Le Courrier Cinématographique (Sep 1919)

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a 6 LE CoURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE des laborieux? Ne conseillera-t-il pas de céder aux meneurs de grèves? Dès lors, le plus simple est de sacrifier les droits de la masse. Dût la richesse française en souffrir en même temps que la liberté, on conclura, au besoin, des accords en opposition formelle avec les garanties du travail libre, mais grâce auxquels on se flatte d’avoir conquis une tranquillité relative. Un incident, qui est d’hier — minime si l’on veut, mais bien caractéristique — vient de montrer aux moins attentifs sur quelle pente le pays est engagé. Il concerne la situation des artistes de nos théâtres, qui ne seraient point affiliés, dans un délai déterminé, à un certain groupe de comédiens syndiqués. La Balaille du 21 septembre rendait compte de l'incident en ces termes: Les artistes dramatiques, on le sait, ont pris la décision de se refuser de jouer avec des non-sundiqués. Et cela, les entrepreneurs de spectacles et certains auteurs de leurs amis ne veulent pas l’admettre. On sent trop les raisons de ce refus pour qu'il soit nécessaire d’insisler sur ce sujet. L’art théâtral, ainsi qu'on s’en doute bien, n’a qu’un lointain rapport avec l'attitude prise par ces messieurs. Des pourparlers, on s’en rappelle, étaient engagés entre le syndicat des artistes dramatiques et les groupements de tenanciers de théâtres. /ls portaient sur tous les desiderata formulés par les artistes, et notamment sur cette clause, insérée au cahier des revendications dont il est parlé plus haut. C’est justement à l'endroit de cette. même clause que les directeurs se montrent rebelles. La clause en question est celle-ci: Pour toutes les corporations affiliées à la fédération du spectacle, les directeurs s'engagent, à dater de ce jour, à n’employer que du personnel syndiqué. Cependant, par esprit de conciliation, les contrats en cours des non-syndiqués, signés antérieurement à la date de cet accord, prendront terme au 1° septembre 1921. Ainsi, en dehors du « personnel syndiqué », aucun artiste n’aurait plus le droit d’être admis sur une scène française. Les syndiqués ont estimé qu'ils seraient bons princes en tolérant que, jusqu’au 1° septembre 1921, les contrats en cours ne seraient pas rompus. Ils sont convaincus d’avoir, de la sorte, fait preuve d’un « esprit de conciliation ». Mais, le terme expiré, et les contrats en cours fussent-ils d’une durée plus longue, l’expulsion des non-syndiqués devrait avoir lieu. Manu militari? Par la chaussette à clous? Le texte ne le précise pas. Mais on doit plaindre les réfractaires. Quant à la période transitoire entre le moment présent et le 1% septembre 1921, plus d'admission d’artiste non-syndiqué. Tout remplacement ne serait plus opéré qu’au profit de syndiqués. Et les autres? — Eh bien, tant pis pour eux! Qu'ils se soumettent, ou bien qu'ils crèvent! On s’imagine qu’une mise en demeure, en contradiction si évidente avec le droit moderne, a révolté tous les directeurs de théâtres (pardon! « les tenanciers de théâtres »), et que Si vous désirez recevoir régulièrement ‘‘ Le Courrier ”, souscrivez un abonnement. Pour la France; ‘45tr, ; Pour l'Etranger : 20 fr. —— la protestation fut unanime? Or, la France libre, « journal socialiste », publiait, dans son numéro du 21 septembre, un article, sous ce titre: « Une belle victoire des travailleurs du spectacle: les directeurs s'engagent à ne prendre dans leurs établissements que des syndiqués ». Une information nouvelle a contesté cette soumission totale: « C’est seulement l’Amicale des directeurs, assure-t-on maïntenant, qui à 2€” cepté de n’engager que des artistes syndiqués. » Et la note ajoute: « L'Association des directeurs, elle, n’a point encore pris de décision à ce sujet. » Les non-syndiqués pourraient donc garder encore quelque espoir de ne pas être traités, dans tous les théâtres, en parias. La situation qui se révèle ainsi n'en est pas moins scandaleuse. ; Il n’est pas tolérable que des employeurs s'engagent à refuser tout emploi à des travailleurs, et cela parce qui aura plu à des syndiqués de les menacer de grèves ou de sabotage. Si une convention est conclue en ce sens, elle est nulle de plein droit. Il n’est pas folérable que des citoyens français sé voient interdire l'accès de telle ou telle profes sion, comme au temps des corporations fermées, que la Révolution a brisées. Quand Waldeck-Rousseau, en 1884, fit décider par le Parlement — malgré de vives objections qué le Temps s’attacha à réfuter — la reconnaissance légale des syndicats, ce vote fut rendu pour la liberté du travail. En faire un instrument d'entreprises esclavagistes, c’est en mé” connaître manifestement le sens. Ni le gouvernement ni les tribunaux ne sauraient indéfiniment se prêter à une pareill£ violation de la loi. Sans doute les ennemis de la société capitaliste comptent la dompter à l’aide d’un syndicalisme asservi à leurs dot trines. Ils veulent que nul n’ait plus, s’il ne s’agenouille pas la possibilité de trouver de l’ouvrage, au moins en Franct (en attendant un succès universel des nouvelles Internati0” nales). L'opinion publique n'avait suivi, fusqu'ici, leurs manœuvres qu'avec un soin assez médiocre. Il est gran temps qu’elle se ressaisisse et voie clairement le péril. C’est sur toutes nos populations laborieuses qu’il s'étend. A tout travailleur, cette sommation est adressée par des sectaires: « Adhère, ou bien tu n’auras plus de pain! » En vérité on estimait à jamais abolie la farouche formule: « Crof ou meurs! » COMPTOIR DU CINÉMATOGRAPHE Téléph. : ARCHIVES 24-79 H. BLÉRIOT 187, rue du Temple PARIS MATÉRIEL CINÉMA NEUF ET OCCASION Vente Achat Echange Concessionnaire pour la France et les Colonies de l’Électrocarbon S. À. CHARBONS LAMPES À ARC ET PROJECTION