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l'étiquette militaire, pour caser une bande d’embusqués, de thuriféraires, que la lutte pour la vie épouvante et qui ne veulent pas sortir de leur fromage.
Allons-nous être obligés de les payer par-dessus le marché? Mais rien n'arrête, lorsqu'on commence à verser dans l’illégalité. M. Lafferre, dans son décret, qu'il n’a sans doute point lu encore, émet la prétention de faire supporter financièrement à l’industrie du film le prix de cette fantaisie coûteuse et de nous imposer, sous forme de jetons de présence aux Censeurs, une contribution dont aucune loi n’a jamais autorisé la perception.
Ab! Ils sont cyniques les pouvoirs publics!
Ces singuliers Français se soucient bien de la reprise de la vie économique. D'un trait de plume, sans aucun souci de leurs irresponsabilités, ils ruinent une des industries les plus prospères de notre pays. Savent-ils seulement ce que représentent de millions, les 2.000.000 de mètres de films qu'ils veulent voir projeter. Savent-ils que l’industrie cinématographique Française reçoit là un terrible croc-en-jambe, au moment où elle commençait à se relever. Elle seule est frappée; elle seule en pâtira.
Les Loueurs qui achètent à l'étranger, sous réserve de visa favorable de la Censure, achèteront de plus en plus, puisqu'ils ne risqueront rien. Mais ils hésiteront mettre en œuvre un film Français, à engager des centaines de mille francs dans l’inconnu, maintenant qu’ils se trouvent en butte aux fantaisies de fonctionnaires qui pour « fonctionner » longtemps et justifier leur emploi feront du zèle et censureront à tort et à travers. Quelle garantie aura-t-on contre ces budgétivores? Quelle garantie aura-t-on contre tous ces maires dont on vient de confirmer les pouvoirs? Comment sortir de cette impasse ?
Le Courrier, pendant deux ans, sans répit, a fait campagne contre Le Service Photographique et Cinématographique de l’ Armée, a crié casse-cou en pure perte. C’est toujours le même service qui opère. Ses troupes ont simplement changé de costume. Elles veulent émarger au budget à titre définitf.
Notre Chambre Syndicale, paraît-il, proteste, mais combien mollement. Elle nose pas heurter de front toutes ces puissances en baudruche; elle prend des atermoiements, pose timidement des questions auxquelles on répond évasivement. Et ses délégués sortent satisfaits de l’audience, tout gonflés d’orgueil d’avoir été reçus par un ministre et quel ministre!
ERMOLIEFF-FILMS
LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE
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Heureusement qu’il existe dans notre profession des hommes un peu mieux trempés, des organisations plus vigoureuses que celle-là et qui estiment qu'un semblable attentat contre leur liberté est intolérable: Je suis de ceux-là. Je n'hésite à le déclarer. Nous ne nous laisserons pas encaquer comme des harengs au milieu de cette saumure poisseuse.
J'en appelle à la Fédération du spectacle qui est directement intéressé, et je suis persuadé que nous trouverons dans la réunion générale que nous projetons des moyens de ramener à la légalité des mimistress fatigués ou trop peu soucieux de leurs stricts devoirs
CHARLES LE FRAPER.
ce ur sk PRE Voici le décret :
Une Nouvelle Censure
Le Président de la République Française,
Sur le rapport du ministre des finances, en date du 13 avril 1918, les avis du garde des sceaux, ministre de la justice, et du ministre du commerce, de l’industrie, des postes et des télégraphes, en date du 17 décembre 1918;
Vu les autres pièces produites et jointes au dossier; Vu les lois des 16-24 août 1790, titre XI, et 5 avril 1884; :
Le Conseil d'Etat entendu,
Décrète:
Aïticle premier. — Aucun film cinématographique, à l'exception des films reproduisant des faits ou des événements d'actualité, ne peut être représenté en public, si ce film et son titre n’ont obtenu le visa du ministre de l’instruction publique et des beaux-arts.
Ce visa ne peut être accordé qu'après avis de la commis” sion prévue à l’article suivant. La reproduction du visa doit figurer sur chaque film projeté.
Les décisions portant refus de visa sont immédiatement notifiées par le ministre de l'instruction publique et des beaux” arts, au préfet de police, à Paris, et aux préfets, dans les départements.
Aït. 2. —— Il est institué, auprès du ministre de l’instruc# tion publique et des beaux-arts, pour l'examen des livrets où scénarios et des films, une commission composée de trente membres nommés par le ministre.
Dix d’entre eux doivent être nommés sur la présentation du ministre de l’intérieur.
Les membres de la commission sont nommés pour trois ans: ‘n tiers devant sortir au mois de janvier de chaque année: Leur mandat est renouvelable.
Les femmes peuvent faire partie de la commission.
Aït. 3. — La commission peut se répartir en sections. Le nombre des membres présents dans chaque section doit être au minimum, de trois, dont un au moins représentant le minis’ tre de l’intérieur.
Les auteurs et éditeurs des livrets et des films ont toujours le droit de présenter leurs explications orales ou écrites.
(Lire la suite page 10.)