Le Courrier Cinématographique (Mar 1920)

LE COURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE 35 dire à ceux par qui vous travaillez, un programme en concordance avec leurs goûts, ou leur faire avaler tout ce que vous aurez choisi parce que plus doux pour votre budget. Maintenant ne vous étonnez pas si quelque jour un groupe de Directeurs, ayant réfléchi sans vous, ou après Vous avoir laissé le temps de la réflexion, ne mette à exécution le moyen proposé et ne prenne l’exclusivité d’une production qui peutêtre attirera le public. Car le film français vivra, je vous le dis entre nous, et personne ne pourra lui retirer sa vie car seul il possède une âme et l’âme est immortelle! E.-L. FOUQUET. « Quoi! l'Entente Sacrée entre tous les Français Vibrante en temps de guerre! expire en temps de Paix! Ce non-sens est si grand qu’on ne peut le comprendre? Aussi, pour nous sauver, sachons mieux nous entendre. » La seule Grève à faire ! Je ne suis pas gréviste et pourtant je voudrais Etre le promoteur de la Grève des Grèves! La Grève qui, vraiment, pour le Peuple Français, Pourrait réaliser, d'un seul coup, tous ses rêves! Le moment est propice et les heures sont brèves! Tâchons d'en profiter et sachons à jamais Planter l'arbre géant aux prolifiques sèves, Nous procurant, enfin! les beaux fruits de la Paix! Que faut-il pour cela? ma foi, bien peu de chose: Supposer que la guerre aujourd’hui nous impose De nous priver de tout et de travailler dur!! C’est la Grève à la Grève à présent qu’il faut faire! Et dans six mois la vie infiniment trop chère! Aura repris les cours d’un temps un peu plus sûr. ENVOI Je sais qu’en écrivant ce sonnet je provoque Le Monde à la raison! Mais le Monde s’en moque! Et je suis désolé de voir à l'horizon, La plus grande folie étrangler la raison! HENRI CHAPELLE. Tribune Professionnelle —— On nous écrit: Avant d'aborder le sujet de cet article, qu’il me soit permis tout d'abord, de remercier M. Charles Le Fraper, pour l’accueil à la fois charmant et bienveillant qu’il me fait, en acceptant ma collaboration au Courrier. Connaïssant son dévouement à la cause de l'industrie cinématographique, je n'hésite pas à lui demander un coin de sa « Tribune professionnelle » pour propager, dans toutes les villes de France, l'initiative prise à Paris pour le brevet et plus tard à Marseille. Paris possède une école professionnelle d'opérateurs. Pour quoi n'en créerait-on pas une partout où le mouvement cinématographique est suffisamment important 2 J'ai souvent constaté, hélas! que beaucoup de mes collègues projectionnistes faisaient la projection en dépit des règles les plus élémentaires. Je ne leur jette pas la pierre, mais je les voudrais plus instruits. On a remarqué trop de fois une vitesse exagérée des appareils et un éclairage défectueux. Pour la vitesse des appareils, nous savons que nous devons, d’une façon générale, nous en tenir à la cadence de 120 tours à la minute, maïs il est des cas, dans les grands films surtout, où l’on peut diminuer ou augmenter cette vitesse, lorsque cela est favorable au jeu de l’arüste. L'opérateur consciencieux doit suivre l'acteur et s'attacher à ses gestes pour en faire ressortir la valeur exacte. Trop vite est quelquefois passable dans les vues comiques, jamais dans un drame, de même que trop lent peut parfois donner l'impression d’une vue prise au ralenlisseur ! L'opérateur ne doit pas être un « tourneur » de manivelle, il faut qu'il soit artiste à sa manière. N'est-il pas l'âme du Cinéma et le collaborateur le plus proche du directeur? La stabilité de sa place dépend de son savoir-faire. Lorsqu'un opérateur de prise de vue aura mis toute sa science à tirer un chef-d'œuvre photographique d’un film, il ne faut pas saboter ce chef-d'œuvre en le présentant au public. De même qu'il doit savoir tourner, il doit aussi également savoir distribuer judicieusement la lumière nécessaire à l’effet photographique. La plupart du temps un excès de lumière n'est pas nuisible. À cela ajoutons un entretien parfait, méliculeux même, des films, du projecteur et de l'objectif et l'opérateur obtiendra la projection impeccable que les exploitants sont en droit de réclamer de lui. Voici pourquoi je voudrais voir les écoles se multiplier pour les nouveaux (ceux qui nous remplaceront dans la carrière quand nous n’y serons plus) et aussi pour que ceux qui n'ont que des connaissances sommaires, puissent s’y perfectionner el obtenir le brevet qui est une garantie pour l'exploitant et une pour l'opérateur. En automobilisme, le chauffeur ne peut circuler sans brevel, pourquoi n'en serait-il pas de même pour l'opérateur de Cinéma 2 Tous y gagneraient, le Cinéma en particulier, je suis certain que MM. les Directeurs, grands ou petits, sont de mon avis, car on est opérateur ou on ne l’est pas. Les vrais opérateurs ne demandent pas mieux. Nous devons avoir à cœur de contribuer pour notre part à l'effort constant, nécessaire, pour maintenir bien haut la ravormante renommée de la Cinématographie. A. BELIN, Opérateur « Projection-Photographie ». Groupes Electrogènes ‘L’ASTER’ neuis 70-110 volts, 45 ampères LIVRABLES IMMÉDIATEMENT Exposition Maison Blériot 187, Rue du Temple, PARIS Pour renseignements écrire : E. F. ZAPATERRA, 22, rue Taylor. Paris Téléph. : ARCHIVES 24-79