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10° Année N° 16.
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Le Courrie
CINÉMATOGRAPHIQUE
17 Avril
nr een one
ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT
Faites vos Jeux... Messieurs
L'événement capital de cette semaine est la première manifestation d'existence financière d’un vaste trust du cinéma. Celui-ci part au capital de dix millions. Il intéresse un groupe de sociétés cinématographiques dont plusieurs n’ont pas encore fait leurs preuves, car elles sont de fondation toute récente. On croirait même, et certains esprits malintentionnés en accréditent le bruit, qu’elles ont été créées uniquement pour être absorbées par le monstre dont on nous annonce la naissance.
D'autres trusts sont en gestation. On en parle depuis quelques mois, et si l’on ajoute quelque crédit aux rumeurs qui circulent, le nombre de millions mis en œuvre doit être formidable. Mais quel est l'objectif de toutes ces combinaisons, du moins celui qu’elles affichent aux yeux de leurs futurs souscripteurs Créer des salles nouvelles, réunir en une seule main, le plus grand nombre possible de celles qui sont en exploitation, amariner une ou deux agences de location, créer de nombreux studios d'édition, et faire la loi au vain peuple des directeurs de cinémas, en les dépossédant de leurs salles de spectacle ou en leur imposant des tarifs très élevés qui permettront aux trusts de réaliser des bénéfices énormes que l’on fait habilement miroiter aux yeux éblouis de la gente actionnaire.
Voilà le programme. En même temps, car il faut aussi y aller d’un petit refrain patriotique, on rénoverait le bon film français dont on parle toujours, et pour lequel nul ne fait jamais le moindre sacrifice. Et la grosse caisse résonne à tour de bras, battant le rappel des fonds. Ne faut-il pas des millions pour réaliser tant d’exploits commerciaux, tant de chefs-d'œuvre artistiques...
On nomme des directeurs choisis parmi les laissés pour compte de la politique, généralement beaux parleurs, sans préjugés, sans principes, ignorants comme
des carpes, mais qui possèdent de belles relations, et la manière de s’en servir. Les Conseils d’administration se constituent, en famille naturellement. On se partage l'assiette au beurre dans laquelle grouille tout ce que le mercantilisme de guerre a enfanté de profiteurs.
Hein! Comme c’est joli, tout cela. Après la censure, les taxes, les restrictions et toutes les misères du moment, il ne manquait plus que cette ruée d’appétits scandaleux.
Tous ces mirifiques projets se réaliseront-ils? Nul ne saurait le prévoir, nul ne saurait davantage dire le succès que rencontreront auprès du public les lanceurs de ces combinaisons qui sont surtout, à mon sens, d'ordre exclusivement financier.
Ah! Je sais bien que l’on ramène toujours en avant l'exemple des Etats-Unis et le miroir à alouettes de leurs 25.000 cinés. Mais l'Amérique n’est pas la France. Au milieu de la poussière de villages qui couvre notre pays de ses 28 millions d'habitants, il me semble difficile de trouver les coins propices où
._ édifier toutes les nouvelles salles dont ces trusts
escomptent les bénéfices.
Nous avons fait, au Courrier, le recensement de celles qui existent, des villes où l’on pourrait en créer d’autres. Eh bien! j'avoue que le résultat est bien décevant, et que les éléments semblent manquer pour alimenter les capitaux: considérables que nous font entrevoir les combinaisons qui se préparent.
Il ne s’agit pas de jouer les prophètes, et de prédire un crac de tout cet édifice tapissé de vignettes. Mais il importait que mes lecteurs connaissent la mobilisation des capitaux qui commence aujourd’hui, et l'objectif qu'ils se sont assigné, pour qu’ils en fassent
‘leur profit. Un directeur averti en vaut deux...
CHARLES LE FRAPER.
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