Le Courrier Cinématographique (Oct 1920)

42 LE CoURRIER CINÉMATOGRAPHIQUE Elle n'est pas morte. On projetait récemment à une matinée enfantine dans un Ciné du quartier Gambetta, le dernier film de la regrettée Suzanne. Aussitôt tous les gosses de manifester leur joie et de crier: « Vive Suzanne! » et l’on voyait de grosses larmes sur certaines petites frimousses. Quoi de plus émouvant que cette ovation spontanée des Petits vers celle qui sut les charmer tant de fois. er Médaille Militaire. Parmi les récentes nominations pour la médaille militaire parues dans l'Officiel, c’est avec un vif plaisir que nous relevons la citation suivante: BiLLARD (Fernand , caporal mitrailleur, escadrille 464. _— Réformé, s’est engagé pour la durée de la guerre dans l'infanterie où il s’est bravement comporté. Est passé sur sa demande dans l'aviation où il a continué comme mitrailleur à faire preuve d’un entrain et d’un courage remarquables. Au cours de l'alerte de nuit du 30 janvier 1918, a réussi abattre sur Paris un avion ennemi qui a atlerri en flammes Chelles. Ce fut d’ailleurs le seul avion allemand abattu de tous ceux qui vinrent survoler Paris. Billard et son pilote, l’adjudant Vergnes, peuvent à juste titre être fiers de cet exploit. On se souvient que M. Billard est un artiste cinégraphiste qui se fit remarquer tout particulièrement dans La Croisade, de notre ami René Le Somptier. Le Courrier adresse à cet artiste aussi vaillant que modeste ses plus chaleureuses félicitations. _ RR Phocéa-Lcoeation à Dijon. La grande maison de location a ouvert, le 1° octobre, une nouvelle Agence régionale, à Dijon, 83 bis, rue d'Auxonne. Elle en a confié la direction à M. F. Dassonville, dont nous n’avons pas besoin de faire l'éloge. L'extension des affaires traitées par Phocéa-Location a nécessité cette nouvelle installation après celle de Strasbourg, p'ace Kléber, dont le fonctionnement a produit de si bons résultats. L'Agence de Dijon desservira les départements de la Côte-d'Or, du Doubs, du Jura et de la Saône-et-Loire et tiendra en magasin les nouveauté: sorties par la maison de Paris. po Une Opinion sur le Cinéma. « … Le cinématographe sera surtout un document inap préciable pour nos successeurs si les films ne se détériorent point. Nous devons nous faire des idées tout à fait fausses des « anciens en mouvement ». Quelle joie ce serait pour nous de voir passer, sinon Cléopâtre, mais Napoléon sur l'écran. « C’en est une déjà de pouvoir assister aux événements contemporains, sans cohue, sans danger, assis dans un fau teuil. Je sais que les images se déroulent sur l'écran plus vite mate que dans la vie réelle. Cela tient au principe même du cinématographe. Mais notre imagination peut facilement ralentir le mouvement. « … Le cinématographe, s’il amuse les foules, aide et aidera sérieusement le savant, l'artiste, l'historien et même le philosophe. » Les lignes qui précèdent sont de M. Bergson, professeur au collège de France, membre de l’Académie française. Une telle opinion se passe de commentaires. En Présentation Spéciale. Le Comptoir Ciné-Location Gaumont a l'honneur d’informer MM. les Exploitants que les quatre premiers épisodes du film Gaumont: Les Deux Gamines, ciné-roman en 12 épisodes, de Louis Feuillade, seront présentés spécialement au Gaumont-Palace, le samedi 16 octobre, à 14 h. 30. Ce ciné-roman sera publié par l’/ntransigeant et les grand: régionaux. Je Un peu de methode, MM. les Opérateurs: Le « Téléphoniste » de l'Auto fait d’amères réflexions sur le Cinéma: « On projette en ce moment, dit-il, sur l'écran du cinéma les passages des voitures participant au Circuit de la Sarthe; on les voit donc en pleine course, mais le film tourne à une vitesse si grande que les petites voiturettes semblent faire du 300 à l'heure. « Quand parviendra-t-on à donner l'illusion de la réalité. Le cinéma s’est assez perfectionné pour que nous ne voyons pius des troupes défilant à une allure ridicu'ement vive et des automobiles atteindre des vitesses jusqu'ici inconnues? Ce ne doit pas être problème impossible à résoudre. » C'est pourquoi il est résolu depuis longtemps. Les inexactitudes dont notre confrère se plaint ne sont pas imputables à la prise de vues, mais seulement à la projection qui est souvent faite, dans les salles, par un opérateur trop pressé. Voilà l’explication… r La Montée vers l'Acropale: 7