Le Courrier Cinématographique (Aug 1919)

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LE CoURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 9 D Bien faire ef... Lucifer | Telle est la devise d’une nouvelle entreprise d'édition de Ims, dont j’enregistre avec sympathie, aujourd’hui, la naïssance. Elle se présente à nous sous d’heureux auspices, et les noms de MM. E.-E. Violet et Jacques Ollendorf, qui sont épinglés à son faire-part, présentent toutes les garanties, aussi ien au point de vue artistique qu'au point de vue financier. E.-E. VIioLet D'ailleurs, le directeur de cette nouvelle firme, M. E.-E. lolet, n’est pas un inconnu pour nous. Lors du lancement de la Nouvelle Aurore, dont il fit la mise en scène, M. René Navarre m'avait dit le plus grand bien de son directeur artistique, et nous avions d’un commun accord remarqué combien Sa collaboration avait été précieuse au grand artiste, si popuaire, « J'ai trouvé en M. E.-E. Violet, m'avait dit Navarre, le Metteur en scène le plus intelligent, le plus actif et le plus parfait des collaborateurs. Une grosse part du succès lui revien ra. Je l’associe de tout cœur à notre réussite, et je tiens à Citer son nom. » Îl me semble qu'aucun éloge plus mérité ne saurait être fait À Un artiste, et je suis personnellement heureux de pouvoir lui rendre ce juste hommage et d'ajouter cette palme dans les rillants états de service du nouveau directeur des films ucifer, M. E.-E. Violet est donc venu au Courrier me confirmer Ses Intentions, me parler de ses projets d'avenir, m'exprimer tous ses espoirs, ceci avec tant de conviction que j'avoue avoir êté conquis. Cinéma, n’en déplaise à la foule ignorante de ses dé tracteurs, est un art complet. Il possède tous les éléments qu'il faut pour matérialiser les rêves les plus beaux. S'il a été quelquefois malmené, et s’il a prêté le flanc à certaines critiques intéressées, c’est que trop souvent il n’a été qu’un moyen aux mains de mercantis avides et sans talent. Nous voyons encore aujourd'hui des films qui déshonorent l’écran et disqualifient le cinématographe. Combien, au milieu du grouillement de la production hebdomadaire internationale, relevons-nous chaque semaine de scénarios puérils, construits sans art, interprétés par n'importe qui, mis en scène par un figurant d'hier, sans aucune culture, dans des décors d'un autre Âge avec des accessoires en carton-pâte et des costumes sortant du *« décrochez-moi cela ». Combien de fois ai-je été indigné de constater ces mœurs de marchands des quatre saisons, STE | Combien de fois ai-je souhaité que la mise en scène du cinéma ne soit livrée qu'à des mains expertes de véritable artiste disposant d’un capital réel, seul susceptible de permettre l'élaboration d’un scénario et son exécution parfaite. Aussi, j'applaudis à l'entrée en scène de MM. E.-E. Violet et Jacques Ollendorf. Ils créeront des œuvres dignes de leur passé et de leur valeur intellectuelle. M. E.-E. Violet possède de nombreux succès à son actif, C’est un professionnel dont les premiers films, qui datent de PA. C. A. D. où il collabora avec M. Agnel, sont encore présents au souvenir de tous. Rappelons au hasard: Aline, Les. Trois Cousines, Fantaisie de Milliardaiïre, et combien d’autres qui précédèrent la Nouvelle Aurore et consacrèrent un avenir qui se précise aujourd'hui. & Je ne veux pas tourner beaucoup, me dit M. E.-E. Violet, car je tiens à atteindre le mieux, sinon la perfection. Mon programme ne comporte encore que trois ouvrages desquels j'attends beaucoup. Tout d’abord, Papillons, petite comédie amoureuse de M. Clerc. « Ensuite, je tournerai la Bataille, de Claude Farrèré, et je compte partir prochainement au Japon pour peindre sur le vif, dans les sites appropriés, cet immortel chef-d'œuvre. « Enfin, le Chêne Foudrové, dont je suis l’auteur en collaboration avec M. Paul Fékété. Le Chêne Foudrové est un drame social d’une extrême puissance. Il met en jeu le travail, la force, l'intelligence. « Ce sera tout pour cette année, ajoute mon aimable interlocuteur. Mais déjà le programme est chargé. Je n'ai pas de temps à perdre et je veux le réaliser avec tout le soin dési: rable. Il importe de relever le niveau artistique du film français. C'est à cette tâche que je veux m'appliquer et j'espère réussir car j ai confiance en mon étoile, autant qu'en mes collaborateurs. : « Des sympathies profondes m’unissent maintenant à mon associé, M. Jacques Ollendorf, dont je fis la rencontre par hasard, à Nice. Nous avons beaucoup d'idées communes, et les mêmes conceptions artistiques. Ceci est encore un facteur de succès. C’est pourquoi je prends la devise que je vous prie de répéter, et qui marquera tous les films que nous sortirons successivement. ( Bien faire et... Lucifer ». Et sur cette dernière parole, M. E.-E. Violet, tout rayonnant d'espoir, me serra la main et s’en fut. (AE