Le Courrier Cinématographique (Aug 1919)

% Année N° 32. Le N°: 1 Franc MO 0 0 0 0000 000000000000 U0E Le CINÉMA TOCFAPHIQUE O0 O O OC GO 0sCr ONE ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT — ABONNEMENTS : : TÉLÉPHONE ‘ u FRANCE | Directeur : CH. LE FRAPER ‘5 AR no sd + Administration : u ÉTRANGER Ré achon e minisiraliOn : Er 90 fr. | 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS. Direction : Nord 56-33 Imprimerie : Central 66-64 ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS IXJn Croc-en-Jambe (Par Ch. LE FRAPER) On peut dire que cette fichue époque nous réserve toutes les surprises désagréables. La fantaisie et l'aritraire règlent nos destinées. C’est le régime du bon Plaisir et de l’ irresponsabilité. La guerre, qui fut longtemps la grande coupable, Semble pourtant terminée. Le rideau est tombé sur à dernière scène de cette triste comédie sanglante Ont J'ai été, moi-même, hélas! acteur pendant ur 4nS, mais nous ne rencontrons que turpitudes et sales Combinaisons. Les mercantis nous détroussent avec un Ynisme révoltant sous l'œil complaisant de ceux qui Ont la garde de nos intérêts. On s'attaque aujourd'hui $ notre pensée. Après toutes les mutilations qu’on lui à fait subir, une nouvelle censure dresse ses ciseaux Pour l’émasculer complètement et menace le film, son Moyen d'expression universel le plus complet, le plus Puissant, le plus moderne. à ‘est à croire que « L'Homme Libre » depuis qu'il de Mmpu ses chaînes, depuis que le hasard lui a donné Parcelle de ce pouvoir qu'il combattit si âpreMent toute sa vie, avec tant d'énergie et de talent, gs que l'ambition sénile de nous juguler. Ancien à pion de la liberté, ce grand adversaire de toutes Le Ploutocraties laisse se perpétuer, sous son règne, pie abus de pouvoir. Il est vrai que, pour lui, ne somme pas en Paix. con à Censure est odieuse et inutile. Le Parlement l’a à la | d’une manière formelle. C’est une . erté intellectuelle et commerciale, à toutes les libertés. Si nous avons subi, pendant les hostilités et avec quel dégoût, une censure policière et militaire, camouflée du manteau hypocrite des nécessités de la défense nationale, son maintien, aujourd’hui, n’est pas admissible, la création d’une seconde censure politique devient scandaleuse. Qu'a-t-elle fait cette censure pendant les années cruelles de l'invasion? Elle a masqué toutes les ignominies, favorisé toutes les combinaisons équivoques, empêché la vérité de s'imposer aux yeux du monde, instauré un régime de tartufferie et de mensonge. Belle besogne!.…. On pensait que la Victoire nous débarrasserait de cette marâtre, nous libèrerait de sa louche tutelle, qui a pesé sur nous pendant les longues années de l’épopée tragique et qui a fait plus de tort que la guerre à l'industrie cinématographique nationale. Que se passe-t-il au contraire? Un ministre dépourvu de compétence, sans aucune raison, sans aucune consultation préalable des intéressés, signe un nouveau décret, institue une nouvelle censure gouvernementale qui se. superpose à la censure policière. Voilà nos espoirs de liberté définitivement perdus. Que signifient ces restrictions ridicules? Mais sait-on pourquoi on a mis en branle la vieille machine gouvernementale ?.. Simplement pour perpétuer des errements malsains que notre veulerie a tolérés pendant la guerre, pour continuer une œuvre de désorganisation qui portait ERMOLIE FF: -FIL AS