excellence, et que le meilleur moyen de faire connait les chefs-d'œuvre de notre langue et pousser le public à lire, c’est de lés présenter sur l’écran toutes les fois que CE est possible, Guérissez vite cette vilaine maladie, chère Madamé Ge. n'oubliez pas que le cinéma est l’œuvre de savants françé” qu'il faut honorer hautement. Et quand j'irai vous rendre une visite, je goûterai avec plu de plaisir la tasse de thé et les petits gâteaux. ; C.-F. TAVANO: DO IOIMOOIMOMOMOIOIOROROE004006 ; * AVANT D'ACHETER PROJECTEURS LANTERNES : CHARBONS : ARCS, etc., etc. es & Às Rendez visite ou écrivez PATHÉ CINÉMA 67, rue du Fo-St-Martin — PARK er 17-43 TÉLÉPHONE NORD 68-58 : POPORORO RO RO ROME RER REREEEEpEP EEE eE SE CEE El Adresse télégraphique : PATHÉLOCA-P. ARE sk FOOD RO RO ROBE E ES