Le Courrier Cinématographique (Jul 1920)

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10° Année N° 29. CSC 020 :0"0 Le N°: 1 Branc; par poste : 1 fr. 15 OUT C":0. 0 © 0:00: 0\0\0 D'Or NO 0 CCC Le Courrie CINÉMATOGRAPHIQUE 17 Juillet cheNotetesets ORGANE HEBDOMADAIRE INDÉPENDANT DE LA CINËMATOGRAPHIE DES ARTS, SCIENCES ET INDUSTRIES QUI S'Y RATTACHENT LES LAMPIONS SONT ÉTEINTS La fête est terminée. Les orchestres de carrefours sont descendus de leurs tréteaux. Les couples enamourés, las d’avoir trop dansé, se désenlacent. Les girandoles multicolores qui égayaient nos rues s’agitent encore mélancoliquement au vent, sous le clair . Soleil d'été. Mais le calme renaît, la vie normale eprend son cours, après cet accès de fièvre. La vague J0Yeuse ne déferle plus sur les boulevards. La mer agitée de la foule est étale. C’est le 15 juillet. … Après avoir assisté au spectacle de Paris en folie, il faudrait être bien pessimiste pour douter encore de l'héroïsme du bon peuple dé France. Ah! nos parlementaires connaissent mieux que nous son âme. Jls Savent qu'on peut tout lui demander. Peu importent es contributions qu’on lui imposera demain, s’il peut anser à son aise aujourd'hui. Aussi les manifestations, les commémorations, les Maugurations, sont-elles savamment dosées. Elles se succèdent périodiquement avec un rythme admirable. vant que les joies du 14 juillet ne soient effacées, € bon peuple de France célébrera le cinquantenaire de la 3° République. Après avoir salué la prise de la astille par de multiples salves d'artillerie (le canon € vin blanc tonna sans arrêt pendant trois jours et lrois nuits) e 4 he septembre prochain, l'anniversaire de la déchéa nce de l’Empire. Les rues se pavoiseront à nouVeau des mêmes drapeaux, les régiments défileront Comme d'habitude, les midinettes fox-trotteront éper Ument et nous franchirons encore, musique en tête, au ; DAS de cadencé, une ou deux belles Journées de tra Allons! quoi s’en f Ma qui est aNÇais n° il ÿ à encore de beaux jours à vivre. Pouraire. Pourquoi douter de l'avenir du Cinéun élément de la joie universelle. Le public Ÿ Tenoncera jamais. Il sera toujours fidèle il acclamera, toujours au son du canon, à l'écran dont les images fugitives le charment et l'émeuvent. Certes! cette perspective est réconfortante à dessi| ner. Mais cela ne nous empêchera pas de protester contre les taxes toujours plus lourdement maladroites dont on nous frappe, parce que nous savons qu’elles seront supportées par les plus faibles, par ceux qui, depuis les origines du monde, ont accoutumé à danser sur des volcans. Ceux qui ont fait la guerre sont encore ceux qui payent les frais de cette sanglante aventure dont une poignée de mercantis ont joui démesurément. Mais ceux-là sont tabous. On n’en parle Jamais. ce sont les plus forts. Le seul fait à déplorer c’est de constater la multiplication des emplois officiels d'Etat. Dans notre pays qui souffre actuellement du manque de bras, on ne rencontre plus que des fonctionnaires. Chez nous, la moitié des citoyens est occupée à percevoir l'impôt que paye l’autre moitié. Mais personne ne s’en soucie pas plus en haut qu’en bas de l’échelle sociale. Si par hasard on entend un grondement inquiétant dans la foule immense du peuple, qui peu à peu s’affame, vite on illumine les cafés, on organise une belle fête, la bière et le pinard coulent à flots et tout s’apaise comme par enchantement. Voilà une admirable formule de gouvernement ! Et demain, lorsque le percepteur lancera ses (C avertissements » et que le bon contribuable fera, terrifié, son addition, il entendra, derrière le guichet officiel une voix ironique, parodiant l’illustre La Fontaine, lui dire : «« Que faisiez-vous au temps chaud ? «€ Vous dansiez! j'en suis fort aise, .. € Eh bien, payez maintenant. » CHARLES LE FRAPER.