We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.
Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.
9% Année N° 50.
Le N°: 1 Branc
1% Décembre 1919
to 0 © 0 0 O O0 0 0° 0 d'O’0t0 00 00/0 9000
e Courrier
BU. 0 9 0 €
CINÉMATOGRAPHMIQUE
D'Or EM EMOEU
ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT
|
ABONNEMENTS :
FRANCE Un an NAT NT ETES ÉTRANGER
Man. 0 eu ave OO
| Directeur : CH. LE FRAPER
Rédaction et Administration : 28, Boulevard Saint-Denis, PARIS.
TÉLÉPHONE : | Direction : Nord 56-33 Imprimerie : Central 66-64
ADRESSE TÉLÉGRAPHIQUE : COURCINÉ-PARIS
La Maladie du Sommeil
(Par H. André LEGRAND)
En France, tous les gens de cinéma souffrent d'une maladie étrange : la maladie du sommeil. C'est une maladie contagieuse. Il suffit de s'approcher de l'écran pour en être aussitôt frappé. On vu des hommes qui n'étaient pas spécialement paresseux S'écrouler tout à coup dans une inaction totale, uniquement parce qu’ils étaient devenus producteurs, éditeurs ou exploitants de films. Quelques-uns d’entre nous se sont beaucoup émus de cette maladie. Il y a des médecins paraît-il, mais ils sont à l'étranger. On craint que le remède ne soit plus terrible que le mal.
t on a peut-être raison et tous les jours on déplore des cas plus fréquents, des cas plus graves.
Depuis le studio où se contente paisiblement le producteur jusqu’à la salle où digère béatement le spectateur, en passant par la table de café où l'auteur grifonne un scénario tout en buvant son export-cassis et tout en faisant de l’œil aux jeunes figurantes, puis par la loge des artistes harassés d'avance parce qu'ils répèteront en matinée et qu'ils joueront en soirée, puis par le bureau de l'éditeur qui ne s'occupe pas de tout Ça parce qu'il vient justement de dénicher du film américain à quelques sous le mètre, puis par la salle
e présentations où l'exploitant arrive pour la dernière partie et déclare que le scénario ne tient pas debout et que la photo est insuffisante au commencement de à bande, partout dis-je, on constate le même affais
sement moral, la même indifférence, la même maladie du sommeil.
L'auteur écrit ( exprès » des stupidités parce que c'est pour le cinéma.
Le producteur suit son train-train. Quand on ne précède rien il faut bien suivre quelque chose!
L'éditeur en présence d’un film français prévoit deux cas :
1° Ou bien le film est courant et il ne l’intéresse pas. :
2° Ou bien le film est original, son succès n'est pas certain et alors il ne l’intéresse pas non plus.
Et l’on revient toujours aux films américains. L'exploitant lui n'a qu’une idée : Payer sa bande le moins cher possible. Le public vient chez lui quels que soient ses programmes, peu importe ce qu’il passe, et pourquoi faire, mon Dieu, passer de belles choses? Quant au public, le plus coupable ou le plus malade de tous, il est victime d’un phénomène curieux. On ne sait pas pourquoi il va au cinéma et il ne le sait pas lui-même. La plupart du temps il s'ennuie, il sort en criant que c’est idiot, qu’il n’y remettra plus les pieds. et il y revient le vendredi suivant, et il loue sa place pour être bien sûr de se réennuyer... Il sait d'avance ce qu'il verra... les films se rangeant en un nombre infime de catégories :
1° Les films où l’'ingénue vêtue de haillons se
_