Le Courrier Cinématographique (May 1920)

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10. Année N° 21. MO00000 10e Le N°: 1 Branc; par poste : 1 fr. 15 29 PO © O O0 0 0 O0 ÛÜ 0 6 60-06 5 DUO D 5 OO UT 0 Le Courrie CINÉMATOGRAPHIQUE UE 00:50 ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINÉMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET IND!ISTRIES QUI S'Y RATTACHENT Enfin... ! On cause Un lien semble établi aujourd’hui entre les minis ères et l’industrie du film. Ce n’est pas trop tôt. On cause, On cause depuis plusieurs jours et nous sommes, paraît-il, sur le point de trouver une transaction qui aplanirait les principales difficultés soulevées par le décret de prohibition de la pellicule vierge. Ceci est extrêmement important à enregistrer. La Chambre Syndicale, composée des principaux intéressés, c’est-à-dire des Editeurs et Loueurs de films, a proposé au Ministre une nouvelle formule qui à mille chances d’être acceptée. Tant que le décret ne sera pas modifié, on laissera entrer en France la pellicule vierge qui est nécessaire aux besoins de notre industrie, jusqu’à concurrence de dix millions de mètres. Les maisons françaises Pathé-Cinéma, Planchon et d’autres encore qui se révèleront, sont dès à présent outillées pour fournir le complément de notre Consommation annuelle, c’est-à-dire vingt millions de mètres. La Chambre Syndicale demande qu'on sacrifie la pellicule imprimée, c’est-à-dire le film, s’il est absolument nécessaire de diminuer nos importations, mais elle demande en même temps une dérogation pour le négatif et la première copie positive. De cette manière, nous ne perdrons pas l’appoint € la production étrangère, mais nous ferons l’usinage Chez nous, et nos exportations d'argent se trouveront ainsi réduites au strict minimum, jusqu'à ce que le Change nous soit moins défavorable. Seuls, les grands films étrangers qui ont mis en Œuvre un capital considérable et qui ont, de ce fait, es chances de succès, entreront en France. Les mille Petits films sans intérêt qui ne peuvent réellement pas Justifier l’envoi d’un négatif cesseront du coup d’enCombrer notre marché. En conséquence, pour satisfaire aux besoins de la consommation des salles de spectacle, nous serons dans l'obligation d'intensifier notre production nationale. Il faudra tourner des films, beaucoup de films, pour compléter nos programmes. Du coup, nos usines retrouveront la prospérité et nous arriverons, petit à petit, à être nos propres fournisseurs, aussi bien de pellicule vierge que de films. Que peut-on souhaiter de mieux pour le moment ? En attendant que cette hypothèse devienne une réalité, mettons-nous à l’œuvre. Il n’y a pas de raison pour que la France, qui a été le berceau du cinéma, ne puisse se passer de concours extérieurs pour se suffire. Nous avons au point de vue artistique fout ce qu'il faut pour bien faire, pour faire mieux que les autres. L'argent ne nous manque pas, heureusement. Des studios de première valeur s’édifient sur divers points de notre territoire, aussi bien au cœur de Paris que sur les rives ensoleillées de la Méditerranée. Des sociétés nouvelles se constituent chaque jour. On sent nettement que le repli est terminé et que nous sommes accrochés à des positions que nous ne céderons plus. Sans être optimiste, on peut montrer un peu .d’espoir. Du jour où les pouvoirs publics cesseront de taxer les spectacles à tort et à travers au risque de tuer la poule aux œufs d’or, nous pourrons envisager l'avenir avec sérénité. C’est de l'excès du mal qu'est venu le remède. En cette circonstance, comme en bien d’autres plus tragiques, nous saurons prouver que nous restons dignes de notre passé glorieux qui a rendu la France immortelle. La décision du Ministre des Finances, aujourd'hui éclairé sur la portée de son décret, ne saurait être mise en doute. C’est avec confiance que nous l’attendons. Elle remettra certainement tout au point. CHARLES LE FRAPER.