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10° Année N°8.
Le N°: 1 Branc
21 Février 1920:
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Le Courrier
CINÉMATOGRAPHIQUE
O: COTE TREME
ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS. SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT
ABONNEMENTS : FRANCE x 15 fr.
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Un an.
ÉTRANGER
Il semble que plus on s'enfonce dans la paix, plus la situation se complique. Quel singuher paradoxe! La ville lumière, plus d’un an après la signature de l'armistice, est encore plongée dans les ténèbres comme aux plus mauvais jours de la guerre. On rétablit les cartes d'alimentation et le pain bis fait sa réapparition. Le taux de la vie monte d’une manière échevelée tandis que s'époumonnent à sa poursuite les salaires qui ne l’atteignent que pour être distancés davantage. Des grèves fermentent dans toutes les corporations et des jours de fête officiels, savamment dosés, viennent augmenter l’énorme déficit de travail qui est la seule cause de tous nos maux.
Où va-t-on aboutir? Dans quelle tragique catastrophe allons-nous sombrer? Les évènements les plus inattendus peuvent, en effet, surgir et bouleverser de fond en comble notre pays qui semble totalement privé de Direction. Mais nul ne s'en soucie et la Haute-Cour s’assemble pour juger Caillaux, au milieu de l'indifférence générale. ù
Notre industrie semble privilégiée dans le chaos. Il y a même, détail singulier, surproduction. Les appareils de prise de vues tournent sans arrêt. On fait du film au kilomètre. Le marché de Paris en est submergé. Il en résulte une concurrence inouïe éminemment favorable aux salles de spectacle, mais qui met à mal l'édition et surtout la location.
Le nombre des films édités ou importés est tellement supérieur aux besoins de l'exploitation que la
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presque totalité de ceux-ci ne voit jamais les feux de l'arc électrique et restent pour compte à leurs propriétaires, grevant lourdement leur budget déjà désiquilibré par la crise du change.
Qu'en résulte-t-1l ?
Pour survivre malgré tout, pour tenir, les Sociétés d'Edition font des augmentations de capital et enfantent des agences de location. Celles-ci achètent des salles à prix d’or afin d’assurer un débouché certain à leur production. Tant et si bien que l’éditeur indépendant qui n’a pas vendu son film ou le petit loueur se trouvent dans l’impossibilité, presque absolue, d'en placer un mètre. Rien à faire à Paris en dehors des trusts puissants qui s'organisent actuellement à grands renforts de capitaux; rien à faire en Province.
Le seul moyen de réagir est à mon sens toujours le même. Il faut créer des salles, en créer partout où il est possible de dresser un écran.
C'est par la multiplication des exploitations que nous arriverons, sans doute, à contrebalancer l'influence toujours plus forte des trusts et à donner des débouchés à une production toujours plus formidable. Mais pour construire des salles il faut du matériel, il faut surtout du travail, en somme, des éléments qui nous font complètement défaut. Et nous retombons dans le cercle vicieux. où nous sommes hélas! bigrement bien enfermés.
CHARLES LE FRAPER.